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Les Hommes Grenouilles *


Une spirale ascendante, double, un caducée en somme. De déclarations en flèche, d’insinuations toxiques. Autour de la présidentielle et de la présence syrienne. Agitation fébrile dans les hautes sphères. Sfeir lui-même. Lahoud, Hariri, Berry. Et Aoun. Aoun... Toréador prend garde, un œil noir te regarde. L’ancien général dans le collimateur zélé d’Addoum. Les Américains, les Français qui s’en alarment. Le gouvernement prosyrien qui joue, via les ministres Obeid et Tabbarah, les douairières agacées par tant d’indiscrétion : est-ce qu’on se mêle de vos affaires, nous ? Ce serait amusant. Et puis, pourquoi pas ? Au moins nous aurions l’air, pour une fois, de ne pas nous laisser écraser par tout le monde, ni dicter notre conduite. En continuant à ramper sur la hampe du susdit caducée. En tout cas, on frise avec Washington l’incident diplomatique.
À ce niveau supérieur de protagonistes, à ce degré de tension et de crise, cela vaut-il la peine d’évoquer une poignée de seconds couteaux ? De braves Grognards de l’Empereur,comme les députés crypto-haririens Kandil et Arakji ? À l’instar de Ferzli, qui parlait sans doute en juriste, ils sont montés au créneau, pour défendre Addoum. En dédouanant, par la bande, leur chef de file Hariri aux yeux de leurs vrais patrons. Mais ils n’ont eu droit, dans la presse, qu’à un mince entrefilet. C’est un peu injuste. Parce qu’au moment des choix décisifs, pour la présidentielle comme pour le retrait, ce sont les parlementaires de la pseudo-majorité, les hommes de terrain, qui vont légaliser les mots d’ordre. En leur donnant corps. Et ni les USA, ni la France, ni Sfeir, ni Kornet Chehwane et encore moins Aoun n’y pourront rien.
N’empêche. On ne peut pas être trop admiratif devant ce zèle défensif. « N’oubliez pas X, n’oubliez pas Y ! Inscrivez-les pour un bon point chacun ! » Tourné vers les tribunes, infestées de petits rapporteurs du Deuxième Bureau, Raymond Eddé mettait les rieurs de son côté. En fustigeant les grenouilles chéhabistes qui glapissaient à qui mieux mieux pour couvrir sa voix de juste. C’était au début des années soixante. Beaucoup d’entre vous n’étaient pas encore nés. Mais je peux vous dire une chose : au moins, on restait entre Libanais.
J.I.
*De Lloyd Bacon, 1951, avec Richard Widmark
Une spirale ascendante, double, un caducée en somme. De déclarations en flèche, d’insinuations toxiques. Autour de la présidentielle et de la présence syrienne. Agitation fébrile dans les hautes sphères. Sfeir lui-même. Lahoud, Hariri, Berry. Et Aoun. Aoun... Toréador prend garde, un œil noir te regarde. L’ancien général dans le collimateur zélé d’Addoum. Les...