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Un combat pour les constantes, mais aussi pour les droits des chrétiens

Alors que l’attention se concentre sur les constantes nationales que le patriarche Sfeir défend au cours de sa tournée européenne, sur place un prélat rappelle que Bkerké se soucie également de défendre les droits légitimes des chrétiens de ce pays. Dans ce cadre, le patriarcat attend encore la concrétisation des promesses reçues. Pour que les chrétiens soient rassérénés, ne sentent plus qu’ils sont marginalisés, tenus à l’écart des décisions, qu’ils doivent se contenter de subir.
Parmi ces promesses, le code électoral. Qui doit être établi d’une manière équitable, équilibrée, principalement au niveau du découpage des circonscriptions. Pour que cessent les parachutages, qui mettent tant de sièges chrétiens à la disposition de chefs de file musulmans. Et pour que l’électorat connaisse son député et réciproquement. En somme, une loi de proximité qui garantirait une vraie représentativité des élus.
Parallèlement, il faut donner corps au projet de décentralisation administrative, afin de faciliter la vie (et les formalités) des citoyens.
De même, l’on doit élaborer un nouveau code des naturalisations. Pour que l’on cesse d’accorder la nationalité libanaise d’une manière discrétionnaire, en vue de servir des intérêts déterminés, politiques, électoraux ou autres. Dans ce même cadre, il est nécessaire de corriger les fautes commises à travers le décret massif de 1994.
D’autre part, il est grand temps de mettre un terme aux immixtions extérieures dans les affaires intérieures du pays. Il est inadmissible que la classe dirigeante nationale soit choisie et mise en place par des maîtres d’œuvre étrangers. Ce qui fait que les autorités ne sont pas responsables et ne sont pas comptables devant le peuple libanais des préjudices que leurs dérives causent au pays. Le patriarche Sfeir insiste toujours sur les critères de qualité dans le choix des responsables. Pour que les Libanais n’aient plus à entendre des remarques comme celle faite il y a quelque temps par le président Assad. Qui avait dit en substance qu’il pouvait sans doute aider les dirigeants libanais à marcher, mais qu’il ne pouvait quand même pas marcher à leur place.
Le patriarche, répète cette personnalité, lutte pour que le peuple libanais redevienne seul maître de ses propres destinées. Ce qui signifie qu’il doit seul désigner députés et gouvernants, dès lors comptables devant lui de leur gestion des affaires publiques. Revenant sur les droits des chrétiens, le prélat affirme qu’ils aspirent à une participation effective à la vie politique et aux institutions de l’État. Car, de la sorte, la paix civile, la coexistence, la cohésion interne et l’unité nationale s’en trouveraient renforcées. Étant entendu que la participation implique une entente solide au sujet des questions majeures d’intérêt public. Dans ce contexte, il ne faut pas qu’il y ait des conflits paralysants et encore moins de divisions fatales comme le pays en a malheureusement connues. À cause des présences étrangères : les Français, les nassériens, les Palestiniens, les Israéliens et les Syriens. Taëf a certes permis de mettre fin à l’effusion de sang. Mais, appliqué de manière tronquée, il n’a pas permis d’unifier les Libanais, bien au contraire. Ils sont en outre divisés au sujet de la présence militaire syrienne.
À Paris, le patriarche Sfeir réitère la nécessité d’une saine application de Taëf, dont le départ des Syriens, pour que ce pays recouvre sa souveraineté. Sans esprit d’hostilité à l’encontre de la Syrie, la rue libanaise en général, chrétienne en particulier, est souverainiste. Bien que nombre de leaders ne le soient pas, et cela pour des raisons d’intérêts divers. Il est temps, conclut le prélat cité, que les Libanais s’entendent sur une définition commune, sensée, de la souveraineté, de l’indépendance, du droit de libre décision autonome nationale.
Émile KHOURY
Alors que l’attention se concentre sur les constantes nationales que le patriarche Sfeir défend au cours de sa tournée européenne, sur place un prélat rappelle que Bkerké se soucie également de défendre les droits légitimes des chrétiens de ce pays. Dans ce cadre, le patriarcat attend encore la concrétisation des promesses reçues. Pour que les chrétiens soient...