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Justice - Le barreau accepte implicitement la relaxe Moghrabi remis en liberté après 21 jours de détention (photo)

Mohammed Moghrabi a été remis en liberté hier sous caution, après une détention de 21 jours à la prison de Roumié pour « usurpation de titre d’avocat ».
Le juge Malek Sohaïbi, qui instruit le dossier de l’affaire, avait accepté jeudi la relaxe de l’homme de loi à condition que l’Ordre des avocats de Beyrouth, qui l’accuse de pratique illégale de la profession, y donne son accord.
Cet accord a été donné implicitement hier par le bâtonnier, Raymond Chédid, lors d’une conférence de presse au Palais de justice. « Il n’est pas de notre ressort à nous, qui avons porté plainte (contre M. Moghrabi), de demander sa relaxe. Cela relève plutôt de la magistrature, qui, elle, a agi comme elle l’entendait dans cette affaire », a déclaré Me Chédid.
Il a toutefois souligné que l’Ordre des avocats était, dans le principe, « opposé à la détention préventive et qu’en tout état de cause, ce n’est pas le barreau qui a procédé à l’arrestation de M. Moghrabi, c’est la magistrature qui l’a fait pour des raisons qu’elle seule est en mesure d’apprécier ».
« Nous ne ferons pas appel contre la décision de relaxe. Qu’il soit donc remis en liberté, parce que notre objectif n’est pas de mettre les menottes à quiconque », a ajouté le bâtonnier.
Il a réaffirmé que l’Ordre des avocats était « toujours en faveur de la défense des droits de l’homme » et « contre toute arrestation arbitraire ou préventive ».
Pour M. Chédid, l’affaire Moghrabi « n’est liée ni aux droits de l’homme ni à des considérations confessionnelles, politiques ou nationales ». Il s’agit simplement d’une question « d’ordre juridique, réglementaire et disciplinaire interne, que nous avons soulevée en vertu des lois qui nous le permettent », a-t-il dit. « L’Ordre des avocats n’est pas une association ouverte à quiconque voudrait pratiquer la profession et d’ailleurs tous les diplômés en droit ne sont pas nécessairement des avocats », a-t-il noté.
À la question de savoir si le barreau poursuivrait de nouveau M. Moghrabi si ce dernier, qui en avait été radié, décidait de continuer à exercer sa profession, M. Chédid a répondu : « Bien sûr, nous le poursuivrons. Je souhaite qu’il ne contrevienne plus. »
Interrogé par la presse à sa sortie de prison, où un certain nombre de ses partisans sont allés l’accueillir, M. Moghrabi a déclaré : « Je ne veux rien dire pour le moment. J’ai besoin de temps pour retrouver mes esprits. »
Après un passage à son domicile, M. Moghrabi s’est rendu en fin d’après-midi à Antélias, où nombre de ses partisans, parmi lesquels de jeunes militants aounistes, observaient depuis son arrestation un sit-in de protestation contre sa détention, près de l’église Saint-Élie. Il a été accueilli à son arrivée par une ovation.
M. Moghrabi, dont le dossier est toujours en cours d’instruction, a payé une caution de 400 000 livres libanaises pour sa remise en liberté. Son arrestation, le 8 août, avait provoqué un tollé de condamnations, notamment des associations de défense des droits de l’homme, telles Amnesty International et Human Rights Watch, qui ont qualifié sa détention d’« arbitraire ». Ces associations ont dit craindre que son arrestation « ait été motivée politiquement et vise à l’intimider en sa qualité de défenseur des droits de l’homme ».
Plusieurs ténors du barreau et députés s’étaient également élevés contre son arrestation.
Mohammed Moghrabi a été remis en liberté hier sous caution, après une détention de 21 jours à la prison de Roumié pour « usurpation de titre d’avocat ».Le juge Malek Sohaïbi, qui instruit le dossier de l’affaire, avait accepté jeudi la relaxe de l’homme de loi à condition que l’Ordre des avocats de Beyrouth, qui l’accuse de pratique illégale de la profession, y...