Le monde en marche. Littéralement. 20 km-marche, en lever de rideau des Mondiaux d’athlétisme, Paris 2003. Épreuve remportée, avec record à la clé, par un Mexicain, Jefferson Perez. Jefferson, quel prénom pour un Mexicain ! Adios Alamo. Les îlots, également hispanophones, de Saint-Kitts-et-Nevis, près de Porto Rico, sont représentés par le nouveau champion du 100 m, le basané Kim Collins. Côté coq gaulois, c’est encore mieux. Des noms furieusement français : Eunice Barber (importée de la Sierra Leone), Mehdi Baala, Fouad Chouki, Bouabdallah Tahri. Plus un certain Lesley Djohne ! Mais la palme d’or de la confusion revient sans conteste au Qatar et au Kenya, ou vice versa. L’émirat tanker a reçu le trophée du 3 000 m steeple, pour la victoire (en 8,04), de Saif Saeed Shaheen (orthographe US universellement imposée, même à l’AFP). Un coureur qui, jusqu’au 9 août, était kényan. Se prénommait Stephen, se surnommait le Chrono et se nommait Cherono. Comme son frère, qui, aux Mondiaux, trottait à ses côtés. Sous les couleurs de leur terre d’origine et sous l’enseigne de bistrot (Chez Renaud) héritée de leur commun géniteur !
Bref, le monde se décompose et se recompose à la vitesse grand V d’un sprinter. Les Mondiaux ne sont plus le rendez-vous des nations et encore moins des nationaux. Mais d’individualités qui sont leurs propres drapeaux. Et qui n’hésitent pas à contester les règles de la fédération, comme le prouve le coup d’éclat de Jon Drummond. Un Américain de couleur aux yeux verts ! Ce qui démontre que l’évolution, la révolution, le chambardement, sont aussi physiologiques que socioculturels.
Dans ces conditions de mutation accélérée, la planète aurait besoin d’un axe de stabilisation, pour continuer à tourner (en rond). Il y a bien l’Onu, pour réguler. Mais elle est pratiquement ficelée, à New York, par les States. Où elle ne dispose que d’un modeste palais, de verre et de surcroît. Cette supra-nation aurait donc avantage à disposer d’un pays entier, pour s’y réincarner comme le futur du monde. Pourquoi pas le Liban ? Nous avons déjà une forte (explosive même, pendant quinze ans) expérience du melting-pot. Et pour nous, pour tout dire, ce serait (enfin). Le jack-pot.
Jean ISSA
* de John Ford, 1934.
Bref, le monde se décompose et se recompose à la vitesse grand V d’un sprinter. Les Mondiaux ne sont plus le rendez-vous des nations et encore moins des nationaux. Mais d’individualités qui sont leurs propres drapeaux. Et qui n’hésitent pas à contester les règles de la fédération, comme le prouve le coup d’éclat de Jon Drummond. Un Américain de couleur aux yeux verts ! Ce qui démontre que l’évolution, la révolution, le chambardement, sont aussi physiologiques que socioculturels.
Dans ces conditions de mutation accélérée, la planète aurait besoin d’un axe de stabilisation, pour continuer à tourner (en rond). Il y a bien l’Onu, pour réguler. Mais elle est pratiquement ficelée, à New York, par les States. Où elle ne dispose que d’un modeste palais, de verre et de surcroît. Cette supra-nation aurait donc avantage à disposer d’un pays entier, pour s’y réincarner comme le futur du monde. Pourquoi pas le Liban ? Nous avons déjà une forte (explosive même, pendant quinze ans) expérience du melting-pot. Et pour nous, pour tout dire, ce serait (enfin). Le jack-pot.
Jean ISSA
* de John Ford, 1934.
Le monde en marche. Littéralement. 20 km-marche, en lever de rideau des Mondiaux d’athlétisme, Paris 2003. Épreuve remportée, avec record à la clé, par un Mexicain, Jefferson Perez. Jefferson, quel prénom pour un Mexicain ! Adios Alamo. Les îlots, également hispanophones, de Saint-Kitts-et-Nevis, près de Porto Rico, sont représentés par le nouveau champion du 100 m, le...
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