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Que fait le Conseil des ministres ? se demandent des professionnels

Tandis que le traitement du problème électrique se poursuit sur le terrain, comme dans le domaine bancaire, le pouvoir politique reste en retrait. C’est ce que relèvent des professionnels, qui s’étonnent que le Conseil des ministres n’assume pas un suivi constant de ce redoutable dossier. Pour être en mesure, au besoin, de prendre rapidement de nouvelles mesures. Venant conforter le plan de sauvetage élaboré sous l’impulsion du chef de l’État. Étant donné la priorité, voire l’urgence, l’Exécutif, détenu comme on sait par le Conseil, devrait se déclarer en session ouverte et multiplier les réunions informelles ou de décision pour soutenir l’action engagée. Se manifester donc comme acteur plutôt que comme spectateur.
Répondant comme ils peuvent à ces critiques, des loyalistes se prévalent de l’absence de Hariri. En affirmant qu’en Sardaigne, et en vacances, le chef du gouvernement a quand même pris le temps (et la peine ?) de s’informer régulièrement des détails de l’opération-recouvrement, comme des pourparlers avec les banques pour le renflouement financier de l’EDL. Ils ajoutent que le chef du gouvernement n’a pas eu d’autre préoccupation (ce qui est d’ailleurs préoccupant) et qu’il faxait des instructions négociatoires déterminées. Principalement pour veiller à ce que les caisses de l’office soient alimentées par la Banque centrale et/ou par les banques privées. Cela sans tarder, car l’Énergie est à court de carburants et de liquide.
Il reste que la réaction des autorités a un peu trop tardé. Ce qui fait que la cote d’alerte est dépassée. Les professionnels cités, qui appartiennent bien entendu à l’opposition, dénoncent le laxisme permanent du pouvoir en matière de gestion des secteurs publics. Ils affirment que, pendant des années, chaque responsable s’est principalement évertué à écarter de lui tout problème. À éviter de prendre des décisions risquant de le rendre impopulaire ou de lui attirer des critiques. Ce qui fait qu’au bout du compte, c’est en catastrophe (c’est le mot) que des mesures sont prises. Il y a des années, ajoutent ces sources, que le pouvoir aurait dû ouvrir en même temps les yeux et les dossiers. Pour demander des comptes aux fautifs et pour corriger les trajectoires, en matière de dilapidation, de gabegie, de gaspillage ou de détournement des fonds publics. S’il en avait été ainsi, le Liban ne serait pas tellement couvert de dettes. Et l’EDL n’aurait pas été si malade.
Sur le plan ponctuel, les opposants se demandent comment les responsables, gouvernementaux et parlementaires, se permettent de prendre des vacances d’été alors que la situation est si grave. Ils devraient, au contraire, se proclamer en état de mobilisation maximale pour faire face à la crise. Car le pays risque de se retrouver sans courant. Ce qui ne signifie pas seulement des veillées à la bougie, ou à la lumière de l’énergie produite par les générateurs de quartier, mais aussi l’arrêt d’innombrables activités de production, industrielles ou autres. Sans compter que la saison touristique et de villégiature se trouverait fortement compromise.
Et de déplorer ensuite que certains, même parmi les responsables, s’efforcent de saboter le plan de sauvetage, ou d’en faire un semi-échec, à des fins bassement politiques. Dans cet esprit, les opposants cités indiquent que l’Exécutif doit tirer les leçons de l’affaire électrique. En se décidant à plancher sur les autres dossiers qui posent problème, pour les résoudre en amont plutôt qu’en aval. Notamment dans les domaines qui touchent de près au vécu quotidien de la population. Ce qui implique d’abord que les dirigeants devraient mettre fin aux tiraillements qui les opposent, estiment ces opposants, qui promettent eux-mêmes de soutenir un programme de redressement effectif, si le gouvernement en adopte un. Ce qui signifie, en clair, un soutien à la ligne de réformes promises par Hariri à l’occasion de Paris II. Mais pour le moment, ces vœux pieux semblent avoir peu de chances d’être exaucés. En effet, les deux camps présidentiels de l’Exécutif ont repris leurs joutes de plus belle. Et les haririens, après les délicates allusions des lahoudistes sur la corruption, accusent aujourd’hui le régime de semer la confusion, de rendre Paris II encore plus irréalisable par ses prétentions à se mêler du volet économique (et financier). Notamment au sujet des privatisations.

Philippe ABI-AKL
Tandis que le traitement du problème électrique se poursuit sur le terrain, comme dans le domaine bancaire, le pouvoir politique reste en retrait. C’est ce que relèvent des professionnels, qui s’étonnent que le Conseil des ministres n’assume pas un suivi constant de ce redoutable dossier. Pour être en mesure, au besoin, de prendre rapidement de nouvelles mesures. Venant...