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Échange de prisonniers - Le médiateur entre le Hezbollah et l’État hébreu est un proche de Schröder Israël évoque une lueur d’espoir « qui débouchera peut-être sur des résultats » (photos)

Le fait que le Hezbollah ait continué hier à assurer, par la voix de son responsable pour le Liban-Sud, qu’il poursuivra sa lutte « jusqu’à la libération de chaque pouce de terrain occupé » par Israël, n’a pas empêché celui-ci de laisser entendre qu’il espère parvenir dans les prochains mois à un échange de prisonniers avec le parti intégriste, auquel il a restitué avant-hier lundi les corps de deux de ses membres.
« Nous pouvons être optimistes sur le fait que nous allons récupérer nos hommes dans les prochains mois », a déclaré un responsable sécuritaire israélien, cité par l’AFP, en se référant à trois soldats israéliens et un colonel de réserve détenus depuis 2000 par le Hezbollah – qui réclame pour sa part la libération d’une quinzaine de ses activistes prisonniers en Israël, dont Abdel-Karim Obeid et Moustapha Dirani. Cet optimisme de l’État hébreu fait écho aux propos tenus, quelque quarante-huit heures plus tôt, par le secrétaire général du Hezbollah : « Je vous assure que ce dossier avance à grands pas, qu’il va se terminer et être résolu prochainement », avait affirmé, dimanche, Hassan Nasrallah.
Même son de cloche chez le ministre israélien des Affaires étrangères, Sylvan Shalom : « Nous avons toujours dit que nous souhaiterions prendre (...) des mesures permettant de créer un climat de confiance afin de parvenir au résultat souhaité », avait-il déclaré sur les ondes de Radio-Israël après la restitution des deux corps lundi. « Il y a une lueur d’espoir qui débouchera peut-être sur des résultats. (...) J’espère que nous ne serons pas déçus », a-t-il dit hier, estimant qu’ « une pression (était) effectivement exercée sur cheikh Nasrallah lui-même, apparemment de la part des familles des prisonniers libanais, et donc peut-être que nous assistons actuellement à un changement d’attitude ». Sachant que Hassan Nasrallah avait toujours lié le sort de ses prisonniers à celui des détenus palestiniens...
Quoi qu’il en soit, il semble clair que cette première phase de l’échange de corps ou de prisonniers entre le Hezbollah et Israël, connus pour leur hostilité et leur grande méfiance réciproques, augure d’un règlement du dossier des détenus, vestige de l’occupation israélienne du Liban-Sud. Et selon de nombreux observateurs, l’opération de lundi est considérée comme un succès pour le parti intégriste, qui a fait montre d’un grand pragmatisme dans la négociation avec l’État hébreu, grâce à une médiation allemande. D’aucuns estimant que Hassan Nasrallah a su jouer en mettant la pression sur Israël au moment opportun et malgré la montée de la tension au Liban-Sud, après qu’il eut menacé ces dernières semaines de « faire prisonniers de nouveaux soldats israéliens » si le dossier des Libanais détenus en Israël n’était pas réglé dans un proche avenir.
C’est d’ailleurs la première fois depuis 1998 que des corps des membres du Hezbollah sont remis dans le cadre de pourparlers, menés par l’intermédiaire du médiateur allemand, Ernst Uhrlau. Dont la visite à Elhanan Tannenbaum peut être considérée comme la concession la plus importante consentie par le parti intégriste dans ce dossier, qui a mis ainsi de côté son insistance à ne donner des informations que contre la libération de prisonniers vivants. Il n’en reste pas moins que la médiation allemande entre Israël et le Hezbollah est le fruit d’années d’efforts diplomatiques délicats et une nouvelle preuve de l’acceptation de l’Allemagne comme intermédiaire au Proche-Orient. L’Allemagne qui dispose d’une influence qu’elle tire de la neutralité qu’elle a su cultiver avec soin au sein de l’Union européenne sur cette question délicate et de sa constante coordination avec les États-Unis. « Cela fait partie de l’histoire de la diplomatie allemande : chaque fois que les Arabes ou les Israéliens ont demandé de l’aide, l’Allemagne a tenté de faire quelque chose pour contribuer à une solution. Les structures politiques dans cette région sont tellement complexes que, quel que soit le rôle que l’Allemagne joue, il s’exerce toujours en coordination avec ses partenaires européens et américains. On peut penser que cela a été le cas cette fois encore », a déclaré un spécialiste allemand du Proche-Orient, cité par l’AFP.
Quoi qu’il en soit, Berlin a renvoyé hier à la confidentialité de ses efforts de médiation. « Les efforts de médiation humanitaire sont tenus secrets et nous ne prenons pas position sur des détails », a indiqué un porte-parole du gouvernement allemand, interrogé par l’AFP. Et concernant le médiateur Ernst Uhrlau, il serait un coordinateur des services secrets allemands et un proche du chancelier Gerhard Schröder (qui l’a nommé à ce poste), a rapporté le quotidien israélien Haaretz. Âgé de 56 ans, il aurait noué des liens étroits avec l’ambassadeur d’Israël en Allemagne, Shimon Stein, et l’ancien chef du Mossad, Shabtaï Shavit. Il s’est récemment rendu en Israël où il a rencontré le directeur actuel du Mossad, Meir Dagan, et celui des Renseignements militaires, Aharon Zeevi Farkash, à propos d’un éventuel arrangement avec le Hezbollah.
Le fait que le Hezbollah ait continué hier à assurer, par la voix de son responsable pour le Liban-Sud, qu’il poursuivra sa lutte « jusqu’à la libération de chaque pouce de terrain occupé » par Israël, n’a pas empêché celui-ci de laisser entendre qu’il espère parvenir dans les prochains mois à un échange de prisonniers avec le parti intégriste, auquel il a...