Carrières - La négligence des responsables dénoncée par le syndicat Les entrepreneurs décident de surseoir à la grève

La pénurie de gravier et de sable et la hausse des prix qui en découle, ainsi que la mauvaise qualité de ces matériaux a relancé la grogne des entrepreneurs, pris entre les délais d’exécution des contrats d’une part et l’ignorance de leurs revendications, de l’autre.
Pourtant, malgré les pressions auxquelles ils se trouvent soumis, ils ont décidé de surseoir à la grève « en attendant les résultats du Conseil des ministres prévu pour le 4 septembre prochain », au cours d’une réunion élargie des membres de leur syndicat, sous la présidence de M. Fouad el-Khazen.
Dans une conférence de presse organisée à l’issue de la réunion, M. Khazen a déclaré que le syndicat, loin de s’opposer à la réorganisation de l’exploitation des carrières, ne cherche qu’à assurer aux entrepreneurs le gravier et le sable dont ils ont besoin, à des prix stables et d’une qualité conforme aux spécifications requises.
Les contrats signés par les entrepreneurs, a-t-il indiqué, « fixent les prix et imposent des délais d’exécution des travaux. La pénurie de gravier et de sable a retardé l’exécution et entraîné la hausse des prix de ces deux produits, infligeant aux entrepreneurs de sévères pertes financières qu’ils se trouvent incapables d’assumer ».
Cette situation, a poursuivi M. Khazen, « a contraint le syndicat des entrepreneurs à lancer un ordre de grève à partir du lundi 11 août dans le double dessein de protéger nos intérêts et d’attirer l’attention sur les dangers qui menacent ce secteur. Juste avant le démarrage de la grève, nous avons été reçu par le Premier ministre, Rafic Hariri, à qui nous avons exposé notre vision de la solution espérée, notamment l’indexation des prix des nouveaux contrats, la prorogation des délais d’exécution, la formation d’une commission regroupant des représentants de l’Administration, de l’Ordre des ingénieurs et du syndicat des entrepreneurs pour définir le montant des indemnités dues aux entrepreneurs, surtout que la hausse des prix est le résultat d’une décision prise par le gouvernement ».
Il a ensuite rappelé que M. Hariri avait alors demandé au syndicat de reporter l’ordre de grève en raison de « nécessités nationales », promettant que le dossier des carrières serait évoqué au cours du prochain Conseil des ministres, et que rien n’avait encore été fait en ce sens.
En conclusion, M. Khazen a donné lecture du communiqué suivant : « Le gravier et le sable sont introuvables sur le marché sans que les responsables ne s’en émeuvent.
« Si les entrepreneurs persistent dans l’exécution de leurs projets, ils verront leurs pertes s’amplifier. Si, au contraire, ils décident l’arrêt des travaux, ils devront faire face aux demandes d’indemnisation.
« Ils se retrouvent donc dans une impasse, surtout que le gouvernement est en vacances jusqu’au 4 septembre prochain.
« Les entrepreneurs ont donc décidé de poursuivre leurs contacts, surtout au niveau de la présidence de la République, de la présidence du Conseil et des ministères concernés.
« Le syndicat appelle tous les responsables à accorder à ce sujet l’importance qu’il mérite et à prendre en considération les lourdes pertes subies par les entrepreneurs du fait de la hausse des prix du sable et du gravier, afin de les dédommager.
« Le syndicat a décidé de surseoir à la grève décidée, dans l’attente des résultats du Conseil des ministres du 4 septembre prochain. »