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Baabda-Aley - Chamoun critique Aoun, désaccord majeur entre Nadim et Pierre Gemayel Les polémiques rebondissent au sein de l’opposition

Les candidats à la partielle de Baabda-Aley ont poursuivi durant le week-end leur tournée dans les villages de la région, mais ce sont les polémiques au sein de l’opposition autour de la bataille électorale qui ont surtout repris de plus belle. À commencer par la divergence de points de vue entre l’ancien président de la République Amine Gemayel et son fils, le député Pierre Gemayel, d’un côté, et de l’autre, le fils de l’ancien président Béchir Gemayel, Nadim Gemayel.
Dans le cadre d’un dîner organisé samedi par le Courant réformiste kataëb, Nadim et Pierre Gemayel se sont succédé à la tribune, mettant en exergue leurs options radicalement différentes pour la bataille de Baabda-Aley.
Prenant la parole, Nadim Béchir Gemayel a commencé par rendre hommage à cheikh Pierre Gemayel, « qui a su apprendre aux générations comment résister dans l’honneur et prendre des positions dans les circonstances les plus difficiles ».
La suite de son discours n’a été reproduite que dans le quotidien ad-Diyar : « Walid Joumblatt n’a pas le droit de diriger la Montagne comme il le veut. Sinon, pourquoi ne pas opposer un veto sur ses actions à l’intérieur de sa communauté, dans les affaires desquelles nous ne nous sommes jamais ingérés ? De toute façon, nous ne nous permettrons jamais de le faire. Mais nous devons être présents. Les chrétiens ne peuvent pas se permettre de se retrouver hors jeu chez eux. Ce serait un précédent grave pour les chrétiens que quelqu’un décide à leur place », a affirmé M. Gemayel.
Et de poursuivre : « Il nous importe d’appuyer le courant du changement au niveau du pays. Tout le monde aspire au changement, les musulmans avant même les chrétiens. Nous soutenons officiellement le candidat du général Michel Aoun, l’ingénieur Hikmat Dib, et nous n’avons rien à cacher à quiconque. Ce que nous affirmons dans les salons, nous le répétons haut et fort, parce que nous croyons en ce pays et en la coexistence avec tous nos frères, sur la base de l’équité et de la justice pour tous. » « C’est parce qu’il poursuivait ces objectifs que Béchir Gemayel a été assassiné, et nous poursuivrons le chemin avec ces mêmes objectifs », a-t-il ajouté.
« Nous savons ce que veulent les citoyens, ce à quoi ils aspirent, en silence ou tout haut. Notre choix pour cette bataille électorale est celui de Michel Aoun et des forces vives, lesquelles sauront se reconnaître », a-t-il conclu.

Familles et traditions
De son côté, le député Pierre Gemayel a affirmé qu’il ne permettrait pas qu’il y ait « des divisions et de la surenchère » au sein de la famille. « Nous sommes de la même famille et du même parti », a-t-il indiqué, niant toute divergence au sujet de la partielle de Baabda-Aley.
M. Gemayel s’est élevé contre « les guerres absurdes dans lesquelles on tente de nous entraîner et dont nous avons payé le prix ». « Nous ne sommes pas seuls dans la Montagne pour agir individuellement, et nous n’avons plus besoin de guerres de libération et d’élimination. Cela suffit », a-t-il indiqué, en tirant à boulets rouges sur le général Aoun.
« À ceux qui critiquent le principe de la succession politique et du féodalisme, il convient de dire qu’il existe des familles et des traditions au Liban. Nous avons hérité des traditions, avec leurs qualités et leurs défauts », a-t-il ajouté, en fustigeant « ceux qui viennent passer deux jours à Beyrouth avant de repartir ».
De son côté, le chef du Parti national libéral (PNL) Dory Chamoun a estimé samedi que la candidature de Henri Hélou constitue « un défi », auquel la rue chrétienne avait « mal réagi ». « Certains cherchent à provoquer un affrontement communautaire au Chouf et dans la Montagne dans leur intérêt, qui est aux antipodes de celui du Liban », a-t-il affirmé, dans un entretien à La Voix du Liban. Il a enfin estimé qu’il était « facile » pour Michel Aoun de prendre ses positions à partir de Paris, mais que la situation à Beyrouth est différente.
L’ancien président de la République Amine Gemayel a ensuite pris la parole pour tenter d’aplanir les divergences entre les deux points de vue et de calmer les esprits.

Arslane aujourd’hui à Dimane
De son côté, le chef du Parti socialiste progressiste (PSP), Walid Joumblatt, a affirmé hier qu’avec l’aide du patriarche Sfeir et de MM. Nassib Lahoud et Samir Frangié, toute possibilité de dérive de la bataille électorale vers un conflit communautaire avait été écartée. Dans le cadre d’une visite qu’il a effectuée à Kahalé, M. Joumblatt a également réitéré son appui à M. Henri Hélou.
Pour sa part, le ministre d’État Talal Arslane, qui soutient également M. Hélou, se rendra aujourd’hui à Dimane où il doit rencontrer le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, pour discuter de la partielle de Baabda-Aley.
Samedi, dans le cadre d’une cérémonie organisée par la section de Hasbaya et Marjeyoun du Parti démocratique, l’émir Arslane a rendu un vibrant hommage à la mémoire de Pierre Hélou.
M. Arslane a précisé qu’il avait soutenu la candidature de M. Hélou dans l’espoir de réaliser le consensus pour le reste du mandat de la Chambre, après avoir ressenti que « la plupart des forces politiques ne voulaient pas de bataille électorale, survenant à un moment inopportun, dans la région ». « Cette vision existait chez le patriarche maronite et nous en avons discuté avec lui. C’est pourquoi la candidature de Henri Hélou n’était pas un défi, encore moins une volonté d’imposer quelqu’un, mais plutôt une tentative de consensus et de consécration de la coexistence et de la réconciliation nationale », a-t-il ajouté, en plaidant en faveur d’une bataille dans le respect de la liberté d’opinion et d’expression.

Hélou chez Sethrida Geagea
Il convient enfin de signaler que le candidat Henri Hélou rencontrera aujourd’hui Mme Sethrida Geagea. Les Forces libanaises (FL) n’ont toujours pas pris officiellement position en faveur d’un candidat, même si M. Jean Aziz, qui représente le courant au sein de Kornet Chehwane, a choisi d’appuyer le candidat aouniste. Des sources concernées ont indiqué hier à L’Orient-Le Jour que l’appui FL n’ira probablement pas à Hikmat Dib, et que le courant envisage de laisser à sa base la liberté de choisir. Toujours est-il qu’un communiqué sera publié ce soir ou demain au plus tard, a indiqué Mme Geagea à L’Orient-Le Jour.
M. Hélou a par ailleurs été reçu hier par l’ancien président Élias Hraoui.
Le candidat Hikmat Dib a quant à lui poursuivi sa tournée dans la région. De source aouniste, un grand meeting serait en préparation, au cours duquel Nadim Gemayel prendra la parole, entre autres. Dans un communiqué publié samedi, M. Dib a estimé qu’on avait abusé des références à la coexistence et ses dangers pour tenter de terroriser et de paralyser les citoyens. Il a enfin plaidé en faveur d’une réelle participation à l’échelle nationale à tous les niveaux.
Les candidats à la partielle de Baabda-Aley ont poursuivi durant le week-end leur tournée dans les villages de la région, mais ce sont les polémiques au sein de l’opposition autour de la bataille électorale qui ont surtout repris de plus belle. À commencer par la divergence de points de vue entre l’ancien président de la République Amine Gemayel et son fils, le député...