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Électricité - Les inspecteurs de l’EDL travaillent d’arrache-pied PV en série à Chyah et Antélias, important détournement de courant près de Dbayé

Le mot d’ordre semble avoir été bien suivi jusque-là : la lutte contre la corruption apparaît de plus en plus irréversible. C’est en tous les cas l’avis d’un certain nombre de responsables et à leur tête le chef de l’État, le général Émile Lahoud, déterminé cette fois-ci à aller jusqu’au bout en parrainant personnellement le chantier de la réforme.
À commencer par la campagne antifraude lancée par l’EDL, qui, à son troisième jour consécutif, a continué à porter ses fruits. Aussi bien sur le terrain, où des centaines de contrevenants ont été verbalisés, que dans les bureaux de l’office où les citoyens ont continué d’affluer pour s’acquitter de leurs arriérés ou souscrire à de nouveaux abonnements, le bilan s’avère jusque-là positif. Les seules opérations aux guichets de l’EDL auraient rapporté jusque-là 400 millions de LL par jour, selon les estimations de l’office. Sur le terrain, les équipes ont poursuivi la chasse aux fraudeurs, éliminant les branchements illicites et relevant les infractions en tout genre commises aussi bien par des personnes nanties que par des citoyens à faible revenu.
« La fraude s’ est généralisée à tel point qu’elle concerne désormais toutes les classes sociales, sans distinction », explique un inspecteur de l’EDL. Si les quartiers déshérités ont eu leur lot de contraventions, les personnes haut placées n’ont pas été épargnées non plus. Un responsable de l’EDL raconte qu’au premier jour de la campagne, une personnalité politique qui avait été sollicitée à plusieurs reprises par des inspecteurs de l’office pour payer sa facture s’est dépêchée de régulariser sa situation.
Au Liban-Sud, le moukhtar de Arabsalim, Hassan Farhat, a subi le même sort lorsque les inspecteurs ont découvert que ses compteurs étaient branchés sur le réseau public. Devant la menace des inspecteurs qui s’apprêtaient à le verbaliser, le contrevenant s’est engagé à légaliser sa situation. Le président de la municipalité de cette localité, Abdel Amir Farhat, qui est intervenu en faveur du moukhtar, a affirmé pour sa part que « la loi devrait s’appliquer à tous », se plaignant au passage des méthodes de facturation qu’il a qualifiées « d’anarchiques ».
Autre fait insolite, toujours au Liban-Sud, l’attitude du moukhtar de Kfarreman, Ali Chakroun, qui, tout en affirmant être en faveur de la campagne antifraude, a demandé à bénéficier de « circonstances atténuantes » durant la période du festival sportif en réclamant à l’EDL de rétablir le courant « une heure par jour » sur le terrain de sport du village, qui vraisemblablement s’alimentait en énergie de manière illégale. M. Chakroun a en outre plaidé en faveur des citoyens en exhortant les responsables de l’office à échelonner les factures impayées et à exempter les consommateurs du paiement des amendes.
À Beyrouth, les équipes techniques qui se sont rendues dans les quartiers de Mousseitbé, Wata Mousseitbé et dans le camp de Mar Elias ont relevé près de 15 violations.
La journée d’hier s’est en outre soldée par 235 PV pour les régions de Chyah et d’Antélias, dont 184 pour le premier secteur et 51 pour le second. Lors de leur tournée, les inspecteurs ont découvert un énorme câble camouflé près de Dbayé, qui, selon les équipes de l’EDF, consommait depuis plusieurs années près de 160 kW par heure, une violation qui représente « l’équivalent de 150 procès-verbaux en termes d’amende », a indiqué un responsable. Les équipes techniques qui s’étaient rendues sur les lieux ont enfin pu mettre fin à une violation qu’elles soupçonnaient déjà depuis longtemps sans pouvoir intervenir.
Pour sa part, le ministre de tutelle Ayoub Hmayed, qui suit de près la progression des opérations, a mis l’accent une fois de plus sur le caractère « continu » de la campagne, affirmant que l’EDL a déjà récolté jusque-là deux milliards et demi de LL au titre d’arriérés impayés et en nouveaux abonnements. Dans un entretien à la télévision, le ministre a indiqué que les négociations tripartites (EDL, banques privées et Banque centrale) se poursuivaient afin de trouver un mécanisme pour définir les conditions qui permettraient aux banques privées d’accorder des crédits à l’EDL.
Par ailleurs, les responsables ont commencé hier à rassembler les documents concernant les activités financières et administratives de l’office. Il s’agit notamment des plans des adjudications, des rapports de l’Inspection centrale ainsi que des renseignements relatifs au fonctionnement de l’office, et ce depuis 1993.
Le mot d’ordre semble avoir été bien suivi jusque-là : la lutte contre la corruption apparaît de plus en plus irréversible. C’est en tous les cas l’avis d’un certain nombre de responsables et à leur tête le chef de l’État, le général Émile Lahoud, déterminé cette fois-ci à aller jusqu’au bout en parrainant personnellement le chantier de la réforme.À...