Rechercher
Rechercher

Actualités

ÉLECTRICITÉ - Plus de 60 localités ratissées par les contrôleurs de l’EDL et les forces de l’ordre L’opération antifraude, un succès, selon les responsables(photo)

L’Électricité du Liban (EDL) a entamé hier, épaulée par l’armée et les FSI, une campagne générale pour éliminer les branchements illicites sur son réseau et percevoir les factures non acquittées. L’opération a commencé tôt le matin et doit se poursuivre jusqu’à l’élimination de toutes les violations. Les inspecteurs de l’EDL qui étaient accompagnés par des éléments des FSI ont opéré sur tout le territoire libanais, soit dans près de 60 localités dans les différents mohafazats, notamment les régions recensées par l’EDL comme fiefs des violations. Cette campagne, qui sera accompagnée parallèlement d’une enquête judiciaire pour déterminer les responsabilités dans le déficit de l’EDL, s’inscrit dans le cadre des décisions du Conseil des ministres visant à redresser la situation financière de l’office, faute de quoi, un rationnement draconien sera imposé.
« Nos inspecteurs, appuyés par des policiers et des soldats, ont pénétré dans des secteurs choisis en fonction des informations enregistrées dans nos ordinateurs à la recherche des fraudeurs », a indiqué à l’AFP Kamal Hayek, directeur général de l’EDL.
L’opération vise dans un premier temps à débrancher du réseau tous les contrevenants, à « normaliser » les compteurs trafiqués et à dresser des procès-verbaux assortis d’amendes, dont les montants varient selon la nature de la violation, a expliqué M. Hayek.
Sur les 1 180 000 abonnés, environ 20 % ne payent pas leurs factures et ce sont généralement de gros consommateurs d’électricité, a-t-il ajouté.
« Le montant des sommes perdues par l’EDL par an équivaut à un peu moins de celui des recettes qui se sont élevées à 530 millions de dollars en 2002 », a affirmé un expert. Selon des chiffres publiés hier, les arriérés des institutions officielles et publiques (armée, police, ministères, offices des eaux, services de sécurité, Télé-Liban, etc.) ont atteint 155 M USD.
Environ 300 000 utilisateurs du courant de l’EDL ne sont pas abonnés et n’ont pas par conséquent de compteurs chez eux, a affirmé un inspecteur qui venait de supprimer trois violations dans la cave d’un immeuble à Beyrouth. Les non-abonnés sont principalement des gens démunis, des petits propriétaires d’ateliers, des personnes déplacées par la guerre, des squatters de nationalités syrienne principalement, égyptienne et sud-est asiatique, des personnes ayant des protections politiques et les camps de réfugiés palestiniens.
« Les plus malins sont ceux qui s’abonnent mais qui se branchent illégalement sur le réseau pour payer le strict minimum », a affirmé l’inspecteur qui venait de débrancher la connexion illicite des bureaux d’une entreprise de forage, basée à Tariq Jedidé. Lors des perquisitions effectuées dans les immeubles, les contrevenants disparaissaient ou se laissaient verbaliser sans montrer de résistance.
Au Liban-Sud, les responsables de l’EDL ont choisi pour la première journée dix villages « réputés d’être mauvais payeurs et fiefs de formations politiques locales ». À Nabatiyé, le juge Mahmoud el-Mawla a adressé une circulaire à la Fédération des municipalités, lui demandant d’aider les fonctionnaires de l’EDL à accomplir leur mission et à dresser une liste des noms des contrevenants pour la remettre aux inspecteurs. Évaluant les premiers résultats de la campagne, des responsables sur place ont affirmé qu’elle était extrêmement positive, soulignant que les personnes concernées ont fait preuve de coopération. Les inspecteurs se sont également rendus au Akkar et au Chouf, où un certain nombre d’infractions ont été relevées. Dans certaines régions, la visite des fonctionnaires de l’EDL a été l’occasion pour certains abonnés de communiquer leurs doléances aux responsables, se plaignant parfois des factures élevées ou du retard mis dans l’installation des compteurs.
Hormis ceux qui ont éliminé eux-mêmes les violations avant le début de la campagne annoncée, des centaines de personnes se sont ruées aux bureaux de l’EDL, à Beyrouth et en province, pour s’abonner à des tarifs réduits et par traites, une formule proposée par l’office pour encourager les resquilleurs à légaliser leur situation. Des files d’attente se sont constituées devant les guichets, où plusieurs centaines d’abonnés se sont empressés de régler leurs arriérés. Ce qui fera dire à un responsable de l’EDL que les effets « psychologiques » de la campagne antifraude ont commencé dès à présent à se faire ressentir. Pour répondre à la pression et faciliter la tâche au citoyen, l’office a annoncé hier que ses bureaux seront désormais ouverts tous les jours jusqu’à 20 heures sauf le samedi, une décision qui s’appliquera jusqu’à fin septembre.
Si la répression des fraudeurs doit renflouer les caisses de l’EDL, dont la dette varie, selon les sources, de 2,2 milliards à 3 milliards USD, des démunis vont se retrouver sans électricité. Cherchant apparemment à régulariser la situation des 380 000 réfugiés palestiniens, l’EDL a installé il y a un mois des compteurs collectifs sur de grands transformateurs, dont les factures devraient être présentées à un office de l’Onu, l’Unrwa.
Commentant le déroulement de l’opération, le ministre de l’Énergie et de l’Eau, Ayoub Hmayed, a indiqué qu’aucun incident n’a été rapporté. « Nous ne voulons pas que cette campagne ait l’air d’un coup de force », a affirmé le ministre en précisant que les forces de l’ordre et l’armée ne sont là que pour soutenir les contrôleurs de l’EDL en cas de besoin. Une protection d’autant plus utile qu’il y a quelque temps, les percepteurs de l’EDL avaient été agressés lors de l’accomplissement de leur travail, a noté M. Hmayed. Il a en outre précisé qu’il ne s’agit pas d’une opération ponctuelle, mais bel et bien d’une campagne de longue haleine qui se poursuivra avec l’aide des forces de l’ordre. Rappelant les mises en garde adressées mardi par l’EDL à tous les contrevenants, M. Hmayed les a appelés une fois de plus à régulariser leur situation pour éviter d’encourir des peines.
Le ministre a par ailleurs insisté sur la nécessité d’une action judiciaire qui accompagnerait le travail de terrain, en affirmant qu’il existe près de 1 080 procès-verbaux qui ont été communiqués aux tribunaux des différentes régions. « Nous réclamons que des jugements dissuasifs mais conformes à la loi en vigueur soient émis », a insisté M. Hmayed, précisant que les suites judiciaires constituent un facteur incontournable pour permettre à l’office d’assumer ses responsabilités.
L’Électricité du Liban (EDL) a entamé hier, épaulée par l’armée et les FSI, une campagne générale pour éliminer les branchements illicites sur son réseau et percevoir les factures non acquittées. L’opération a commencé tôt le matin et doit se poursuivre jusqu’à l’élimination de toutes les violations. Les inspecteurs de l’EDL qui étaient accompagnés par des...