Rechercher
Rechercher

Actualités

Vie politique - Les milieux proches du Premier ministre font état d’une cabale contre Hariri Lahoud : Plus personne ne pourra s’opposer aux réformes(PHOTO)

Il y a fort à parier que les propos tenus hier en public par le chef de l’État, le général Émile Lahoud, risquent de provoquer une grave crise au sein du pouvoir. De fait, le litige opposant les deux présidents de la République et du Conseil avait porté jusqu’à présent – du moins en apparence – sur la gestion de certains dossiers concernant par exemple l’électricité, le réseau cellulaire ou encore le ramassage et le traitement des ordures. Or on peut dire que ce conflit s’est personnalisé hier du fait que le président Lahoud s’est notamment attaqué au Premier ministre Rafic Hariri, sans toutefois le nommer. L’allusion était néanmoins claire dans la mesure où le chef de l’État a pris à partie « tous ceux qui, dans le passé, ont fait obstacle à la réforme et au changement ». « Désormais, ils ne pourront plus s’y opposer car le pays n’est plus disposé à en supporter davantage », a-t-il ajouté.
Sollicitées par L’Orient-Le Jour, des sources ministérielles proches de Baabda ont confirmé que M. Hariri était sans doute la personne visée par cette déclaration. Les mêmes sources tentent toutefois de minimiser la portée des critiques à peine voilées adressée au chef du gouvernement, en affirmant qu’aucun conflit n’est à craindre au niveau de l’Exécutif dès lors que M. Hariri approuve et contribue à la concrétisation du processus de réforme. Du reste, à en croire les milieux proches du président du Conseil, celui-ci est tout à fait prêt à coopérer à l’opération de réforme. Preuve en est, par exemple, sa disposition à résilier le contrat conclu avec l’entreprise de ramassage d’ordures Sukleen, ou encore son attitude positive à l’égard de la gestion du problème de l’EDL. Mais pour les partisans de M. Hariri, il est évident que toutes ces affaires s’inscrivent dans le cadre d’une cabale dirigée contre lui depuis quelque temps déjà. En tout état de cause, il vaut mieux attendre, selon eux, le retour du Premier ministre de Sardaigne. Une réunion avec le député Walid Joumblatt serait notamment prévue à la fin du mois, qui préluderait à de nouvelles alliances politiques.

La déclaration du chef
de l’État
Pour en revenir aux propos du président Émile Lahoud, celui-ci a déclaré devant une délégation de Tarik Jdidé : « L’État est en mesure de régler la crise économique qui sévit dans le pays à condition que les responsables contribuent au succès du processus de réformes administratives, et qu’on mette fin à la corruption ainsi qu’au gaspillage. » « Nous sommes déterminés à aller jusqu’au bout de l’opération de réformes », a-t-il dit avant de poursuivre : « Les organismes de contrôle et tous les appareils de l’État, judiciaires et sécuritaires, seront mobilisés en vue de prendre les mesures susceptibles de regagner la confiance des citoyens dans leur Administration, et de restituer au Trésor tout l’argent gaspillé pour le réinvestir là où il faut. »
Le chef de l’État a estimé que la conjoncture économique actuelle est différente de celle qui prévalait il y a cinq ans, « et ceux qui, dans le passé ont fait obstacle à la réforme et au changement ne pourront plus s’y opposer car le pays n’est plus disposé à en supporter davantage ». Et de conclure : « Il n’est pas du tout question de considérations politiques ou de pratiques vindicatives dans le cadre du processus de réformes auquel nous aspirons ainsi que tous les Libanais. En effet, a-t-il précisé, l’opération est purement administrative et judiciaire, et nous ne permettrons à aucune partie de détourner ce processus de son véritable objectif de réforme. »
Le chef de l’État est revenu sur ce même sujet devant une délégation des associations de commerçants des différents mohafazats du pays. Il a souligné dans ce cadre l’importance d’une coopération entre les secteurs privé et public en vue d’une reprise économique.
Il y a fort à parier que les propos tenus hier en public par le chef de l’État, le général Émile Lahoud, risquent de provoquer une grave crise au sein du pouvoir. De fait, le litige opposant les deux présidents de la République et du Conseil avait porté jusqu’à présent – du moins en apparence – sur la gestion de certains dossiers concernant par exemple...