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Entre pro et anti, des réactions en série

La décision du procureur général près la Cour de cassation, Adnane Addoum, d’engager des poursuites contre l’ancien chef du gouvernement de transition, le général Michel Aoun, à la suite du discours de ce dernier au Congrès américain, à Washington, a continué à susciter des réactions ces dernières quarante-huit heures.
Ainsi l’avocat Mohammed Moghraby s’en est-il pris au procureur général près la cour d’appel, Joseph Maamari, et au premier juge d’instruction de Beyrouth, Hatem Madi, qui ont « contrevenu, selon lui, aux principes du droit » dans l’affaire Aoun, notamment aux articles 9 et 68 du code de procédure pénale.
M. Moghraby a publié hier un communiqué dans lequel il a indiqué que « le silence des juristes concernant les violations commises par les juges constitue une atteinte à la profession d’avocat, dont le but est de diffuser le message de l’équité et de défendre le droit, même lorsqu’il s’agit de questions politiques sensibles et épineuses ».
L’avocat a ensuite énuméré les raisons – de forme – pour lesquelles il considère que MM. Maamari et Madi, qu’il n’a pas nommé, ont failli à leur devoir. Selon M. Moghraby, qui a cité plusieurs articles du code de procédure pénale et du code de procédure civile, ces deux autorités judiciaires n’ont pas compétence pour poursuivre le général Aoun, qui réside « en exil » en France et qui est poursuivi pour un discours prononcé à Washington. En plus, souligne M. Moghraby, selon les registres, Aoun est né à Haret Hreik, et son dernier lieu de résidence avant son exil était Baabda. C’est donc au procureur et au juge d’instruction du Mont-Liban de se saisir du dossier Aoun.
De son côté, le député César Moawad a estimé, dans le cadre d’un entretien à Radio Liban libre, que l’on avait accordé plus d’importance qu’il ne mérite au témoignage de Michel Aoun au Congrès US, « auquel n’ont même pas assisté les présidents de commissions ». Estimant que Aoun avait effectué un virage ces derniers jours en affirmant qu’il était prêt à retirer ses propos à l’encontre de la Syrie si Damas s’engage à programmer son retrait du Liban conformément à l’accord de Taëf, M. Moawad a indiqué que le général cherche à regagner la sympathie des Libanais. « Il tient désormais un discours politique qu’aucun acteur politique ne soutient », a-t-il poursuivi, avant de déplorer les poursuites contre le général Aoun : « Malheureusement, la justice au Liban est telle une épée de Damoclès. »
Également interviewé par Radio Liban libre, le journaliste et membre du courant aouniste Élias Zoghby a déploré la « campagne de calomnies » menée contre Michel Aoun, estimant que le général en exil avait témoigné au Congrès « en faveur des droits libanais et non pas contre la Syrie ».
Le député Mikhaël Daher a pour sa part estimé que le témoignage de Aoun « n’est pas à sa place et va à l’encontre des convictions de toutes les fractions libanaises ».
« Le Syria Accountability Act constitue une hérésie. Aucun pays ne peut en condamner un autre. C’est au Conseil de sécurité de le faire. Cela va à l’encontre de toutes les lois et de toutes les normes internationales. Il s’agit d’une forfanterie, une procédure odieuse pour faire pression sur la Syrie. (...) Tout cela est ridicule », a-t-il ajouté.
Quant au député Marwan Farès, il a affirmé, lors d’un déjeuner près du fleuve Assi en présence de représentants des forces syriennes de sécurité au Liban et des responsables du mouvement Amal, du Hezbollah, du Parti syrien national social et du parti Baas : « C’est avec une grande amertume que nous voyons un homme, qui prétend représenter le peuple libanais, aller au Congrès pour témoigner contre la Syrie. Il s’agit d’une honte pour notre peuple qu’un Libanais aille témoigner contre la Syrie. (...) Nul ne peut modifier le visage du Liban de la résistance: ni Riad Salamé, ni les dictées américaines », a-t-il conclu.
La décision du procureur général près la Cour de cassation, Adnane Addoum, d’engager des poursuites contre l’ancien chef du gouvernement de transition, le général Michel Aoun, à la suite du discours de ce dernier au Congrès américain, à Washington, a continué à susciter des réactions ces dernières quarante-huit heures. Ainsi l’avocat Mohammed Moghraby s’en est-il...