Avoir a ecouter (photos)

Le 9 octobre 1978, Jacques Brel décédait d’une embolie pulmonaire aux îles Marquises. Depuis, un nombre incalculable de compilations et coffrets ont été édités. Cette année est placée sous le signe de Brel dont on célèbre le 25e anniversaire de la mort. À cette occasion, un somptueux coffret de 15 cédés vient de paraître. Outre ses célèbres chansons, les aficionados trouveront 17 inédits. Un coffret à posséder pour écouter en boucle celui qu’on aimait tant à appeler le Grand Jacques et qui manque énormément à la chanson française. Si la nostalgie est votre dada, vous serez surpris de constater le retour du chanteur populaire libanais Tony Hanna dans un registre bien différent de son répertoire habituel. Il a croisé la route de musiciens des Balkans et s’est lancé dans un genre fusion à mi-chemin entre Bagdad et Belgrade. Muse et Mogwaï sont également au rendez-vous cette semaine, ainsi que le super héros de BD, Daredevil, interprété par le futur mari de J. Lo, Les Nuls, Klapisch et l’incontournable Keizer Söse de «Usual Suspects».
Le Liban fait partie de la zone 2 attribuée à la régionalisation des DVD, mais en raison d’une grande concentration sur l’importation des films sectorisés zone 1 (États-Unis et Canada) vous trouverez dans cette rubrique une sélection variée associant les deux zones. Si toutefois vous trouvez dans notre page un film actuellement en salle, c’est qu’un retard de programmation aura rendu cet incident possible.
Les cédés
Jacques Brel
Intégrale 25e anniversaire
L’automne 2003 sera Brel ou rien. C’est en cette saison, que le monde de la musique célèbre le triste 25e anniversaire de sa mort. Eh oui, déjà! 25 ans que celui que l’on surnommait, et à raison, le Grand Jacques nous a quittés. À cette occasion, un coffret de luxe contenant 15 cédés et 17 inédits vient de sortir. Et pour les amateurs, les grands fans, comme pour les profanes, c’est une occasion rêvée. Adulé de la plupart, détesté de certains (sic), personne ne pourra nier que Brel s’est créé une identité légendaire en accomplissant son fabuleux destin. Ce coffret de 15 cédés vous emportera dans l’univers magistral du chanteur originaire du Plat Pays. Des textes qui vibrent, des mélodies saisissantes, les mots sont difficiles à trouver pour dépeindre un des plus grands chanteurs de tous les temps… Un coffret à posséder de toute urgence!
Les DVD
The Usual Suspects
Bryan Singer
La plus grande ruse du diable est de faire croire qu’il n’existe pas. The Usual Suspects est le film policier le plus incroyablement écrit des vingt dernières années. Il a d’ailleurs été récompensé par l’Oscar du meilleur scénario en 1995. C’est l’histoire d’un homme, qu’on ne voit jamais, Keyser Söse, qui réunit cinq hommes qui, sans le savoir, l’avaient spolié dans le passé. S’ils veulent régler leur dette, ils doivent mener à bien une opération qu’il leur demande d’exécuter. C’est la débandade sur le bateau qu’ils sont censés détruire, et l’enquête commence. Ce long-métrage, suggéré à Christopher McQuarrie (le coscénariste) à la suite de quatre années passées dans une agence de détectives du New Jersey, s’inspire d’un article intitulé Usual Suspects (expression tirée d’une des plus célèbres répliques de Casablanca). Un film exceptionnel, au dénouement non moins extraordinaire, à voir et à revoir surtout afin de comprendre les ficelles de ce thriller magnifiquement interprété et orchestré.
Mogwaï
Happy Songs for Happy People
Quatrième album pour ce groupe d’Écossais déchaînés. Quatrième album, plus sage, plus calme. Lorsque Mogwaï avait annoncé cette nouvelle direction qu’ils allaient entreprendre, les fans ont crié au sabordage. Et ils ont eu tort. Si ce nouvel opus est plus apaisé d’un point de vue musical, il ne l’est pas au niveau du contenu. C’est donc dans un univers à la fois somptueux et angoissant que le groupe entraîne ses auditeurs. Un album qui reste avant-gardiste malgré sa nouvelle orientation. Les guitares hurlent toujours à la mort, et de nouveaux instruments les ont rejoint. Un orgue, un violon… et un peu d’électronique qui crée un nouvel environnement. Si vous avez l’occasion de les voir sur scène, live ou DVD, n’hésitez pas. Sinon, laissez-vous tenter par cette musique qui semblerait venue d’ailleurs. Neuf titres et un bonus pour les DJ en herbe.
Ni pour ni contre (bien au contraire)
Cédric Klapisch
Ce septième long métrage de Cédric Klapisch (L’Auberge Espagnole, Le Péril Jeune…) est un polar, un film noir. Et comme son titre l’indique, on ne sait pas bien comment définir le film. Si Klapisch est joueur, le film n’est pas à la hauteur de nos espérances. Ce qui est bien dommage. La première demi-heure ainsi que le rôle féminin interprété par une Marie Gillain au meilleur de sa forme laissaient à présager une bonne suite. Malgré ces écueils, le film se laisse voir et pose le spectateur face à ses ambivalences : complaisance vis-à-vis de la violence, plaisir coupable, etc. On retrouve, outre la présence de Zinedine Soualem, l’acteur fétiche de Klapisch, Vincent Elbaz campant un personnage bien inquiétant, et Marie Gillain, journaliste en mal de sensations fortes, embauchée par une bande de braqueurs qui lui demandent de filmer leur casse, plongée subitement dans un monde d’hommes. Un film à voir tout de même si vous aimez les polars français.
Tony Hanna and the Yogoslavian Gipsy Brass Brand
My Village, Lost Somewhere Between Belgrad and Baghdad
Est-ce que vous vous rappelez de lui? Tony Hanna, l’interprète de Dall’ouna qui a disparu sans crier gare de la scène libanaise… Et bien, à l’initiative de Michel Éléftériadés, Tony Hanna est de retour, et cette fois il est accompagné. Il mêle sur cet album sa voix à la musique gitane d’un groupe yougoslave. C’est donc une nouvelle musique de fusion que nous propose Éléftériadés. Après les rythmes andalous, c’est au tour de la musique slave de côtoyer les fragrances orientales. Outre le support musical, on trouve à l’intérieur un livret racontant le périple du groupe, leur réflexion et beaucoup de poésies. Des reprises donc, comme la fameuse Dall’ouna, Hday Hday et des nouveaux titres. Un genre musical à découvrir en ce début d’été indien libanais.
Daredevil
Mark Steven Johnson
Depuis Superman, Batman, Spider-Man et consorts, c’est la grande mode d’adapter à l’écran, les comics américains. Cette fois le nom du héros ne se termine pas par «man»… Adulé aux États-Unis, Daredevil est né en 1964 et c’est un peu le pendant de Batman, concurrent de DC Comics. Il fait donc, en 2003, ses premiers pas au cinéma sous les traits de Ben Affleck. Avocat le jour (comme Superman était journaliste), il devient justicier la nuit et traque le mal dans les rues sombre de Hell’s Kitchen. Sa particularité, c’est que Matt Murdock, alias Daredevil, est aveugle. Mais ses quatre autres sens sont hyper-développés. Ce film est à placer aux côtés de réussites cinématographiques du genre, comme X-Men ou Blade… L’adaptation au cinéma manque souvent de la richesse des rebondissements de la bande dessinée, mais le film vaut vraiment le détour. Dans la version Collector du DVD, on peut voir les scènes sous multi angles et un documentaire sur le comic.
Muse
Absolution
Catapulté fer de lance du renouveau de la pop anglaise, à l’instar de Coldplay ou de Travis, Muse n’en consulte pas moins allègrement les archives du rock et s’inscrit donc dans la foulée «héritiers de Radiohead». Après un premier album renversant, Showbizz, paru en 1999, un deuxième, Origin of Simetry en 2001, Muse ressort ses dents acérées sur ce troisième et nouvel opus. Groupe de Néo-rock (on ne compte plus les nouveaux genres musicaux du moment), Muse ne plaira sûrement pas à tout le monde. Mais pour les amateurs du genre, ce troisième album est une véritable petite perle. Loin de pasticher ses aînés, Muse mélange avec beaucoup de talent lyrisme et punkitude, mélodies à inspiration flamenco et claviers psychédéliques. Une pop rock à la fois romantique et enfiévré.
La cité de la peur
Alain Berberian
Réussite oblige, le DVD de «Les Nuls» est de nouveau édité. Si vous faites partie des fans des Nuls qui ont longtemps officié sur Canal +, vous allez adoré leur premier film. On retrouve le trio Alain Chabat – Chantal Lauby – Dominique Farrugia accompagnés d’acteurs franchement hilarants, comme Gérard Darmon ou Sam Karmann. Ce film qui raconte une histoire véritablement foutraque fut une véritable partie de plaisir pour les compères du petit écran. On y retrouve tout ce qui amuse les anciens trublions de Canal. Des gags au premier degré, de l’humour absurde et des répliques aujourd’hui devenues cultes. C’est une histoire farfelue de meurtres perpétrés dans le cadre du Festival de Cannes, lors des projections d’un film d’horreur minable Red is Dead. Un hommage est rendu au quatrième acolyte de la bande, Bruno Carette, décédé il y a une dizaine d’années. On oublie vite les faiblesses d’un scénario-prétexte… C’est un vrai régal pour les fans.
RUBRIQUE RÉALISÉE PAR MÉDÉA AZOURI HABIB