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Actualités

Le canoë-kayak au Liban : sensations fortes garanties(photo)

Le canoë-kayak est pour beaucoup d’entre nous un sport encore méconnu, voire même inexistant au Liban. Pourtant, une fédération consacrée à cette activité de plein air existe et tente, tant bien que mal, de promouvoir ce sport de glisse d’origine nord-américaine qui peut notamment se pratiquer au Liban, suivant les saisons, dans les eaux de l’Oronte (Nahr el-Assi, dans le Hermel) ; à Nahr Ibrahim ou sur le Litani. Les novices, les inconditionnels et les pros peuvent ainsi s’adonner à cœur joie à des descentes presque aussi impressionnantes, dans certains cas, que celles des gorges de l’Ardèche, en France.
C’est à environ deux heures trente de Beyrouth que se pratique en été ce sport vieux de plus de deux siècles. Les kayakistes se retrouvent en effet sur l’Oronte pour vivre leur passion, tandis que durant l’hiver, c’est à Nahr-Ibrahim et sur le Litani que les descentes s’effectuent.
L’Oronte est souvent appelé « fleuve rebelle » parce que c’est le seul fleuve qui remonte vers la Syrie au lieu de descendre vers la mer. Il prend sa source au lac Homs et est entouré d’une terre aride qui contraste avec le mince couloir de verdure qui longe l’eau bleu-vert du fleuve. Une véritable oasis ! N’était-ce pas d’ailleurs la région que l’on appelait jadis Paradeissos, le paradis ?
Tout commence en 1991 lorsque Ali Awada, ancien membre technique de l’équipe de France et actuel secrétaire général de la Fédération libanaise, crée avec l’aide de la Fédération française de canoë-kayak l’Association Toulouse-Beyrouth qui avait pour objectif de lancer ce sport olympique au Liban. « À l’époque, nous avions travaillé notamment avec Wilfried Forgues, médaille d’or aux Jeux olympiques d’Atlanta en 1996, et avec Dominique Baudis, ancien député maire de la ville de Toulouse », raconte Ali Awada, aujourd’hui à la tête de Sport Nature, un club qui tente de promouvoir et de financer l’activité de la fédération en organisant des loisirs en rapport avec la nature, comme des sorties en VTT par exemple. « Toutes ces années d’efforts sans l’aide de personne n’ont pas été faciles au niveau financier, souligne M. Awada. Nous ne percevons aucune aide, même pas de la part du ministère de la Jeunesse et des Sports. » Depuis 1996, les choses ont quelque peu évolué, malgré le peu de moyens.
Il existe actuellement six clubs de canoë-kayak au Liban : deux au Hermel, au bord de l’Oronte, un à Nahr-Ibrahim, un autre du côté de Nahr Awali, un club à Nahr el-Kalb, et enfin un dernier sur le Litani. Au total, on compte près de 150 kayakistes dans l’ensemble des régions.

Les caractéristiques
techniques
Au plan purement technique, il existe certaines différences, ou plutôt des nuances, entre la pratique du canoë et celle du kayak. Au niveau sportif, il s’agit quasiment de la même activité. D’ailleurs lors des compétitions, se sont les mêmes règles qui sont suivies. Il reste qu’à titre individuel, les nuances se manifestent en termes de confort.
Le canoë, qui fut longtemps utilisé par les Amérindiens, est une embarcation légère et portative guidée par une pagaie simple. À l’intérieur, la personne est assise sur ses genoux. Le kayak, lui, est originaire du Grand Nord et il est propulsé par une pagaie double. On y est confortablement installé et les jambes sont allongées. Le canoë pèse entre 10 et 17 kilogrammes et peut mesurer jusqu’à 6 mètres de long alors que le kayak peut peser en compétition 30 kg et mesurer jusqu’à 10 mètres de long.
Il existe trois disciplines en canoë-kayak. La course en ligne droite, le slalom et la descente de rivières. Il existe aussi des courses marathon, épreuves de longues distances effectuées en bateaux de vitesse. Au Liban, on pratique essentiellement le slalom et la descente. Le nombre de personnes pouvant embarquer varie en fonction de la discipline. Dans le cas de la course en ligne droite, le kayak peut accueillir jusqu’à quatre personnes, le canoë, trois. Pour le slalom et pour ce qui est appelé en langage kayakiste « l’eau vive », les deux embarcations accueillent un ou deux athlètes.

Les prix
Au niveau des frais, tant en ce qui concerne l’équipement que l’activité en tant que telle, force est de relever que les prix des canoës et des kayaks sont assez élevés : un kayak en kevlar peut coûter jusqu’à 1 300 dollars. Certaines embarcations peuvent être acquises entre 450 et 600 dollars.
Dans ce genre de sport, il est nécessaire d’être toujours muni de son casque et de son gilet de sauvetage. Un bon casque peut être acheté à 45 dollars et le gilet coûte près de 35 dollars.
Pour pratiquer ce sport, plusieurs forfaits sont proposés. Afin d’obtenir la carte d’abonnement de la fédération, une contribution annuelle de 10 dollars est requise. L’adhérent a ainsi accès aux entraînements annuels, aux stages et aux différentes compétitions. Reste à payer la location du kayak et son transport, soit 10 dollars par descente.
Pour les amateurs d’activités en plein air, il serait agréable de passer un week-end au bord de l’Oronte. Un forfait de 45 dollars par personne, comprenant la nuitée, le petit déjeuner, la descente, l’entraînement (location du matériel) et le déjeuner du lendemain est proposé (poissons et grillades au menu). Si l’on préfère passer seulement une journée, 20 dollars suffiront. Ce prix englobe la location du kayak, son transport en voiture à la fin du parcours, le déjeuner et une courte initiation. « Auparavant, on offrait beaucoup d’avantages aux participants, souligne M. Awada. Mais les amateurs ne respectent pas toujours le matériel. Sur les 70 kayaks que nous avons achetés, il n’en reste plus qu’une dizaine. Un kayak coûte cher, son transport de l’étranger aussi. C’est pour cette raison que désormais, on réclame des frais supplémentaires avant les descentes. »
Il reste qu’il faut avoir présent à l’esprit que le canoë-kayak est avant tout une activité sportive qui implique l’amour de la nature. Tout kayakiste digne de ce nom respecte l’environnement naturel dans lequel il évolue, d’autant que, plus que dans d’autres sports, il est en contact direct avec la nature.

R.G.

Première petite leçon

Comme dans tout sport de glisse, le plus important est la notion d’équilibre. Il faut savoir utiliser les hanches, les épaules et garder la tête bien droite. Il faut apprendre à « esquimauter », c’est-à-dire tourner sur place, carrément dans l’eau, à l’aide de la pagaie.
La difficulté du canoë-kayak vient essentiellement de la rivière, plus précisément de la vitesse de l’eau et de son inclinaison. On classe la difficulté de la rivière sur une échelle de 1 à 7. Le degré 1 est le plus facile et le sept signifie que la rivière est quasiment infranchissable. Aux alentours de 4, on est déjà à un niveau olympique. Au Liban, toutes les classes existent. Mieux vaut donc ne pas s’aventurer au hasard et pratiquer ce sport aux endroits conseillés et encadrés. Les accidents sont souvent mortels. « Les choses doivent être strictes, souligne M. Awada. Tout doit être fait dans les normes internationales. Nous ne sommes pas responsables des accidents isolés, mais les amateurs doivent comprendre qu’il s’agit là d’un sport dangereux et que le respect des normes est obligatoire. »
Le canoë-kayak est pour beaucoup d’entre nous un sport encore méconnu, voire même inexistant au Liban. Pourtant, une fédération consacrée à cette activité de plein air existe et tente, tant bien que mal, de promouvoir ce sport de glisse d’origine nord-américaine qui peut notamment se pratiquer au Liban, suivant les saisons, dans les eaux de l’Oronte (Nahr el-Assi, dans...