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Loisirs - Deux rivières navigables en toutes saisons Le rafting, un sport d’équipe qui allie aventure et détente(photos)

Les sports de plein air sont de plus en plus prisés au Liban. Été comme hiver, une panoplie d’activités est proposée aux fervents de la nature et de l’écologie à des prix plus ou moins abordables, selon le type d’activité. Dans le cadre de notre série sur les activités de plein air (voir « L’Orient-Le Jour » du jeudi 7 août 2003), nous proposons aux amateurs de sensations fortes deux sports d’eau vive : le rafting et le canoë-kayak. Deux sports pour se détendre et (re)découvrir une autre facette du Liban.

Le rafting est un sport d’équipe, pratiqué en eau vive et qui consiste à descendre les rivières en bateaux pneumatiques gonflables en pagayant d’une manière simultanée conformément aux instructions du barreur, c’est-à-dire du guide. Ce dernier est responsable de diriger l’embarcation alors que le reste de l’équipage joue le rôle du moteur et fournit la propulsion. Les bateaux doivent être insubmersibles et très résistants aux chocs et à l’abrasion. De même, ils sont supposés être autovideurs, c’est-à-dire que l’eau en ressort automatiquement par des trous prévus au plancher. Il existe toutefois des rafts à fond plat, dans lesquels il faut écoper.
« À l’origine, les gens s’amusaient à relier des chambres à air de camion entre elles pour dévaler les rivières », explique André Béchara, l’un des fondateurs de la Lebanese Adventure, qui précise que le rafting est une activité relativement récente, qui date de quelque vingt années. Au Liban, ce sport d’équipe a été introduit en 1998 sur l’initiative de Ali Awada, qui fut à l’origine de la création de la Fédération libanaise du canoë-kayak. Serge Soued, l’un des fondateurs de la Lebanese Adventure, a pris par la suite la relève, alors que Ali Awada effectuait un voyage d’un an en France.
« Il existe plusieurs dimensions de rafts pouvant contenir de quatre à dix-huit personnes, poursuit M. Béchara. Au Liban, nous avons opté pour des rafts de moyen gabarit polyvalent (14 personnes) vu la dimension des rivières et leur étroitesse. Il faut dire aussi que nos rivières sont très encombrées et très abrasives, ce qui nécessite des bateaux très solides et très résistants. Nous sommes souvent obligés de réparer des crevaisons et des déchirures et de renouveler notre flotte à intervalles plus ou moins réguliers, soit chaque trois à quatre ans. »
Le rafting est un sport auquel tout le monde peut s’adonner, les moins sportifs et les enfants âgés de 8 ans et plus, à condition que la personne soit en bonne condition physique, qu’elle sache nager et prendre les mesures de sécurité adéquates. Celles-ci supposent le port d’un casque et d’un gilet de flottaison. En ce qui concerne la tenue pour une sortie en raft, elle dépend de la saison. Ainsi, en été, il faut s’équiper léger, c’est-à-dire enfiler un short, un tee-shirt et une paire de baskets, sachant que toute cette tenue sera mouillée. En hiver, pour se protéger du froid, il faudrait se munir d’une combinaison en néoprène de 4mm. Celle-ci doit être importée d’Europe.
« C’est un sport qui se pratique tout au long de l’année, sachant qu’en période de crues, principalement au printemps, les sensations sont plus fortes car les rivières sont plus puissantes, note M. Béchara. Alors qu’en été, certaines rivières sèchent et il faut se rabattre sur l’Oronte, qui est la seule rivière toutes saisons. » Mais au printemps, certains fleuves sont sources de danger, comme Nahr Ibrahim qui présente en cette saison plusieurs classes de difficultés, selon l’endroit où l’on se place. « D’ailleurs, certaines rivières peuvent être navigables sur certains tronçons et sur d’autres pas, indique M. Béchara. Nahr Ibrahim est impraticable sur sa partie haute, c’est-à-dire du côté de Janné. »

Savoir lire l’eau
Malheureusement, les Libanais ont imputé au rafting certains accidents mortels survenus sur les fleuves. « C’est un sport sûr puisqu’il est pratiqué en équipe, remarque M. Soued. D’ailleurs, toutes les rivières navigables ont été prospectées à pied en avance afin d’en étudier tous les aspects et se familiariser avec elles. » Et d’ajouter : « Les dangers qui se présentent sont propres au Liban. Il s’agit principalement des troncs d’arbres que nous rencontrons en descendant la rivière. Les gens ont tendance à s’y accrocher. Et c’est la réaction qu’il ne faut pas avoir. D’ailleurs, lors du briefing que nous effectuons juste avant la sortie, nous mettons en garde les membres de l’équipage contre ce genre de réflexe. »
Un autre danger rencontré uniquement sur les fleuves libanais demeure celui de la poubelle métallique jetée dans les rivières, notamment à Nahr el-Kalb « où nous retrouvons parfois des carcasses de voitures, note M. Soued. Une rivière change aussi selon les saisons et d’une année à l’autre, poursuit-il. Le grand danger qui se présenterait à ce niveau serait de ne pas prospecter la rivière avant de faire descendre les gens, car parfois on risque de se heurter à un tronc d’arbre qui barre le passage, surtout si le courant est fort. »
Un autre risque, d’ordre général, pourrait provenir des courants d’eau dans les rivières, le plus dangereux étant le rappel, retrouvé à la base d’une chute d’eau. « Il s’agit d’un mouvement circulaire de l’eau qui se forme du bas vers le haut, explique M. Soued. Si un membre de l’équipage tombe du raft et y est attrapé, il ne pourra pas s’en sortir seul, à moins qu’un autre membre ne lui tende une corde. D’où l’importance et la nécessité de reconnaître les rivières pour éviter de pareils accidents. Malheureusement au Liban, les barreurs sont habitués à une seule rivière, alors qu’il faudrait les familiariser avec tous les cours d’eau. Un bon rafteur toutefois sait lire l’eau et définir par conséquent les zones de danger. Et au besoin, quand on sait qu’il y a un rappel à titre d’exemple, poster une équipe de secours à l’endroit où le danger pourrait se présenter. À la Lebanese Adventure, le seul accident que nous avons eu était une crevaison dans l’un de nos rafts. »
Si vous êtes amateurs de sensations fortes, n’hésitez pas à franchir le pas. Une aventure alliant l’amusement à la découverte de la nature vous attend.
Nada MERHI

Les fleuves navigables

Voici une liste des rivières praticables.
– navigables toute l’année : Nahr el-Awali et l’Oronte ;
– de décembre en juin : Nahr el-Kalb, Nahr Ibrahim et Nahr el-Litani ;
– occasionnellement : Nahr el-Damour, dangereux durant les crues, car encombré, et Nahr Beyrouth, praticable durant les crues, mais tellement pollué que nul n’a envie de s’y mouiller.

Adresses utiles

Les personnes intéressées par le rafting peuvent appeler :
– la Lebanese Adventure aux 03/360027, 03/214989 ;
– la Wild Water Adventures au 03/580535.

Le rafting en chiffres

Une descente en raft coûte 20 dollars par personne. La société assure le casque, le gilet de flottaison, les pagaies, le moniteur et une assurance.
Des formules complètes sont proposées à :
– 25 dollars par personne (nuitée et descente rafting) ;
– 45 ou 50 dollars par personne, selon les sociétés organisatrices, avec transport, camping, deux repas et descente.

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