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Les cercles socio-économiques réclament un séminaire gouvernemental consacré à la récession

Le patronat et les syndicats tirent ensemble la sonnette d’alarme. En invitant le gouvernement à tenir sans plus tarder un séminaire consacré aux difficultés économiques ou financières du moment. Un chantier qui prendrait la forme d’une série de séances techniques du Conseil des ministres. Instance instamment appelée à cesser de reporter des décisions cruciales, sous prétexte de tiraillements divers, notamment entre dirigeants.
Les professionnels soulignent d’ailleurs que le chef de l’État partage entièrement leur avis sur ce point. En effet, le président Lahoud relève en substance, dans ses récentes déclarations, que « le sens de la responsabilité nationale nous commande de trouver effectivement des solutions aux problèmes qui se posent. Chaque responsable, chaque institution doit assumer pleinement son rôle politique, social, sécuritaire ou autre, pour protéger la patrie et servir le citoyen ». C’est un appel clair à ne pas rester les bras croisés. Les mêmes organismes économiques ou syndicaux apprécient également les propos tenus à Deir el-Qamar par le patriarche Sfeir, qui a invité le chef de l’État à mener le navire à bon port « en œuvrant pour que soient traitées les crises successives dont les Libanais se plaignent, ainsi que les difficultés qu’ils rencontrent ».
Pour ces sources, il faudrait mettre à profit l’accalmie qui règne au sein du pouvoir afin d’enclencher une série de vraies réunions de travail, d’abord entre les présidents, ensuite au niveau des différents ministres concernés. En vue de tenter de résoudre, le plus rapidement et le plus efficacement possible, les questions dont l’écheveau constitue le plateau de base de la crise générale. À leur avis, l’accumulation des dossiers et des retards, la fuite en avant en somme, risque de rendre les problèmes insolubles.
Ces organismes précisent ensuite que les éléments de la crise ne peuvent pas être abordés séparément, qu’aucun département n’est capable de s’autoguérir tout seul, qu’il faut donc un plan d’ensemble bien coordonné. Ce qui implique, bien évidemment, que la concertation doit s’étendre à tous les secteurs de l’activité économique, le privé en tête. Le patronat comme les travailleurs doivent donner leur avis sur les traitements à développer dans chaque domaine. La responsabilité est d’ordre national et ne peut être assumée seulement par le gouvernement. Selon les mêmes sources, le pouvoir devrait en réalité proclamer l’état d’urgence économique afin de stimuler la mobilisation de toutes les potentialités, dans le public comme dans le privé. Et d’ajouter qu’en tout cas, l’heure est trop grave pour que la poursuite des tiraillements et des crocs-en-jambe entre responsables reste permise ou tolérée.
Quoi qu’il en soit, parmi les dossiers que l’actualité propose, on trouve :
– les carrières. La décision gouvernementale de fermeture doit être révisée, les entrepreneurs arrêtant le travail à cause du surcoût ;
– l’électricité. Les carburants manquent et le risque de pénurie se précise. D’autant que le passif financier de l’EDL devient insurmontable, le Trésor n’étant plus en mesure de lui accorder des avances. Or il le faudrait, ne serait-ce que pour couvrir le différentiel des prix du fuel, qui s’élève à non moins de 200 millions de dollars. L’autre échappatoire serait d’augmenter le tarif à l’abonnement, en attendant de réduire le coût de la production par le recours à l’énergie solaire. Mais la CGTL menace de grève si la surtarification était adoptée ;
– les véhicules à mazout. Il faut une solution équitable qui protège en même temps l’environnement ;
– la Sécurité sociale, gros morceau. La baisse des cotisations et des indemnisations dans les branches maladie-maternité et les allocations familiales a été mal étudiée, et les finances de la Sécu se portent au plus mal ;
– enfin, le budget général de l’an prochain. Il faut y réduire le déficit pour tenir les engagements pris dans le cadre de Paris II. En recourant à des privatisations, comme celle du cellulaire, et sans relever les impôts.

Émile KHOURY
Le patronat et les syndicats tirent ensemble la sonnette d’alarme. En invitant le gouvernement à tenir sans plus tarder un séminaire consacré aux difficultés économiques ou financières du moment. Un chantier qui prendrait la forme d’une série de séances techniques du Conseil des ministres. Instance instamment appelée à cesser de reporter des décisions cruciales, sous...