« Il est extrêmement difficile, sinon impossible, de maîtriser le feu car, dès le départ, il s’est déclaré simultanément en huit endroits différents sur un périmètre d’un kilomètre et demi », a déclaré un responsable de cet organisme, Édouard Abdo.
Il a estimé qu’« au moins vingt personnes ont participé à la mise à feu, un fait rare en dépit de notre expérience des incendies criminels qui se succèdent chaque été » sur les hauteurs du plateau du Akkar. L’incendie s’était déclaré dans la nuit de mardi à mercredi et n’avait pu être circonscrit qu’après une longue lutte. Il a repris avec violence samedi après une pause de trois jours et des nuages de cendres couvraient plusieurs kilomètres à la ronde.
Des centaines de soldats, de pompiers de la Défense civile et d’activistes d’organisations de défense de l’environnement tentaient de circonscrire le feu, sans que la vingtaine de véhicules mis à leur disposition ne puissent parvenir jusqu’au lieu du sinistre en raison notamment de la très forte chaleur dégagée, qui faisait fondre les tuyaux des pompiers.
Seuls quatre hélicoptères dépêchés par l’armée, munis chacun d’un réservoir d’une capacité d’une demi-tonne, parvenaient à limiter relativement l’extension du feu dans cette région au relief accidenté. Chaque été, des centaines d’hectares de forêts et de garrigue sont détruits, le plus souvent par des incendies d’origine criminelle, selon la Défense civile, qui n’est pas dotée d’un équipement lui permettant une intervention anti-incendie efficace.
Ravagé par le béton et les carrières, le Liban ne dispose plus que de six pour cent d’espace vert.
Daher critique le manque
de moyens
Le président de la commission parlementaire de l’Administration et de la Justice, Mikhaël Daher, qui s’est rendu hier sur les lieux du sinistre, a déclaré que « la plus grande réserve sylvestre du Liban est actuellement menacée de disparition en l’absence des moyens adéquats de lutte contre le feu ». Il a déploré la perte des « bois plusieurs fois centenaires de Kobeyate », appelant les autorités concernées à « prendre les mesures efficaces » qui s’imposent. « Les véhicules de la Défense civile ne peuvent parvenir aux foyers d’incendie du fait de la densité de la végétation et du manque de routes forestières », a-t-il ajouté, estimant que l’incendie de quelque six millions de mètres carrés de forêt dans la région de Kobeyate constitue « une véritable catastrophe écologique qui se reproduit tous les ans ».
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