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Conseil des ministres - Lahoud blâme les Libanais qui acceptent d’être les instruments d’une propagande hostile à leur pays L’intervention de Aoun et la partielle de dimanche prennent le pas sur les dossiers socio-économiques

La politique a pris le pas sur les dossiers socio-économiques lors de la réunion ordinaire du Conseil des ministres qui s’est tenue hier sous l’égide du président de la République, le général Émile Lahoud. De fait, les deux principaux sujets débattus au cours de cette séance sont la partielle de Baabda-Aley et l’intervention, mercredi, de l’ancien Premier ministre, le général Michel Aoun, devant les membres de la sous-commission des relations internationales à la Chambre des représentants US. Quant aux problèmes relatifs à l’EDL et aux carrières, ils ont été simplement évoquées, tandis que les 41 points inscrits à l’ordre du jour ont été à peine abordés dans une atmosphère de désintérêt quasi général. En effet, la majorité des ministres présents n’ont même pas voulu savoir si les points en question avaient été approuvés ou non.
Le chef de l’État a pris la parole au début de la réunion pour féliciter le ministère de l’Intérieur et les services de sécurité concernés du bon déroulement de la partielle à Baabda-Aley. L’intervention du président Lahoud a ouvert la voie à un véritable débat auquel ont pris part la majorité des ministres, et qui a porté sur les résultats de l’élection. Certains d’entre eux ont souligné la nécessité d’examiner les raisons du boycott qui a atteint les 80 %, et différentes interprétations ont été données en ce qui concerne l’apport de voix dont a bénéficié le candidat du Courant patriotique libre, Hikmat Dib. D’aucuns parmi les ministres ont ainsi estimé que les suffrages en faveur de M. Dib sont dus au boycott et non à l’importance du courant aouniste. D’autres ont imputé à l’État la responsabilité des abstentions, car selon eux, le gouvernement a négligé tout ce qui a trait à la réhabilitation de l’infrastructure dans la région. Dans ce cadre, Talal Arslane a proposé d’organiser une réunion qui serait consacrée aux raisons pour lesquelles le dossier du retour des personnes déplacées n’a toujours pas été clos.
C’est le président de la République qui a ouvert le sujet du projet de loi américain connu sous le nom de Syria Accountability and Lebanese Sovereignty Restoration Act. Il a estimé que les propos tenus à l’occasion de ce débat s’inscrivent tous dans le cadre des pressions exercées sur le Liban et la Syrie dans le but de modifier leur position concernant le conflit israélo-arabe. Affirmant que le Liban et la Syrie demeurent attachés à la réalisation d’une paix juste, globale et permanente, conformément aux résolutions de l’Onu, M. Lahoud a ajouté que la plupart des idées formulées à l’occasion de ce débat servent les orientations israéliennes. Il a en outre stigmatisé la participation de Libanais à ces débats du fait qu’ « ils ont accepté d’être les instruments d’une propagande hostile à leur pays et aux choix de son peuple ».
Prenant la parole à son tour, le Premier ministre Rafic Hariri a commenté le scrutin de dimanche en rappelant que les listes électorales ne reflétaient pas effectivement la réalité sur le terrain du fait que de nombreux Libanais vivent à l’étranger. Il a ajouté que les partielles sont loin de donner une idée précise des véritables orientations du peuple, contrairement aux élections générales.

L’appui de Hariri
aux chrétiens modérés
D’autre part, faisant écho au président Lahoud, M. Harri a indiqué que l’État hébreu est à l’origine des débats qui ont lieu actuellement à Washington. Il a en outre estimé qu’on avait intérêt à appuyer les modérés, dans les rangs chrétiens en particulier.
Quant au ministre de l’Économie, Marwan Hamadé, il a déclaré concernant le scrutin de Baabda-Aley : « La participation des partisans du général Aoun à cette partielle est en contradiction totale avec ce qui se passe à Washington. » Le ministre de l’Environnement, Farès Boueiz, a attribué au « désenchantement des Libanais » le faible taux de participation à la partielle de dimanche. D’autre part, s’adressant à M. Hamadé, il a insisté sur le fait qu’aucun lien ne devait être établi entre l’opération électorale et la visite du général Aoun à Washington.
Le ministre de l’Information, Michel Samaha, a souligné pour sa part la nécessité pour le Liban officiel d’être présent sur la scène américaine afin de contrer notamment tout ce qui se dit au niveau de la sous-commission des Relations internationales à la Chambre des représentants. Selon lui, il incombe au gouvernement d’élaborer un plan de travail visant à faire parvenir la voix libanaise aux instances mondiales.
Le chef de l’État a clos le débat politique en chargeant les ministres Michel Samaha et Mahmoud Hammoud de préparer la rédaction du communiqué final.

Les dossiers
socio-économiques
Concernant les dossiers socio-économiques et écologiques, le président Lahoud a d’abord souligné la nécessité d’accélérer l’élaboration des cahiers de charges relatifs au ramassage des ordures dans le pays, et ce conformément à la décision prise il y a trois semaines par le Conseil des ministres. Dans deux semaines, le gouvernement devrait être en mesure de lancer un appel d’offres international pour la prise en charge de ce secteur. Concernant la question de l’électricité, le chef de l’État a insisté sur le respect des délais quant à l’exécution des décisions du gouvernement.
Le président Lahoud s’est également montré intraitable s’agissant du problème des carrières. Il a notamment déclaré : « J’ai affirmé depuis le début qu’il n’était plus question d’un retour à une situation anarchique. J’ai dit aussi que toute solution devait tenir compte à la fois de l’environnement et des besoins du marché libanais en gravier et en sable. D’où la nécessité d’examiner les propositions du ministre de l’Environnement. » Après un long débat sur la question, le chef de l’État a donné un délai de deux semaines à M. Boueiz pour entreprendre une étude complète tenant compte des deux nécessités susmentionnées et du fait qu’on pourrait exceptionnellement délivrer des licences d’exploitation dans des régions en dehors de l’Anti-Liban ; « à condition évidemment que l’exception ne devienne pas la règle », a encore précisé le président de la République. À la fin de la réunion, il a demandé que les parents des élèves des classes maternelles et primaires dans les établissements publics soient dispensés du versement des frais de scolarité étant donné la crise économique qui sévit dans le pays. M. Lahoud a ajouté que sa tournée dans certaines écoles, mardi dernier, l’avait poussé à prendre une telle mesure.

Le communiqué officiel
Le communiqué lu à l’issue de la réunion par le porte-parole du Conseil des ministres, Michel Samaha, condamne (sans le nommer) le général Michel Aoun pour son intervention devant la commission des représentants US à Washington. Prenant la défense de Damas avec qui « le Liban a signé des accords de fraternité et de coopération en toute liberté », le communiqué rappelle aussi que la Syrie « a contribué effectivement à l’instauration de la paix civile après l’avènement de l’accord de Taëf ». Par ailleurs, en réponse aux questions des journalistes, M. Samaha a indiqué que le Conseil des ministres n’avait pas envisagé de prendre des mesures contre le général Aoun. À la question de savoir si les activités politiques du CPL allaient subir le centrecoup des dernières prises de position de Michel Aoun, le ministre de l’Information a répondu par la négative en précisant que le courant aouniste n’avait rien fait d’illégal.
La politique a pris le pas sur les dossiers socio-économiques lors de la réunion ordinaire du Conseil des ministres qui s’est tenue hier sous l’égide du président de la République, le général Émile Lahoud. De fait, les deux principaux sujets débattus au cours de cette séance sont la partielle de Baabda-Aley et l’intervention, mercredi, de l’ancien Premier ministre, le...