Dans son intervention, M. Sayyed a critiqué le programme du Haut-Commissariat et des autres organisations internationales qui va dans le sens d’une implantation des réfugiés, le qualifiant de « honteux pour la dignité de l’homme, son histoire et son avenir » et plaidant en faveur d’une politique qui ne déracinerait pas les hommes de leur terre, mais leur fournirait une aide pour y rester. Il a notamment insisté sur le rôle que peuvent jouer les grandes puissances dans la clôture des dossiers de crises régionales ouvertes.
Par ailleurs, M. Sayyed a précisé qu’au Liban « une minorité d’émigrés et de réfugiés, au nombre de 300 personnes, est inscrite au bureau du Haut-Commissariat, alors que la majorité, pouvant atteindre les dizaines de milliers, réside de façon illégale et demeure non inscrite dans les registres de l’État ».
Pour ce qui est du texte du mémorandum, il a souligné que le Liban, « pour des considérations sociales, économiques et démographiques, ajoutées au problème que constitue la présence des réfugiés palestiniens sur son territoire, ne peut être considéré comme une terre d’asile, d’où le fait que les réfugiés dont les dossiers sont acceptés par le Haut-Commissariat se destinent en fait à l’émigration vers un troisième pays ». Il a également rappelé que le Liban n’est pas signataire de l’accord spécial sur la situation des réfugiés adopté le 28 juillet 1951, ni du protocole qui l’a suivi, le 31 janvier 1962.
Parmi les clauses les plus importantes du mémorandum signé hier, celle stipulant que toute personne entrée illégalement sur le territoire libanais a un délai de deux mois pour présenter une demande au bureau du Haut-Commissariat. Les dossiers relatifs à ces demandes doivent parvenir à la Sûreté générale hebdomadairement, ainsi que la liste des personnes acceptées ou rejetées. Si tout va bien, le réfugié obtient un permis de circuler d’une durée de trois mois, en attendant la réponse du Haut-Commissariat. Ce permis de circuler provisoire ne le met pas à l’abri de poursuites en cas d’infraction à la loi, ou de rapatriement s’il commet un crime grave ou s’il constitue un danger pour la sécurité publique.
Par ailleurs, dans le cas des réfugiés dont le dossier a été accepté par le Haut-Commissariat, un permis de circuler de six mois, renouvelable pour trois autres mois, est délivré. Les réfugiés qui s’apprêtent à gagner leur destination finale obtiennent de la Sûreté générale un laissez-passer simple (aller sans retour). Enfin, il est convenu, dans le cadre du mémorandum, que les deux parties signataires se doivent d’informer les réfugiés de leurs droits et de leurs devoirs. Les aides sont offertes par le Haut-Commissariat selon ses moyens et la situation des réfugiés, « afin que ceux-ci ne soient pas tentés par les actions illégales et qu’ils ne constituent pas un fardeau pour l’État libanais ». M. Sayyed a rappelé que certains « pays amis » reprochaient au Liban de ne pas lutter suffisamment contre l’immigration transitant par son territoire, « alors que tout le monde sait que nous n’en sommes pas la source mais les victimes ». Il a ajouté que ce sont les États forts et l’Onu qui doivent assumer la plus grande part de responsabilité dans la résolution de ce problème.
Enfin, M. Marjan a considéré que la signature du mémorandum était un pas très important vers un renforcement de la coopération et de la coordination entre les autorités libanaises concernées par ce problème et le bureau régional du Haut-Commissariat pour les réfugiés.
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