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Le chef du PSP se mobilise pour contrer la montée du candidat aouniste Joumblatt : Nous ne permettrons pas un retour à 1975 (photo)

Le chef du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt, s’est mobilisé hier pour soutenir son candidat à l’élection partielle de Baabda-Aley, Henri Hélou, et contrer le candidat aouniste, Hikmat Dib, dont la montée en puissance visiblement l’inquiète.
Lors d’une conférence de presse, M. Joumblatt n’a en fait évoqué ni l’un ni l’autre, plaçant plutôt le débat sur un terrain plus global et concentrant ses attaques sur le général Michel Aoun et son allié dans cette partielle, Nadim Béchir Gemayel, accusés de vouloir ramener la région et le pays à l’année 1975.
Il a, en revanche, octroyé des satisfecit au patriarche maronite Mgr Nasrallah Sfeir, à l’ancien chef de l’État Amine Gemayel, à l’ex-bâtonnier Chakib Cortbaoui (qui soutient pourtant Hikmat Dib), ainsi que, de façon plus surprenante, à Samir Geagea, jugé davantage victime que coupable de la guerre de la Montagne en 1983.
« Il n’est pas possible de rester neutre dans cette bataille électorale, notamment après la réconciliation intervenue dans la montagne avec le patriarche Sfeir et étant donné le dialogue permanent avec le patriarche et avec un certain nombre d’amis, tels que Samir Frangié et d’autres membres des Assises de Kornet Chehwane », a déclaré M. Joumblatt.
Passant tout de suite à l’attaque, le chef du PSP a ironisé sur les options du général Michel Aoun. « Il semble que c’est avec une grande facilité que M. Aoun a choisi un héritier politique en la personne de Nadim Gemayel », a-t-il dit, l’accusant de « ramener ainsi cette région aux anciens instincts et aux politiques qui ont coûté très cher au pays ».

Non à la neutralité
« Je veux m’adresser aux chrétiens comme tels. Je veux rappeler aux sages chrétiens et au public chrétien authentique combien l’aventurisme du père de Nadim Gemayel avait coûté cher à l’époque à la patrie », a-t-il lancé.
« La réconciliation est une chose, mais il ne s’agit pas de se réconcilier juste pour la forme. Pourquoi la guerre de la Montagne a-t-elle eu lieu ? Qui a amené les Forces libanaises dans la montagne sous la protection des Israéliens, ce qui a finalement conduit à la guerre de la Montagne et à l’exode (des chrétiens) ? Mais il ne faut pas oublier non plus la “guerre de libération” et la “guerre d’élimination”. Cette dernière n’a-t-elle pas fait des milliers de victimes dans le camp chrétien du fait des armes et de l’argent de Saddam Hussein ? » s’est-il interrogé.
« Dans le même temps, il faut reconnaître, pour la vérité historique, que le patriarche Sfeir et Samir Geagea avaient accepté la solution, celle de Taëf, alors que Michel Aoun l’avait rejetée, provoquant ainsi la guerre d’élimination », a-t-il rappelé.
« On parle de tutelle, de féodalisme, etc. Que faut-il donc faire ? Rester neutre dans la bataille électorale ? Il n’en est pas question. Je m’adresse à tous les électeurs, à quelque confession qu’ils appartiennent. Quels que soient les résultats de l’élection, nous ne permettrons pas un retour en arrière, ni une sortie des constantes nationales ou de l’alliance avec la Syrie », a poursuivi M. Joumblatt.
« Certes, le patriarche Sfeir a un certain nombre de remarques à propos des relations avec la Syrie. Nous aussi, nous en avons, et nous sommes en faveur de toute mesure qui permettrait de combler les failles dans ces rapports. Mais nous sommes opposés au retour aux instincts hostiles à l’arabité, racialement et politiquement », a-t-il dit.
« Nous connaissons Michel Aoun. Ce n’est pas avec les meetings de Kahalé et d’ailleurs que nous parviendrons à consolider la paix civile et la réconciliation parrainée par le patriarche Sfeir. Entre Amine Gemayel et nous, il y a dix-sept ans de guerre. Nous voici pourtant réunis à l’occasion de cette élection. Parce qu’Amine Gemayel connaît l’importance de la réconciliation, tout comme Samir Frangié », a ajouté le chef du PSP.
« Quant au mouvement du Renouveau démocratique (RD, présidé par Nassib Lahoud), il me rappelle la conférence de Bandoung (le sommet qui a donné naissance au Mouvement des non alignés, en 1955) avec son neutralisme positif. Allons donc, cela ne signifie rien du tout. D’ailleurs, à l’époque, les inspirateurs du neutralisme positif, comme Nasser, Soekarno et Nehru, y voyaient un instrument contre l’impérialisme américain. Je comprends que le RD doit faire face à certains problèmes au Metn-Nord. Mais le Metn n’a rien à voir avec Baabda-Aley », a-t-il encore dit.

Attachement au dialogue
Saluant « la position et le rôle joué par Chakib Cortbaoui, qui s’était retiré de la course pour ne pas servir d’instrument », M. Joumblatt a évoqué la grogne sociale qui gagne la population de la montagne ainsi que les problèmes liés au retour des personnes déplacées, réclamant davantage de fonds.
Il a réaffirmé son attachement « au dialogue et au respect de l’opinion d’autrui », et exprimé son « étonnement à l’égard du comportement de certaines forces essentielles » qu’il n’a pas voulu nommer et qui, selon lui, font preuve d’« indifférence » vis-à-vis de l’élection. « J’appelle ces forces, qu’il s’agisse de partis politiques ou non, à prendre en considération la gravité de la situation », a-t-il lancé.
Prié de donner son avis sur les propos tenus lundi par le ministre de l’Intérieur, Élias Murr, qui s’était félicité de la participation du courant aouniste à l’élection, M. Joumblatt a souligné que le ministre « est contraint de tenir de tels propos, du fait de la neutralité de l’État ».
En réponse à une question, le chef du PSP s’est abstenu de critiquer la neutralité affichée par le chef du PNL, Dory Chamoun, et par Sethrida Geagea, l’épouse de Samir Geagea. Il a même tenu à dédouaner ce dernier, affirmant que lui, l’homme de Bécharré, « avait été envoyé dans la montagne, une région mixte qu’il ne connaissait pas, afin qu’il y soit brûlé ». « L’histoire finira par révéler ses secrets », a-t-il dit.
Il a conclu en mettant en garde « tant les électeurs musulmans que les chrétiens contre le retour à 1975 ».
Le chef du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt, s’est mobilisé hier pour soutenir son candidat à l’élection partielle de Baabda-Aley, Henri Hélou, et contrer le candidat aouniste, Hikmat Dib, dont la montée en puissance visiblement l’inquiète.Lors d’une conférence de presse, M. Joumblatt n’a en fait évoqué ni l’un ni l’autre, plaçant plutôt le débat...