Rechercher
Rechercher

Actualités

LOISIRS - Rappel, traversées de marmites de géants, franchissement de toboggans d’eau... Le canyoning, un sport extrême qui allie découverte et exaltation (photos)

«Il faut avoir entrepris de ces explorations souterraines, émouvantes, surexcitantes au plus haut degré pour se rendre compte de leur attrait. Et de ces impressions, si vives, si insolites, on ne se lasse jamais. » Cet extrait de «Les abîmes» d’Édouard Alfred Martel exprime sans doute le mieux les nouvelles sensations que procure le canyoning aux solliciteurs d’aventures. Ce sport classé extrême offre des franchissements de cascades et de toboggans d’eau, des traversées de marmites de géants, des randonnées aquatiques, des descentes en rappel, des sauts dans de sombres vasques… tout cela dans un cadre enchanteur où découverte et excitation vont de pair.
L’exploration des canyons a commencé au début du siècle dernier, avec le père de la spéléologie, Édouard Martel, qui a prospecté ceux du pays basque. Au Liban, la première descente officielle de canyons a eu lieu en 1992, par une équipe française, lors d’une expédition spéléologique au Kesrouan. Il s’agissait de la gorge de Wadi Nabeh el-Laban. Mais ce n’est qu’en 1997 que ce sport a été introduit à une échelle nationale avec la société d’écotourisme Wild Expeditions, qui a créé le concept de l’aquatrek, soit des randonnées dans l’eau combinée à des descentes de gorges.
Bien que les canyons praticables soient nombreux au Liban, ceux explorés et équipés avec des broches et des pitons de façon à permettre aux téméraires de pousser loin leur aventure se comptent sur les doigts d’une main: Nabeh el-Laban et Nahr el-Chaghour (Hammana) équipés par la Lebanese Adventure, et Nahr Ibrahim (Jbeil), Wadi el-Boualih (Amchit), Nahr el-Joz (Batroun), Nahr Arka (Akkar) et la vallée de Jouit (Ehden), équipés par la Wild Expeditions.
«Lors de la prospection d’un canyon, il est très important de reconnaître ses possibilités de sorties, note André Béchara, de la Lebanese Adventure. Pour cela, nous commençons par repérer les canyons sur une carte géographique d’une échelle 1/20 000, puis nous étudions le terrain avant de nous engager dans une descente où aucune possibilité de retour en arrière n’est envisageable.»
«Quand on descend des gorges, il est très important de connaître le parcours suivi, les dangers qu’il pourrait représenter et surtout ses pièges », poursuit-il. Et ces derniers sont trop nombreux, en raison de plusieurs facteurs: le niveau de l’eau qui change d’un jour à l’autre, la luminosité dans la gorge, la qualité du terrain, qui est très glissant en général, et la possibilité de réchapper.
«L’expérience, la technique et une connaissance du canyon dans lequel on s’engage sont primordiales pour assurer la sécurité de l’équipe, insiste M. Béchara. En canyon, chaque pas et chaque geste doivent être calculés et réfléchis. Rien ne peut – et ne doit – être laissé au hasard.»

Équipements,
accidents et tarifs
La technique utilisée dans le canyoning ressemble beaucoup à celle suivie dans la spéléologie. Cependant, l’équipement diffère légèrement.
«La corde, par exemple, est statique, c’est-à-dire non élastique, flottante et d’une couleur vive pour éviter de nuire à la faune et à la flore vivant dans les vasques d’eau et limitrophes à la corde», explique Pierre Abi Aoun, de la Wild Expeditions.
Pour descendre les gorges, il faut également disposer d’un harnais adapté à la taille de l’utilisateur, avec de préférence une protection au niveau des cuisses pour les toboggans, un descendeur plus connu sous le nom de huit, un casque, une combinaison de plongée en néoprène qui assure un rôle de protection thermique et mécanique, des bottes de marches, des vêtements chauds rangés dans des sacs étanches, un casse-croûte et l’indispensable téléphone portable pour les cas d’urgence. «Parfois, nous utilisons des flotteurs, qui sont des conteneurs étanches, et des gilets de flottaison, ajoute M. Pierre Abi Aoun. Bien sûr, nous portons également sur nous des cordes et un matériel de secours.»
Le canyoning est un sport que peut pratiquer toute personne en bonne santé et sportive de préférence. Il est cependant dangereux de descendre les gorges en période de crue ou quand les rivières sont trop fortes. Le risque à prendre pourrait être mortel, sachant que le canyon de Nahr Ibrahim est très dangereux en période de crue. En ce qui concerne les accidents éventuels, il s’agit notamment de l’hypothermie, de la fatigue, de la glissade, des fractures et des entorses. « Tous ces accidents peuvent être évités par un bon encadrement et une connaissance du terrain et du niveau de difficulté dans lequel s’engage l’équipe », insiste M. Béchara.
Les tarifs des descentes de canyons sont fixés à 35 dollars la sortie, le matériel compris. En ce qui concerne le tarif de la sortie aquatrek, un produit exclusif de la Wild Expeditions, il est de 25 dollars.
Pour de plus amples informations, appeler la Lebanese Adventure au 03/628319, site web : www.lebanese-adventure.com
et la Wild Expeditions au 03/293210, e-mail :
wildex@cyberia.net.lb
et site web : wild-expeditions.com

Nada MERHI
«Il faut avoir entrepris de ces explorations souterraines, émouvantes, surexcitantes au plus haut degré pour se rendre compte de leur attrait. Et de ces impressions, si vives, si insolites, on ne se lasse jamais. » Cet extrait de «Les abîmes» d’Édouard Alfred Martel exprime sans doute le mieux les nouvelles sensations que procure le canyoning aux solliciteurs d’aventures....