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VIE POLITIQUE - Le chef du gouvernement dénonce les « victoires fictives » de certains Hariri : « S’il m’arrive parfois de ne pas parler, c’est parce que le silence peut être d’or »

«Nous passons par une période difficile qui nous impose d’être positifs et ouverts, tolérants et compréhensifs . Cela ne signifie pas toutefois que nous devions céder sur ce qui nous appartient, ni estimer que la présidence du Conseil est inexistante », a déclaré le chef du gouvernement. « S’il m’arrive parfois de ne pas parler, cela ne signifie pas pour autant que je sois muet mais parce que le silence peut être d’or », a poursuivi M. Rafic Hariri.
Le Premier ministre prenait la parole à l’occasion d’une rencontre organisée hier soir par l’Association de la jeunesse islamique à son siège de l’école al-Akhaa, dans le secteur du Collège patriarcal, en présence des ministres Bahige Tabbara (Justice) et Fouad Siniora (Finances) ainsi que des membres de son bloc parlementaire et d’hommes de religion.
Un membre de l’assistance a posé la question suivante : « Jusqu’à quand pourrez-vous supporter les pressions dont vous faites l’objet et consentirez-vous à faire des concessions, étant entendu qu’elles nuisent, bien plus qu’à vous-même, au pays et à l’économie, et qu’elles ne font qu’accroître les inquiétudes du simple citoyen ? »
Le président Hariri a répondu : « Il n’y a pas de concessions. Quant aux pressions, j’en ai subies, à la tête du gouvernement ou dans l’opposition. Sur quoi je compte pour y faire face ? Sur Dieu et sur l’opinion publique. Sur ma conscience aussi, celle d’un homme qui accomplit son devoir, quoi qu’en disent ou quoi que fassent certains. Toute leur agitation est sans effet. Je sais, parfois il m’arrive de sentir que ma popularité est en baisse, d’autres fois qu’elle est en hausse, mais jamais je ne me suis senti abandonné par l’homme de la rue. »
Il a qualifié de « vœux pieux » les propos au sujet de concessions qu’il aurait faites, avant de démentir les informations données hier soir à LBCI par le ministre d’État pour le Développement administratif, Karim Pakradouni – mais sans le nommer – au sujet du Conseil des ministres de jeudi et des décisions prises durant la réunion.
Estimant que « la presse donne également de fausses informations », M. Hariri s’est lancé dans un fervent plaidoyer au sujet du CDR, qualifiant de « mensonges » les propos selon lesquels cet organisme dépend directement du Premier ministre et non pas du Conseil des ministres. Pour lui, tout ce qui a été dit au sujet des nouvelles prérogatives du conseil d’administration du CDR, du commandement collectif de cet organisme et du nouveau mécanisme de prises de décisions est « absolument faux », expliquant en substance que tout ce qu’on présente aujourd’hui comme étant une réorganisation du CDR existe depuis des années. Il a également qualifié d’incorrects les propos selon lesquels le CDR « s’approprie les travaux censés être effectués par d’autres ministères », avant de faire ce commentaire : « Certaines personnes aiment enregistrer des victoires fictives, mais personnellement cela ne me dit rien, car les victoires et les défaites fictives ne me concernent pas. »
S’il défend âprement le CDR, « c’est, a-t-il ajouté, parce qu’il s’agit d’un organisme d’État et qu’il faut bien qu’il fonctionne correctement ». « Ma relation avec les gens est fondée constamment sur la franchise et la sincérité. D’autres personnes n’épargnent aucun effort pour jouer aux héros et c’est pour cette raison que leurs rapports avec les gens sont différents », a-t-il encore dit.
« Ce que je voudrais dire, c’est que nous passons par des moments difficiles qui nous obligent à être positifs, ouverts et tolérants. Cela ne signifie pas pour autant que nous devrions renoncer à ce qui nous appartient ou considérer que la présidence du Conseil n’existe pas. Si je ne m’exprime pas parfois, ce n’est pas parce que je suis muet, mais parce que le silence peut être d’or », a déclaré M. Hariri.
Interrogé au sujet de ses différends avec le général Émile Lahoud, il a répondu en soulignant qu’aucun Premier ministre n’a intérêt à être en conflit avec le président de la République et que c’est cette règle qui prévaut depuis Riad el-Solh.
En réponse à une question sur la corruption et la réforme, M. Hariri a répondu en minimisant l’importance des informations qui circulent à ce sujet. « Dire que le pays est corrompu est injuste, a-t-il fait valoir. Ces propos tiennent plus de la politique que de la réalité. Ils ont été déjà tenus en 1998. Je ne prétends pas que le gaspillage et la corruption n’existent pas, mais il ne faut pas en exagérer les proportions. Je pense sincèrement que les tiraillements politiques entrent en jeu dans cette affaire. »
Le chef du gouvernement s’est ensuite dit en faveur d’une réforme administrative, affirmant qu’il s’est engagé à la réaliser depuis son accession au pouvoir. « Mais qui l’entrave ? Et comment ? » s’est-il interrogé, en soulignant qu’une refonte administrative repose sur des moyens bien précis et n’est pas une opération provisoire.
«Nous passons par une période difficile qui nous impose d’être positifs et ouverts, tolérants et compréhensifs . Cela ne signifie pas toutefois que nous devions céder sur ce qui nous appartient, ni estimer que la présidence du Conseil est inexistante », a déclaré le chef du gouvernement. « S’il m’arrive parfois de ne pas parler, cela ne signifie pas pour autant que je...