Les conclusions de cette enquête ressemblent à celles d’autres études effectuées au Liban, notamment celle, récente, du ministère de l’Environnement. Qu’apporte-t-elle de nouveau ? « Nous avons une longue expérience dans la mise en place de stratégies de traitement des déchets pour le compte de gouvernements ou de municipalités, explique M. Williams. Nous possédons les modèles financiers qui nous permettent de déterminer quels sont les moyens les plus économiques pour résoudre un tel problème dans une structure donnée. Nous pouvons exécuter le projet de A à Z. »
M. Williams, qui étudie le cas libanais depuis un an et demi, explique que la compagnie a des projets dans tout le Moyen-Orient et au Liban, où elle supervise le fonctionnement de la décharge de Zahlé et l’agrandissement de celle de Tripoli. Quant aux contingences politiques, elles ne sont pas absentes des calculs puisque la compagnie américaine a des partenaires libanais qui peuvent les évaluer dans son bureau de Beyrouth.
Qu’est-ce qui justifie un tel intérêt pour ce marché ? Ont-ils des contacts avec le gouvernement libanais actuellement ? « Il y a de sérieux contacts, notamment avec le Conseil du développement et de la reconstruction , affirme-t-il. Nous avons présenté des recommandations que le gouvernement est en train d’étudier. »
Combien de temps prendrait la mise en place d’un tel plan, considérant la situation qui prévaut au Liban ? « Cela dépend de la décision politique, estime M. Williams. Si la décision est prise aujourd’hui, nous serions prêts à préparer un plan global d’ici à six mois. »
Dans sa présentation, l’expert a insisté sur l’insuffisance et la désorganisation du marché actuel du recyclage, déclarant que seuls 3 à 5 % des matériaux recyclables atteignent les usines, par des moyens artisanaux qui constituent un risque sanitaire pour les ouvriers employés et un surplus de pollution dans les sites où les déchets sont recueillis. Par ailleurs, ces matériaux sont souvent impurs parce que mélangés aux autres, d’où le fait qu’ils sont vendus à un moindre prix sur le marché local, a-t-il poursuivi, insistant sur la rentabilité du recyclage.
Pour ce qui est du compostage, particulièrement indiqué pour le Liban vu sa composition de déchets (au moins 50 % d’ordures organiques), il souffre lui aussi de l’absence de tri efficace qui influe sur la qualité du produit fini (le compost, pour l’enrichissement du sol). Or, ce secteur pourrait également être très rentable, surtout avec la construction d’usines modernes et efficaces, qui ne dégagent pas d’odeur, toujours selon M. Williams.
La troisième remarque, qui est souvent revenue dans l’exposé, porte sur le coût très élevé de l’incinération. Tout en énumérant les avantages de cette technique, M. Williams a considéré que son coût de fonctionnement trop élevé, de 60 à 90 dollars pour le traitement de la tonne, et son impact négatif indéniable sur l’environnement et la santé en faisaient une solution peu adaptée aux besoins du marché libanais.
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