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Partielle - Polémique entre Chamoun et Aoun, meeting électoral de Dib à Kahalé Effervescence politique à Baabda-Aley sur fond d’échanges de critiques entre opposants(PHOTO)

Le climat de la bataille électorale en vue de la partielle de Baabda-Aley gagne en effervescence de jour en jour. Mais, pour les observateurs, la grande surprise est de constater que les joutes verbales quotidiennes opposent beaucoup moins les candidats à la partielle que les différents leaders de l’opposition. Ainsi, mis à part la polémique entre MM. Henri Pierre Hélou et le candidat du Courant aouniste Hikmat Dib au sujet de l’action du général Michel Aoun, la semaine dernière – et qui s’est poursuivie samedi par une mise au point de M. Hélou sur l’emploi de l’expression « candidat de deuxième catégorie », qu’il avait utilisée la semaine dernière pour désigner M. Dib –, l’essentiel de l’actualité a été monopolisé durant le week-end par le chef du Parti national libéral (PNL), Dory Chamoun, qui a adressé une salve de critiques à l’adresse du général Aoun. Critiques auxquelles Michel Aoun devait du reste répondre dans le cadre d’un meeting électoral de Hikmat Dib à Kahalé, au cours duquel l’ancien Premier ministre a pris la parole, par téléphone, à partir de Paris.
Dans le cadre d’un entretien accordé à la chaîne de télévision LBC, M. Chamoun a indiqué qu’il « n’a pas peur pour Henri Hélou », et que la victoire de ce dernier était quasiment sûre. « Si les druzes, le Hezbollah et le mouvement Amal votent comme ils l’ont fait en l’an 2000, et si le candidat bénéficie de quelques voix chrétiennes, cela sera largement suffisant. Mais un seul siège ne mérite pas de provoquer un séisme dans la Montagne. Le jeu n’en vaut pas la chandelle », a-t-il estimé. Il a par ailleurs indiqué que Henri Hélou, dont le père était président de la Ligue maronite, ne voulait pas être élu uniquement par les voix druzes et chiites, et qu’il y avait un point d’interrogation sur le nombre de voix chrétiennes qu’il allait obtenir.
M. Chamoun s’en est pris ensuite au général Aoun, qu’il a sévèrement critiqué : « Aoun érige des guillotines sur les Champs-Élysées. Il vit dans une autre réalité que celle de la scène libanaise ». Et d’ajouter : « Le Courant aouniste croit qu’il a inventé les principes qu’il prône. Le peuple appuyait ces constantes et les connaissait depuis longtemps, sans adhérer à ce courant ». « Le général Aoun saisit les opportunités pour attaquer tout le monde à partir de Paris. Il est facile pour un homme de théoriser de l’étranger, sans participer à la vie quotidienne libanaise. Durant les dernières années, le PNL a ouvert ses portes à plusieurs reprises aux membres du Courant aouniste, au moment où tout le monde refusait de collaborer avec lui. Il se pourrait que feu Dany Chamoun soit tombé victime de la politique du général », a-t-il souligné, appelant Michel Aoun à rentrer au Liban.
Il a enfin précisé que le PNL se tiendra à l’écart de la partielle de Baabda-Aley.

Le meeting de Kahalé
Le général Aoun devait répondre à Dory Chamoun sans le nommer, dans le cadre du meeting électoral organisé hier en soirée par M. Dib à Kahalé, en présence notamment du chef de l’opposition Kataëb, Élie Karamé, et de MM. Nadim Béchir Gemayel, Charles Chartouni, Salmane Samaha et Ibrahim Kanaan. Près d’un millier de personnes ont participé à la rencontre.
Dans le cadre de son intervention, retransmise par téléphone, le général Aoun a estimé que les médias avaient déformé la dimension de ses propos, « transformant ses critiques à l’encontre de certains opposants en attaques ». Le général Aoun a plaidé en faveur d’une « ligne d’opposition fixe, franche, globale et nationale ». « Je ne veux couper la tête de personne. Il ne m’appartient pas de demander des comptes à qui que ce soit. Chaque leader est responsable devant sa base, et il revient à la base populaire de tirer ses conclusions », a poursuivi Michel Aoun, en réponse à M. Chamoun.
Le général a par ailleurs estimé que Henri Hélou n’était pas un candidat de l’opposition et que la bataille oppose deux lignes bien distinctes, celle du pouvoir et celle de l’opposition. « Lors des arrestations du 7 août, Pierre Hélou, qui faisait partie du gouvernement, s’est tu. Les seuls à avoir pris notre défense étaient les ministres joumblattistes. D’autres ministres, comme MM. Frem et Cardahi, nous ont jeté la pierre. »
Rejetant les opinions selon lesquelles cette partielle « n’en vaut pas la chandelle », le général Aoun a estimé que chaque élection est une occasion pour le peuple d’exprimer sa volonté librement. Il a stigmatisé le fait que M. Hélou refuse l’appel à un débat télévisé que M. Dib lui a maintes fois adressé. « Les 250 000 électeurs ont le droit de savoir pour qui ils vont voter », a-t-il indiqué.
Il a enfin placé la bataille de Baabda-Aley sous le signe de la lutte de l’opposition contre le pouvoir, estimant que « l’exception conduit le pouvoir à respecter la Constitution, les droits de l’homme, les libertés et les lois, qu’il viole en permanence ». Il a évoqué dans ce cadre les menaces qui pèsent contre lui au niveau judiciaire depuis 13 ans et toutes les violations dont Samir Geagea a été victime sur le même plan. « Ce pouvoir extralégal doit tomber », a-t-il ajouté. « Ceux qui ont corrompu le pouvoir ne peuvent pas effectuer les réformes qu’ils promettent. Il faut commencer la réforme par le sommet de la pyramide », a-t-il conclu.
Pour sa part, M. Dib a repris les thèmes développés dans ses précédents discours, à l’instar de la souveraineté, de la lutte contre l’élection d’office, contre l’héritage politique et le féodalisme politique, et pour le pluralisme, la coexistence, la diversité, la citoyenneté et les droits de l’homme. « La réconciliation a déjà été réalisée. Pour nous, il s’agit d’une constante. Qu’on arrête de nous menacer avec cela », a-t-il poursuivi. « La bataille du 14 septembre doit être un référendum. Il vous faut choisir entre deux styles », a-t-il ajouté, s’adressant à ses partisans.
C’était ensuite à MM. Charles Chartouni, Assaad Abi Raad et Nadim Béchir Gemayel de prendre la parole.

La réponse de Hélou à Dib
Par ailleurs, les candidats ont poursuivi leurs tournées dans la circonscription de Baabda-Aley durant le week-end. M. Hélou s’est rendu à Salima, Falougha, Hammana, Bhamdoun et Mansouriyeh. Il a également participé hier à la messe à la mémoire de cheikh Pierre Gemayel à Bickfaya, aux côtés de MM. Amine Gemayel, Pierre Gemayel et Antoine Ghanem, dont il a le soutien. Le bureau de M. Hélou a en outre précisé le sens de l’expression « candidat de deuxième catégorie » qu’il avait utilisée voici quelques jours pour désigner M. Dib, suite aux mauvaises interprétations que cela avait entraîné. M. Hélou a précisé que l’attaque ne visait pas M. Dib personnellement, et n’avait absolument rien à voir avec son statut financier. Exprimant son respect pour le candidat aouniste, qui est ingénieur comme lui, M. Hélou a précisé que c’est Michel Aoun qui avait affirmé se rabattre sur Hikmat Dib, après avoir opté en premier lieu pour M. Chakib Cortbaoui.
M. Dib a également poursuivi sa tournée dans la région de Baabda-Aley et a assisté samedi à la messe organisée chaque année à la mémoire des martyrs du Tanzim à la forêt des Cèdres de Tabrieh et a tenu une réunion de coordination avec MM. Élie Karamé et Nadim Gemayel chez Charles Chartouni, à Furn el-Chebback.
Les deux autres candidats à la partielle, Imad Hajj et Mounir Bejjani, ont également poursuivi leur campagne. M. Hajj a donné lecture de son programme électoral samedi à Aley, tandis que M. Bejjani a été reçu hier, à Dimane, par le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir. Les deux hommes ont placé leur bataille électorale sous le signe du changement social et économique, sans véritable discours politique au niveau national.
Le climat de la bataille électorale en vue de la partielle de Baabda-Aley gagne en effervescence de jour en jour. Mais, pour les observateurs, la grande surprise est de constater que les joutes verbales quotidiennes opposent beaucoup moins les candidats à la partielle que les différents leaders de l’opposition. Ainsi, mis à part la polémique entre MM. Henri Pierre Hélou et le...