Vie politique Samaha : Damas apprécie les positions de Sfeir

Le ministre de l’Information Michel Samaha a estimé que Damas « apprécie les positions exprimées par le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, comprend ses soucis et ses angoisses au niveau interne et estime à sa juste valeur le fait qu’il distingue entre la situation sur la scène intérieure et les positions stratégiques à la lumière des dangers régionaux ».
S’exprimant samedi dans un entretien accordé à La Voix du Liban, M. Samaha a indiqué que « la Syrie apprécie la lecture pertinente qu’a le patriarche Sfeir de la situation, sa précision dans la description des dangers qui menacent le Liban et le fait qu’il ait empêché les courants proches de lui de se ranger aux côtés de ceux qui nous ont fait croire qu’ils étaient avec nous, mais qui ne poursuivent en fin de compte que leurs propres intérêts ».
« Avec les Syriens, nous sommes en dialogue permanent sur plusieurs questions. Nous sommes concernés par la sécurité de nos deux pays, la libération de nos terres et la nécessité d’aboutir à une solution globale au niveau régional. Nous faisons face aux mêmes dangers, qui proviennent des mêmes comploteurs qui veulent nous affaiblir pour nous récupérer, nous pousser à renoncer à nos constantes et nous imposer un compromis ayant valeur de reddition, à travers lequel nous abandonnerions nos droits à recouvrer nos terres, à participer à une solution juste et globale et à revendiquer le droit au retour des Palestiniens », a-t-il poursuivi.
« Dans ce cadre, les concertations sont permanentes entre la Syrie et nous. Mais il faut faire attention à la terminologie : nous sommes en concertation avec la Syrie, mais cela ne veut pas dire qu’elle s’immisce dans nos affaires. Ces concertations se produisent dans des conditions honorables et au plus haut niveau », a ajouté M. Samaha.
Concernant par ailleurs l’espace des libertés publiques au Liban, le ministre de l’Information a jugé qu’il était satisfaisant, même s’il l’on prétend toujours qu’il se réduit. Affirmant que les manifestations estudiantines ont toujours été réprimées, même avant 1975, il a estimé que « le mouvement estudiantin et la répression vont nécessairement de pair ».
Se basant sur son expérience en tant que leader estudiantin, il a ajouté : « Lorsqu’on sentait que nous n’allions pas être réprimés, nous provoquions l’État pour qu’il nous tabasse, afin de faire mousser l’incident, ce qui nous permettait de poursuivre le mouvement le lendemain. »