PARTIS - Le BN accuse Klimos de se retirer pour justifier son échec Série de démissions au sein du Bloc national

Le secrétaire général du Bloc national, Antoine Klimos, a présenté hier sa démission du parti, pour protester contre les amendements introduits par le Amid Carlos Eddé au statut du BN. D’autres membres du parti ont suivi son exemple, mais le responsable de l’information au sein du Bloc national, Gérard Yaghi, devait accuser M. Klimos d’avoir pris cette initiative pour justifier son échec.

Outre M. Klimos, ce sont MM. Élie Machrakani, Fadi Ibrahim, Antoine Khoury, Nicolas Abdel Karim, Joseph Asmar, Élie et Carl Antoine Klimos, Zakariya Alieh, Nakhlé Hanna et Antoine Tufenkji qui ont présenté leur démission.
Dans une lettre qu’il a adressée à M. Eddé pour lui faire part de son départ, M. Klimos attribue son geste aux amendements qui ont été introduits au parti, à la demande de son chef, et qui accorde tous les pouvoirs à ce dernier. « Ces amendements, a souligné M. Klimos, sont en contradiction avec les promesses formulées (par le chef du BN) pour rendre les règlements du parti plus démocratiques. C’est ce que j’ai essayé de réaliser durant mon mandat, mais sans y parvenir. »
M. Klimos a déploré que « le sort, la politique et la gestion du parti soient tous aux mains d’un individu, qui peut être sujet aux erreurs, ce qui est tout à fait humain, même s’il bénéficie de la connaissance, de l’expérience et de la finesse d’esprit politique que commande la direction d’un parti ».
Il a aussi expliqué que les modifications introduites au statut du BN font de son chef, « la raison d’être de toutes les institutions du parti, puisqu’elles dépendent toutes directement de lui ».
Dans ses déclarations à la presse, M. Klimos a, en outre, indiqué qu’il a démissionné du parti pour permettre à son chef de collaborer avec quelqu’un d’autre, affirmant en substance que M. Eddé ne lui a pas facilité la tâche lorsqu’il a voulu dynamiser le BN, à travers l’élaboration d’un projet d’amendements des prérogatives du chef du parti.
L’ancien secrétaire général du parti a assuré qu’il n’a demandé à aucun membre du Bloc national de démissionner ; avant de faire remarquer que certains de ses camarades ont suivi son exemple par solidarité.
De Paris, où il réside, M. Tufenkji, membre de l’assemblée du parti, a adressé une lettre ouverte à M. Eddé, lui reprochant d’avoir, « par ses agissements, dépouillé le parti de toute pratique démocratique et anéanti le rôle de ses cadres ».
Un autre démissionnaire installé à Paris, M. Hanna, a qualifié comme étant surprenante la décision de doter le chef du parti de pouvoirs absolus.
Réagissant à cette série de démissions, le responsable de l’information au sein du parti a assuré que le statut du Bloc national est le même depuis 50 ans et que c’est ce même texte qui a hissé les dirigeants du BN aux postes qu’ils occupent aujourd’hui. « Ce sont ces mêmes règlements qui ont accordé et qui accordent toujours au Amid le pouvoir absolu dans l’exercice de ses prérogatives, dont notamment le fait d’éviter que des arrivistes au niveau partisan n’effectuent une sorte de coup d’État, comme cela s’était passé au sein d’autres partis », a ajouté M. Yaghi.
Selon ses explications, M. Eddé a laissé au conseil du parti une liberté totale pour changer certains articles du statut du BN. Il a aussi expliqué qu’après son élection au poste de secrétaire général du Bloc, M. Klimos avait demandé au Amid d’accepter la nomination de 30 nouveaux membres au sein du conseil du parti pour qu’il puisse avoir plus de prérogatives au niveau du secrétariat général. « Le Amid avait accepté sans hésitation, afin de faciliter la tâche au secrétaire général, mais, deux ans plus tard, il est apparu que ce dernier n’a pas été à la hauteur de la confiance que le conseil du parti lui avait accordée », a ajouté M. Yaghi, soulignant que c’est pour justifier son échec que M. Klimos a démissionné.