Étrange fatalité que celle qui nous oblige épisodiquement à subir les dégâts d’individus dont la valeur attend toujours le nombre des années : Abdel-Nasser, le führer égyptien, dont il a fallu se taper la crise d’adolescence de 1958
jusqu’à quelques heures avant sa mort ; Kadhafi, le
trublion disjoncté, qui envoyait ses tueurs à travers ciel et terre avant qu’un bombardement américain ne se charge de le calmer ; Hawatmeh, l’ancien gauchiste passé directement de Rosa Luxembourg à un compte bancaire bien tassé au Luxembourg, et qui aujourd’hui clape gentiment sa purée dans une banlieue fleurie de Damas.
Pour l’heure, l’excité du jour est un produit maison pur jus. Depuis l’historiette des fermes de Chebaa, dont la lointaine légende dit qu’elles sont libanaises, sans l’être tout à fait tout en l’étant absolument, Hassan Nasrallah barbote en pleine crise d’acné juvénile. La recolonisation de l’Irak, les menaces américaines, le lavage à l’hémoglobine en Palestine... Rien n’y fait et il va falloir encore attendre que sa libido guerrière s’apaise.
Provisoirement anesthésié par des Syriens aux abois, qui lui ont remonté les bretelles, le barbu en chef n’en promet pas moins aux Israéliens un chien de sa chienne, si tant est que les chiens puissent gambader sur les terres brûlées. À coups de faux et d’usage d’infos, le gouvernement quant à lui mord à l’hameçon à plein dentier et annonce sans rire des lendemains dansants et libérateurs.
Reste à savoir si, pour arriver au meilleur, les uns et les autres réussiront à nous éviter le pire.
Gaby NASR
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