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Vie politique - Le chef de l’État effectue une visite privée en France Pas de Conseil des ministres cette semaine

On reprend les mêmes et on recommence : entre le chef de l’État, le général Émile Lahoud, et le chef du gouvernement, Rafic Hariri, la glace s’est de nouveau installée, à cause du projet des expropriations qui avait mis le feu aux poudres en Conseil des ministres, jeudi dernier, et l’on attend le retour du président de France, où il s’est rendu hier, pour reprendre les missions de rabibochage. Résultat : pas de Conseil des ministres cette semaine. Mais en attendant un nouveau « lavage des cœurs », la commission parlementaire des Finances a approuvé l’accord de prêt qui permettra à l’État de lancer le projet des expropriations.
Le chef de l’État effectuera un séjour privé de quelques jours, selon un communiqué de Baabda, qui précise que le voyage était prévu depuis quelque temps, mais qu’on a voulu l’annoncer le jour même du départ. Le général Lahoud est accompagné de son épouse. Il sera de retour lundi en principe à Beyrouth, car il profiterait de son séjour en France pour assister, dimanche, au Grand Prix de Monaco de Formule I.
Le président est parti, moins de vingt-quatre heures après le retour de M. Hariri d’un séjour privé de trois jours à Paris. Ce qui n’a guère permis aux efforts de médiation, entrepris notamment par le ministre de l’Information Michel Samaha, d’aboutir.
Le problème relatif aux expropriations qui doivent permettre à l’État de lancer le projet de construction d’une série d’écoles publiques reste donc entier. De sources ministérielles, citées par l’agence locale al-Markaziya, on indique que les présidents de la République et du Conseil campent chacun sur sa décision. Le chef de l’État juge qu’il a été très clair lorsqu’il avait jugé nécessaire, en Conseil des ministres, d’établir un plan rationnel pour la répartition des écoles, en tenant compte du principe du développement équilibré des régions et pour s’assurer que les établissements scolaires prévus à Beyrouth ne soient pas trop proches les uns des autres, ce qui éviterait des expropriations inutiles qui accableraient le Trésor. De son côté, M. Hariri maintient que la capitale a davantage besoin d’écoles que le reste des régions, tout en se disant prêt d’examiner toute formule susceptible de trouver une solution qui serait agréée par tout le monde.
Les médiateurs tenteront cependant de tabler sur ce point pour préparer la voie à une nouvelle réunion de franche explication Lahoud-Hariri. De mêmes sources, on n’exclut pas une intervention syrienne pour accélérer de nouvelles retrouvailles, indispensables pour débloquer, autant que faire se peut, la situation politique locale et éviter de nouvelles querelles politiciennes à l’heure où des changements importants sont en cours dans la région.
C’est essentiellement pour éviter une exacerbation de la tension politique que la commission parlementaire des Finances a approuvé hier le projet de prêt (300 millions de dollars) accordé par le Fonds koweïtien de développement économique arabe pour le financement de la construction d’écoles publiques, au cours d’une réunion caractérisée notamment par une importante présence des députés du bloc Hariri.
Si la commission, que préside M. Samir Azar, a donné son feu vert au texte, il n’en demeure pas moins que ses membres ont contesté l’absence de toute étude de faisabilité ou d’une vue d’ensemble qui leur permettra de juger du bien-fondé de la répartition des écoles, âprement défendu par les députés haririens, selon des sources parlementaires. De mêmes sources, on a reproché à quelques-uns de leurs collègues, proches du chef du gouvernement, une certaine agressivité dans leurs prises de position, affirmant que la commission se contente d’un examen technique du dossier et que c’est dans ce cadre qu’il faut situer la double requête qu’elle a formulée : obtenir une copie des études sur base desquelles la répartition des écoles s’est fondée, ainsi qu’un engagement du gouvernement de ne pas chosir de manière discrétionnaire les accords de prêts à mettre en application.
Selon les mêmes sources, des copies de ces études seront distribuées le 5 juin prochain aux parlementaires.
Entre-temps, le projet et le débat qu’il a entraîné en Conseil des ministres continuent de susciter des réactions. Le patriarche Nasrallah Sfeir a jugé inadmissible, dans son homélie dominicale, que la capitale et les villes côtières se développent aux dépens des villages en montagne. Ce que M. Omar Karamé a trouvé à son tour inadmissible, c’est que le chef du gouvernement proclame, à sa sortie du Conseil des ministres : « Pas d’écoles à Beyrouth, pas d’écoles nulle part. Pas de projets à Beyrouth, pas de projets nulle part. » « Comme s’il était le Premier ministre de la capitale seulement et qu’il ouvrait prématurément la bataille électorale à Beyrouth », s’est indigné M. Karamé.
Le ministre d’État pour la Réforme administrative, Karim Pakradouni, n’a pas voulu répondre aux critiques de son collègue, Sleiman Frangié, qu’il a dit considérer comme étant son « petit frère », déplorant en revanche la réaction des députés haririens à son intervention en Conseil des ministres, dans la mesure où « elle a revêtu un caractère confessionnel et sectaire, alors que mon discours ne l’était pas ».
On reprend les mêmes et on recommence : entre le chef de l’État, le général Émile Lahoud, et le chef du gouvernement, Rafic Hariri, la glace s’est de nouveau installée, à cause du projet des expropriations qui avait mis le feu aux poudres en Conseil des ministres, jeudi dernier, et l’on attend le retour du président de France, où il s’est rendu hier, pour reprendre les...