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VACANCES - Un permis de conduire et une pièce d’identité : bienvenue sur les routes du Liban L’été, ou la pleine saison des compagnies de location de voitures (photos)

Depuis quelques années, chaque été, un peu plus de 5 000 voitures de location roulent sur les routes du Liban. Des véhicules, appartenant à une quarantaine d’entreprises, qui facilitent la vie, l’espace d’un séjour au Liban, aux émigrés libanais qui retournent au pays pour les vacances ainsi qu’aux étrangers et aux ressortissants arabes qui se lancent à la découverte du Liban. Chacun choisit, selon son goût et son budget, une voiture vieille de moins de trois ans. Vous pouvez donc opter, selon vos dispositions, pour la petite Renault Clio ou la luxueuse Mercedes S320 qui est obligatoirement louée avec chauffeur dans toutes les entreprises spécialisées.

De quoi avez-vous besoin pour pouvoir louer une automobile et rouler librement sur les routes du Liban ? La réponse est la même dans toutes les compagnies de location de voitures : une photocopie du passeport ou de la carte d’identité et un permis de conduire international, si le chauffeur est étranger. Un « deposit » d’un minimum de 300 dollars, payable cash ou par carte de crédit, selon l’entreprise et la marque de la voiture, est aussi de rigueur. Il constitue une sorte d’assurance que vous pouvez récupérer si vous rendez la voiture intacte à la fin de la période de location.
Cette assurance, appelée franchise en anglais, est effectivement utilisée comme une protection pour les agents de location, une manière de pousser celui qui loue la voiture à faire attention aux accidents mineurs qu’il pourrait éviter.
Ainsi, si au retour le véhicule présente des dégâts mineurs (non mécaniques) leur coût sera déduit de la somme – franchise – qui devrait être récupérée. Et si les dégâts sont importants (la réparation revenant à plus de 300 dollars), c’est l’assurance qui couvre la différence, même si les dégâts se chiffrent à plusieurs milliers de dollars.
Il est des questions qu’il faut impérativement poser en louant une voiture pour rouler en toute sécurité sur les routes du Liban : l’assurance couvre-t-elle les accidents qui occasionnent un handicap ou la mort ? Deux réponses à cette question. Certaines entreprises indiquent que la franchise payée au début du contrat de location couvre ce genre d’accidents, d’autres exigent une somme supplémentaire, s’élevant à un minimum de 3 dollars par jour, selon la catégorie du véhicule. Attention, en faisant vos comptes, sachez que le prix de la TVA est ajouté ensuite à la somme.
Sachez aussi que comme dans tous les domaines au Liban, il existe de ces entreprises qui ne respectent pas les lois en vigueur ou les clients. Pour vous protéger de tels arnaqueurs, il est nécessaire d’examiner la plaque d’immatriculation du véhicule. Elle doit être de couleur verte et porter la mention M, sinon la compagnie à laquelle vous avez affaire est illégale et, de ce fait, n’assumera pas ses responsabilités en cas d’accident, voire ne vous louera pas une voiture répondant aux normes de sécurité requises.
Passons maintenant aux choses plus simples. Au Liban, les voitures de toutes catégories, des toutes petites et pratiques connues internationalement sous l’appellation groupe A et C (certaines Kia, Hyundai, Peugeot, Fiat) jusqu’aux jeeps à sept places, en passant par les voitures de luxe et de sport, sont équipées du système d’air conditionné.
Certaines catégories de véhicules, notamment les petites voitures faciles à garer, sont dotés d’une vitesse manuelle. Pour l’option automatique, le prix est un peu plus élevé, quelques dollars de plus par jour.
Le prix de location d’une voiture varie en moyenne, selon les entreprises, entre 25 dollars par jour pour une Renault Clio et 300 dollars pour une BMW série 7. Cette dernière ainsi que certains modèles de Mercedes et de Jaguar sont obligatoirement loués avec chauffeur. Et cela non pas pour le seul confort du client mais surtout pour que ces automobiles, qui valent 80 000 dollars et plus sur le marché, rentrent intactes au garage, une fois le contrat de location arrivé à terme. Citons quelques vérités de la Palisse : plus la durée de location est longue (quatre semaines et plus), plus vous faites des économies. Par exemple, une Fiat Punto louée, en haute saison pour le week-end, à 40 dollars par jour, vous reviendra à 30 dollars quotidiens pour une période d’un mois. Les réservations de l’étranger peuvent se faire via Internet ou encore, plus communément, par le biais d’une agence de voyages.
Toutes sortes de voitures âgées d’un maximum de trois ans sont disponibles sur le marché libanais, la loi libanaise interdisant aux compagnies de faire circuler de vieux modèles. Et comme on ne prête qu’aux riches, cette même loi dispense les entreprises qui possèdent plus de 40 véhicules des frais de douanes.
Sachez aussi que certaines compagnies internationales, à l’instar d’Europ Car (Lena Car) et Avis, ont un comptoir à l’aéroport de Beyrouth. Les clients qui quittent le Liban peuvent remettre les clés de la voiture louée, peu avant de prendre l’avion, à l’AIB, ou inversement se mettre derrière le volant du véhicule dès leur arrivée au parking de l’aéroport.
Concurrence oblige, d’autres entreprises plus modestes mais aussi sérieuses, notamment Prestige et la Saudi Lebanese, assurent un service à l’aéroport de Beyrouth, en remettant les clés sur place aux voyageurs qui viennent d’arriver au Liban.
Mieux vaut au cours de la haute saison réserver plusieurs jours à l’avance les voitures à louer. Le marché libanais bien morose en hiver est en manque de véhicules de location durant les trois mois d’été, de juillet à septembre.
Quelques conseils encore. Vous avez signé votre contrat de location et vous avez les clés de la voiture en main ? Inspectez l’état de la carrosserie, des phares, des clignotants et des pare-chocs. Vous remarquez des éraflures et quelques infimes dégâts occasionnés par un autre chauffeur ? Informez-en tout de suite l’agence de location. Sinon vous en serez tenu responsable quand vous rendrez le véhicule.
Ça y est, vous êtes derrière le volant ? Démarrez, conduisez prudemment et bonne route.

Patricia KHODER

Les déboires des entreprises

Il est de ces histoires à dormir debout. Les mêmes racontées par les gérants des entreprises de location de voitures au Liban. Il n’est certes pas facile de travailler dans le secteur des services, où l’on mise sur la confiance, tentant de se protéger comme on peut des vols de voitures ou… de pièces détachées.
Il existe des malfaiteurs spécialisés dans le vol de voitures de location. Ils disposent de fausses pièces d’identité, ont beaucoup de bagout et réussissent à louer une automobile… qui ne rentrera plus au garage de l’entreprise. D’ailleurs, une liste d’une vingtaine de noms, parfois assortis de portraits robots, de ces bandits a été distribuée par le syndicat des propriétaires de compagnies de location de voitures à tous les sièges et branches d’entreprises opérationnelles au Liban. Certes, les automobiles neuves sont assurées contre les vols, exceptés ceux réalisés à l’entrée d’un hôtel ou d’un restaurant par… le valet parking.
Autre forme d’arnaque dont sont victimes les entreprises de location : le vol de pièces détachées, effectué généralement par des mécaniciens ou des électriciens véreux. Certains d’entre eux se présentent et louent une voiture pour la journée. Celle-là ne roulera pas dans les rues de Beyrouth, mais sera démontée dans un garage de la ville.
Explications : certaines pièces de rechange et non des moindres, moteurs, boîtes à vitesse ou embrayages, coûtent cher. Les mécaniciens arnaqueurs, qui volent leurs propres clients, se présentent aux compagnies de location, demandent un modèle de voiture précis, louent le véhicule et le conduisent aussitôt dans leur atelier. L’équivalent de la pièce tombée en panne dans l’automobile du client qui a fait confiance à son garagiste est démonté du véhicule de location et placé dans celui du client qui paiera le prix d’une pièce neuve qui n’a coûté que quelques heures de travail au garagiste. La vieille pièce sera retravaillée – pour servir encore quelques jours ou une semaine – avant d’être placée dans la voiture de location, qui sera restituée apparemment intacte à l’entreprise. Au bout de quelques jours, le véhicule tombe évidemment en panne.
Et comme le client d’une compagnie de location de voitures n’est pas responsable des pannes mécaniques qui peuvent toucher le véhicule, c’est la compagnie qui devrait effectuer les réparations.
Par ailleurs, dans un pays en crise, certains clients libanais ne règlent pas leur facture. Les compagnies de location de voitures se retrouvent donc en train de harceler le client de coups de fil afin qu’il remette le véhicule à l’entreprise. Ce qu’il fait généralement sans pour autant payer la somme due.
Autre déboire bien moins grave : les P.V. Chaque mois, les entreprises spécialisées assument des dizaines et des dizaines de contraventions que leurs clients n’ont pas pu éviter, notamment le stationnement en double ou triple file.
Depuis quelques années, chaque été, un peu plus de 5 000 voitures de location roulent sur les routes du Liban. Des véhicules, appartenant à une quarantaine d’entreprises, qui facilitent la vie, l’espace d’un séjour au Liban, aux émigrés libanais qui retournent au pays pour les vacances ainsi qu’aux étrangers et aux ressortissants arabes qui se lancent à la découverte...