Changes et Bourses Forte hausse du dollar et des Bourses

Le dollar a continué sur sa lancée de la semaine dernière dans la perspective d’une croissance de l’économie US supérieure à celle des économies européennes. Cette perspective, qui a été relancée à la veille du long chômage de l’Independence Day aux États-Unis par la hausse plus forte que prévu de l’indice (ISM), qui mesure l’activité dans le secteur des services US de 54,5 points en mai à 60,6 points en juin, a été renforcée hier par l’annonce d’une nette hausse de la confiance des patrons US au 2e trimestre. À cet égard, le Conference Board a fait savoir que cet indice a progressé au 2e trimestre 2003 à 60 points, son plus haut niveau depuis un an, contre 53 points au 1er trimestre. En revanche, les propos tenus pendant le week-end par le commissaire européen aux Affaires économiques, Pedro Solbes, sont venus aussi privilégier le dollar sur l’euro. M. Solbes a estimé que la croissance dans la zone euro pourrait être de seulement 0,7 % et non de 1 % en 2003, comme le prévoyaient les estimations précédentes de la Commission européenne. Cette crainte a été renforcée hier par la révision à la baisse du FMI de ses prévisions de croissance pour la France de 1,2 % à 0,8 % cette année. Cela d’autant qu’on venait d’apprendre de la Caisse des dépôts et consignations que la croissance du PIB français devrait être négative (-0,1 %) au 2e trimestre 2003. De plus, l’annonce par l’Office des statistiques nationales en Grande-Bretagne que la production industrielle a augmenté de seulement 0,1 % en mai contre 0,3 % en avril, a ravivé les espoirs de baisse des taux britanniques d’un quart de point à 3,50 % jeudi prochain, et pesé par ricochet sur le sterling au profit du dollar. Dans ces conditions, il n’était guère surprenant que le dollar reprenne le chemin de la hausse, se négociant finalement à New York à 1,1327 pour un euro contre 1,1485 vendredi dernier à Londres, à 1,65 pour un sterling contre 1,6670, à 1,3720 FS contre 1,3485 et à 118,15 yens contre 118,10. En Bourse, les marchés américains se sont nettement repris hier grâce à un nouvel élan d’optimisme de la part des investisseurs. De plus, les nouvelles selon lesquelles Microsoft pourrait distribuer un dividende spécial de 1 dollar par action ont soutenu la cote. Une note optimiste de Goldman Sachs sur les investissements dans la haute technologie a également dynamisé les valeurs de ce secteur. En clôture, Wall Street a gagné 1,62 % à 9 216,79 points et le Nasdaq 3,47 % à 1 721,25 points. Les Bourses européennes ont été de leur côté électrisées par une OPA d’Alcan sur Pechiney et par l’intérêt manifesté par VW sur Man ainsi que par l’augmentation du capital de Lafarge. En effet, le CAC 40 a progressé de 3,57 % à 3 182,19 points, l’Extra Dax de 2,88 % à 3 332,87 points et le Footsie de 1,33 % à 4 074,80 points.
À Beyrouth, les jours se suivent et se ressemblent sur le marché des changes où le dollar continuait à être recherché au haut de la fourchette d’intervention de la BDL à des fins de placements dans les certificats de dépôt émis en LL à des taux assez élevés (12,3 %). Mais avec le maintien de cette fourchette entre 1 501 et 1 514 LL, le dollar devait être invariablement fixé au même taux moyen indicatif de 1 507,50 LL et négocié à 1 514 LL dans les échanges interbancaires. À la Bourse de Beyrouth, on a relevé la hausse de 160 000 actions de Lebanon Holdings de 3,50 à 3,85 $ et le maintien de 10 000 actions C de la Bank of Beirut à 7,82 $.
Élie KAHWAGI