On dit que, pour justifier sa présence en Syrie, les autorités judiciaires ont affirmé, au moment de la campagne organisée contre la présence en Syrie de prisonniers politiques (2 000), que son crime relève du droit commun. C’était dire que son crime avait eu lieu en Syrie, seule justification à sa présence dans une prison syrienne. Or, il est notoire que les faits pour lesquels Joseph Houeiss s’est retrouvé en prison se sont produits au Liban. C’est pour avoir provoqué la mort de deux soldats syriens dans un accident de la route à Dhour Choueir que l’homme a été jugé et condamné à vingt ans de prison. Il est donc évident que, quelle que soit la qualification de son crime, c’est en toute illégalité que les tribunaux syriens se sont permis de le juger.
Si Bachar el-Assad veut prendre ses distances à l’égard de la tyrannie, il doit réagir. Il ne peut pas continuer à tolérer ces iniquités, ni faire reposer la stabilité de son régime sur tant de souffrances et de droits bafoués. L’ouverture qu’il cherche à donner à son pays n’est pas une décision ponctuelle, c’est une culture à embrasser. C’est d’elle que la Syrie doit vivre.
Nous abordons une nouvelle ère dans les échanges internationaux. Une nouvelle ère de l’esprit. La raison du monde arabe s’est réveillée. Elle ne pourra plus se rendormir. Les Arabes, qui vont passer quelques années à Londres, Paris, Berkeley ou Oxford, ne peuvent plus continuer à vivre et croire comme avant, et Bachar el-Assad doit le savoir plus que quiconque.
On reproche à Bkerké de faire de la politique, mais comment ne pas en faire ? La tutelle syrienne bloque les jeunes, elle empêche l’Église de les retrouver, et de se retrouver. Ces jeunes, c’est son avenir. Cet homme qui meurt en Syrie, l’État en porte le stigmate, la honte et le deuil. Comment rester insensibles ? Comment ne pas s’indigner ?
Fady NOUN
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