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Justice - Le parquet demande des précisions à la Sûreté générale Après cinq heures d’interrogatoire, le PDG de la NTV sera de nouveau entendu jeudi prochain(photos)

Pendant plus de cinq heures, l’avocat général près la Cour de cassation, Mme Rabiha Ammache Kaddoura, a entendu hier le PDG de la NTV, M. Tahsin Khayat. Un interrogatoire particulièrement long qui sera suivi d’une nouvelle audition jeudi prochain.
Pendant ce temps, les employés de la chaîne, convoqués devant le parquet, attendaient dans le bureau du greffier, l’angoisse devenant plus forte à mesure que les heures passaient. Tous avaient peur que ce long interrogatoire ne se termine par une mise aux arrêts de leur patron. C’était bien sûr improbable, l’enquête ne prenant pas encore un tour pénal qui justifie les arrestations. Mais dans une atmosphère si lourde, comment rationaliser son angoisse ? D’ailleurs, l’avocat général ne s’est pas privé d’enjoindre à M. Khayat de ne pas divulguer le contenu des interrogatoires devant la presse, sous peine d’encourir des poursuites pénales.
Le PDG de la chaîne, qui était arrivé au Palais de justice vers 11h, affichait un sourire crispé et portait de nombreux papiers dont l’ouvrage de la journaliste Aline Hallak sur les infractions du cellulaire. Mais il est ressorti vers 17h30, le livre toujours sous le bras, Mme Rabiha Ammache Kaddoura lui ayant expliqué que ne faisant pas partie de l’objet de l’enquête, ce livre-là ne pouvait être utilisé comme pièce à conviction. Mais rien n’empêche M. Khayat, s’il le souhaite, de présenter une note d’information au parquet à ce sujet. Mme Ammache Kaddoura ne l’a pas dit, mais beaucoup l’ont pensé, à la fin de cette enquête, M. Khayat n’aura sans doute plus envie de prendre de nouveau le chemin du Palais de justice.
En tout cas, malgré le mutisme total des personnes concernées par cette enquête, il semble qu’elle soit très sérieuse et poussée.
Selon le procureur général près la Cour de cassation, M. Adnane Addoum, le responsable du bulletin d’informations diffusé par la chaîne NTV le 18 juin est désormais connu et l’avocat général a procédé, hier, à certaines confrontations, pour connaître le rôle exact de chaque personne dans l’élaboration du journal télévisé. Interrogé à sa sortie du Palais de justice sur l’identité des responsables, M. Khayat, un sourire las sur les lèvres, s’est contenté de dire qu’il n’y avait pas de secret dans sa chaîne et que les fonctions sont bien définies. Mais il n’a pas divulgué de nom, alors qu’il avait auparavant déclaré à la presse qu’il assumait personnellement la responsabilité de toutes les nouvelles diffusées par sa chaîne. Il n’a toutefois pas pu s’empêcher d’ajouter qu’à ses yeux, l’auteur du bulletin du 18 juin devrait être décoré.
Toujours à sa sortie du Palais de justice, M. Khayat a affirmé que l’interrogatoire avait été très intéressant et qu’il en sort avec les mêmes convictions qu’il avait en arrivant le matin. À un journaliste qui lui demandait s’il avait fourni à la juge des preuves des accusations lancées par sa chaîne, M. Khayat a répondu : « Naturellement. »
Par contre, le procureur général, la seule personnalité autorisée à parler officiellement de l’enquête en cours, a déclaré, de son côté, que si les preuves apportées par M. Khayat étaient si évidentes, le parquet n’aurait pas eu besoin de mener une enquête aussi approfondie.
Quoi qu’il en soit, le directeur de l’Aviation civile, M. Hamdi Chok, a été convoqué pour mardi, afin qu’il dise ce qu’il sait sur les contrats d’aménagement de l’AIB, la NTV ayant mis en cause dans cette affaire le directeur de la Sûreté générale et le ministre des Transports, alors que le parquet a décidé d’envoyer une note demandant à la Sûreté générale de lui transmettre les informations en sa possession sur les points soulevés dans le bulletin du 18 juin, notamment les prétendues entraves mises par la Sûreté à l’obtention du passeport de la fille de M. Khayat, âgée de dix ans, et les ennuis causés à son employé de maison étranger, venu du Bangladesh.
Quant à M. Khayat, il sera de nouveau entendu jeudi et probablement interrogé sur les réponses transmises par la Sûreté. Le parquet ne compte laisser aucune ombre dans cette affaire. Il y va de sa crédibilité, d’autant que les parties mises en cause n’appartiennent pas toutes à la classe politique. Même si les passions déchaînées par cette enquête ont souvent, elles, des arrière-pensées politiques.
Pendant plus de cinq heures, l’avocat général près la Cour de cassation, Mme Rabiha Ammache Kaddoura, a entendu hier le PDG de la NTV, M. Tahsin Khayat. Un interrogatoire particulièrement long qui sera suivi d’une nouvelle audition jeudi prochain.Pendant ce temps, les employés de la chaîne, convoqués devant le parquet, attendaient dans le bureau du greffier, l’angoisse...