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Actualités

Le voile, source d’inspiration ?(photos)

Majida Kattari est une créatrice marocaine résidant à Paris, réputée pour ses «burquas-messages», dont une exposition récente vient d’avoir lieu à Londres.
«L’idée de dessiner des robes qui figurent dans l’islam contemporain m’est venue en 1995, au moment des polémiques sur le foulard islamique, explique-t-elle. Je présente ces robes dans des défilés conçus comme des performances. Mon travail résulte du goût que j’ai toujours eu, depuis mon adolescence à Casablanca, pour le contraste de l’apparat moderne du corps féminin avec les normes de la tradition islamique. Je suis une musulmane vivant en France, j’adhère à l’islam, mais je tiens à dénoncer les usages répressifs de la foi et de l’ignorance.»
Une des expositions les plus importantes de ce printemps, à Londres, fut celle consacrée, par l’International Visual Art, au voile islamique. Vingt artistes (plasticiens, photographes, cinéastes, vidéastes) se sont mis à explorer ce thème dans sa complexité. Des artistes russes et des groupes de nationalités diverses ont apporté une précieuse contribution à cet accesoire vestimentaire dont ils se sont efforcés de traduire l’ambiguïté dans une géniale mise en scène.

Talents libanais dans le monde
Notre diaspora « haute couture »

En Asie du Sud-Est et plus particulièrement au Japon, la jeunesse, de plus en plus nombreuse, affiche son goût pour «le foulard arabe». Proche de la keffieh d’Arafat, ce couvre-chef est en train de concurrencer sérieusement les célèbres étoles en pashmina locales. Vendue en moyenne 20 à 25 exemplaires par jour et par boutique dans le quartier Daikanyama de Tokyo, pour 3000 yens/pièce, la coiffe du leader palestinien constitue le «best-seller» en matière d’achats-souvenirs...
Il faudrait préciser qu’à l’heure actuelle les couturiers libanais introduisent au pays du Soleil-Levant une vision de la femme qui rectifie en embellissant l’image de la femme arabe.
Parmi eux, Élie Saab, que le mensuel L’Officiel qualifie de «Gianni Versace beyrouthin», Georges Chakra et quelques autres dont l’entrée dans le cercle très fermé des «grands» (couturiers) a été chaleureusement saluée par la presse spécialisée.
«Leur mode associe aux couleurs et aux voiles de l’Orient un certain sens de la fête et de l’opulence, qui séduit et dépayse», lit-on dans les commentaires. Georges Hobeika, une des nouvelles étoiles montantes de la haute couture libanaise expatriée, fait ressortir certains points très intéressants de sa démarche. «Au début, j’avais mis des chapelets et des croix. Maintenant je sais que dans les pays du Golfe et sous l’abaya traditionnelle des libertés sont permises.»
Tous ces créateurs, toutefois, restent fidèles à un certain souffle de l’Orient, que chacun magnifie à sa manière.
Georges Chakra a créé une surprise en présentant un maillot de bain rebrodé de perles en cristal Swarowski (v. L’Officiel n° 874).
Élie Saab, à un de ses derniers défilés, proposait des fourreaux de mousseline rebrodés de fils d’or. Sans parler de sa création légendaire d’un modèle dont le décolleté était rebrodé d’émeraudes...

SOINS
Quelques minutes pour se faire une beauté

Quelques minutes pour se remettre en état, si possible en beauté? Automatiquement, on lorgne vers la salle de bains en pensant «douche»...
Or l’hérésie est là, semble-t-il. Il y a des gestes bien plus urgents et efficaces à entreprendre que l’ablution debout pour se remettre vite en état.
Un vigoureux brossage des cheveux, une bonne friction du corps avec de l’eau de toilette, un léger nuage de spray fixant et voilà l’opération «coup de bluff vite fait» accomplie. Les écueils à éviter: s’asperger d’un parfum différent de celui porté déjà depuis la veille ou avant l’opération «remise en état». La peau étant déjà imprégnée du premier, le duel avec le nouveau venu serait un vrai désastre...

Cap sur l’essentiel
Si on ne dispose que d’un petit quart d’heure pour cette remise en état urgente, le premier geste devrait être une bonne douche tiède, remplaçant le savon par un exfoliant sous forme de gel-douche. Ses particules gommantes vont lisser le grain de la peau et ses agents lavants vont nettoyer et adoucir la peau.
Terminer, une fois la peau bien séchée, par un lait de toilette en spray (ou une huile sèche).
À éviter: l’emploi de produits trop riches sur le corps qui risqueraient d’être mal absorbés.
Soixante minutes,
montre en main
Vivement conseillé: le bain moussant. Une fois terminé, faire pénétrer une crème hydratante (spéciale corps) suivie d’un nuage léger de poudre parfumée pour le corps. Rafraîchir sa coiffure en reprenant les mèches de devant à la brosse et au
séchoir...
Éviter de poser un vernis foncé sur les ongles et des teintes foncées sur le visage. Les tonalités claires sont à favoriser.
Se peigner avec soin, après un bon brossage de la chevelure. Choisir un rouge à lèvres très vif qui attirera l’attention sur la bouche en faisant oublier toutes les éventuelles petites imperfections...

Marlene Dietrich, une femme, un mythe

Pour la première fois en France, une grande exposition est consacrée à Marlene Dietrich (1901-1992). Réalisée par le musée Galliera, elle est organisée en collaboration avec le Film Museum de Berlin où est conservée la collection de Marlene Dietrich.
Plus de 250 pièces, présentées seules ou combinées pour reconstituer des silhouettes, sont exposées. Ces vêtements et ces accessoires ont été portés par la star, depuis les années 30 jusqu’aux années 70, aussi bien à la ville qu’à l’écran ou sur la scène. Des tirages photographiques originaux et des images de films projetées complètent ce riche déploiement. La scénographie de l’exposition joue sur la confrontation des deux vestiaires de la star: sa garde-robe privée faisant face à sa garde-robe professionnelle, évoquées par des photographies.
Avec cette exposition, le musée Galliera célèbre l’élégance inclassable, si souvent imitée et pourtant jamais égalée de Marlene Dietrich et met en lumière cette culture de l’apparence qu’elle a portée à son paroxysme. Toute sa vie durant, Marlene Dietrich œuvre à construire son propre mythe, à le façonner jour après jour. Elle commence par inventer un prénom qui n’existait pas: Marlene étant la contraction de son véritable prénom, Maria-Magdalena.
La ville de Paris, qui s’associe à l’hommage rendu à la star par son musée de la Mode, donnera son nom à une place du XVIe arrondissement à l’occasion de l’exposition. Marlene Dietrich, qui avait ses habitudes chez les grands couturiers, adorait séjourner à Paris, où elle choisit d’y élire définitivement domicile les dix-sept dernières années de sa vie.
Bourreau de travail à l’exigence sans bornes, Marlene Dietrich sait imposer ses goûts aux réalisateurs de ses films. Elle participe dans les moindres détails à la conception de ses costumes. Elle invente un maquillage qui accuse les lignes de force de son visage. Elle intervient sur son image par un contrôle permanent de son reflet (à l’aide d’un miroir) dans l’œil de la caméra ou de l’objectif.
L’absence de frontière entre son métier de star et sa vie quotidienne conduit Marlene, constamment en représentation, à entretenir un dialogue complexe entre les rôles qu’elle incarne à l’écran et l’image qu’elle arbore dans la vie.
C’est d’abord au cinéma, grâce à Joseph von Sternberg, que naît son personnage. Dans les 7 films qu’il tourne avec Marlene Dietrich, de 1929 à 1935, Sternberg crée une femme à l’érotisme froid, auréolée de mystère qui revêt le visage et l’apparence de trois archétypes: celui de la garçonne ou de l’androgyne et, à l’extrême opposé, celui de la femme fatale.
La force de Sternberg est de révéler chez elle l’ambiguïté qui existe entre le masculin et le féminin, entre «Mr et Miss Marlene». Durant toute sa carrière, Marlene jouera sur cette ambivalence vécue à la ville et théâtralisée à l’écran. Avec l’évolution des mœurs et des mentalités, cette dualité va progressivement perdre son caractère provocateur.
Par la suite, le regard que posent sur elle de nouveaux metteurs en scène comme Ernst Lubitsch, Joe Pasternak, puis des photographes comme Edward Steichen, Cecil Beaton, Horst P. Horst ainsi que l’influence de son mode de vie en Amérique (elle prend la nationalité américaine en 1937) font évoluer son image vers plus de féminité.
Pendant les années 1944 et 1945, Marlene participe activement à l’effort de guerre. Son engagement prend la forme d’une série de tours de chant dans les campements de GI, proches quelquefois des lignes de front.
Cette expérience est à l’origine du grand tournant de sa carrière, en 1953, quand elle abandonne le cinéma au profit de la scène qu’elle quittera contre son gré, en 1975 (pour s’être accidentellement brisée une jambe).
Tout au long de sa carrière, pour ses tournages ou ses spectacles, Marlene travaille avec les costumiers d’Hollywood les plus renommés, dont Travis Banton, Jean Louis, Irene. Pour sa garde-robe personnelle, elle s’habille chez Knize, tailleur pour hommes, chez Schiaparelli, Dior, Chanel... Même si ces couturiers contribuent à faire de Marlene une grande figure de mode, le rôle de la star ne se réduit pas à celui de mannequin. Jamais esclave des changements de la mode, elle reste fidèle à son style propre, fait de sophistication et de décontraction à la fois, l’inimitable «style Marlene Dietrich».

RUBRIQUE RÉALISÉE PAR Claire Gebeyli
Majida Kattari est une créatrice marocaine résidant à Paris, réputée pour ses «burquas-messages», dont une exposition récente vient d’avoir lieu à Londres.«L’idée de dessiner des robes qui figurent dans l’islam contemporain m’est venue en 1995, au moment des polémiques sur le foulard islamique, explique-t-elle. Je présente ces robes dans des défilés conçus comme des...