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Présence syrienne - Un nouveau redéploiement aurait lieu sous peu Le retrait total pourrait se faire début 2004

Selon des sources politiques, généralement bien informées, il y aurait bientôt un nouveau redéploiement syrien. En prélude, à les en croire, à un retrait total qui aurait lieu pas plus tard qu’au début de l’année prochaine. Ces estimations semblent corroborées par de récents propos télévisés du chef de l’État syrien, le président Bachar el-Assad. Qui souligne que l’armée libanaise est désormais à pied d’œuvre, que les institutions civiles commencent à bien assumer leur rôle et que la société de ce pays est enfin rétablie côté santé. « Il est donc naturel, ajoute-t-il, que nous procédions à un redéploiement, pour nous retirer en direction du territoire syrien. »
Cette possibilité requiert toute l’attention des autorités locales, mais aussi de toutes les composantes du paysage sociopolitique. L’État doit combler le vide sécuritaire mais aussi parer aux effets politiques du retrait. Sans qu’il ne constitue une surprise provoquant de la confusion.
Il faut dès lors, soulignent les sources citées, bien préparer le déroulement des opérations avec la direction syrienne. Il s’agit de s’entendre sur les dates, sur la durée du repli global, pour établir le programme de la relève dans chaque région par les forces régulières nationales, armée ou FSI. Il faut également arrêter les mécanismes de la coordination, de la coopération en matière d’éviction graduelle de ce que l’on appelle les îlots d’insécurité. Tout comme il faut parachever la dissolution, le désarmement des milices libanaises ou non libanaises. En d’autres termes, il est nécessaire de compléter le plan de sécurité global prévu dans Taëf. Ainsi que l’application des directives du pacte concernant l’émergence d’un État digne de ce nom, fort, fondé sur l’entente nationale, souverain sans partage sur l’ensemble de son territoire.
Mais, bien entendu, ces dispositions ne doivent pas concerner la Résistance, le Hezbollah, qui ne peuvent être désarmés. Du reste, il n’y a pas de problème avec ce parti, qui coordonne avec les autorités et sait quand il peut, ou ne peut pas, frapper. Parallèlement, il n’est pas possible de gommer l’arsenal des camps palestiniens, tant que le problème des réfugiés n’est pas réglé. Mais ces camps doivent être quand même soumis à l’autorité de l’État-hôte, comme c’est le cas dans les autres pays d’accueil, notamment en Syrie.
Globalement, ajoutent ces sources, il faut réactiver le traité bilatéral syro-libanais, dit de fraternité, afin qu’il se substitue à la présence militaire syrienne dans ce pays. On situe dans ce cadre le protocole de défense et de sécurité qui prévoit une commission commune formée des ministres de la Défense et de l’Intérieur. Cet accord autorise chacun des deux partenaires à intervenir chez l’autre pour parer à toute agression extérieure ou à tout trouble intérieur. Les services qualifiés doivent prévenir les actions subversives, démanteler les organisations du même nom, agir sur tous les plans, même politiques ou informationnels, afin de neutraliser des visées portant préjudice à l’un des deux pays. Qui répètent conjointement leur engagement à ne pas être l’un pour l’autre une passerelle de déstabilisation, à arrêter et à livrer les fauteurs de troubles. Coopération étroite également en matière de répression des drogues, du terrorisme et de l’espionnage, sans compter les crimes de droit commun.
Sur un plan extérieur plus général, il semble clair qu’un retrait syrien ôterait une carte de pression aux Américains. Qui agitent le spectre du Syria Accountability Act, sous prétexte de se soucier de la souveraineté libanaise. Mais le retrait, concluent ces mêmes sources, ne change rien à la donne politique, dans la mesure où l’influence syrienne n’en serait pas affectée. D’ailleurs, les USA eux-mêmes n’auraient pas d’inconvénient à ce que ce rôle perdure, du moment qu’il permet d’assurer la stabilité du pays fragile qu’est le Liban. Et du moment que Washington a toujours besoin de Damas pour renforcer les équilibres dans la région, après l’Irak et en attendant un accord israélo-palestinien.

Émile KHOURY
Selon des sources politiques, généralement bien informées, il y aurait bientôt un nouveau redéploiement syrien. En prélude, à les en croire, à un retrait total qui aurait lieu pas plus tard qu’au début de l’année prochaine. Ces estimations semblent corroborées par de récents propos télévisés du chef de l’État syrien, le président Bachar el-Assad. Qui souligne que...