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Communautés - Le synode patriarcal maronite a repris ses travaux La révision des textes sur le statut personnel réclamée avec insistance(photo)

Après une semaine d’interruption, le synode patriarcal maronite a repris ses travaux pour examiner les deux derniers dossiers portant, l’un sur les lois réglementant la vie de l’Église maronite, l’autre sur la présence de cette Église dans les pays d’émigration.
L’événement du jour a été le message adressé par le président de la République, le général Émile Lahoud, au synode, qui a été lu en début de séance par le secrétaire général du synode, l’évêque maronite d’Antélias, Mgr Youssef Béchara.
Dans ce message, le premier qu’il adresse à sa communauté, le président Lahoud a invité les maronites à « préserver leur rôle pionnier dans le monde arabe » ( voir encadré).
D’une certaine façon, par ce message, le président Lahoud s’est finalement associé au synode patriarcal maronite, en y présentant sa propre intervention, sur le thème de l’Église maronite et la politique.
Les interventions d’hier ont porté sur les règlements et statuts communautaires des maronites, c’est-à-dire aussi bien sur le Code des canons des Églises orientales qui réglemente leurs relations avec le Vatican que sur la loi sur le statut personnel qui, au Liban, relève des communautés et qui date de 1952.
Le document a été présenté par Mgr Béchara Rahi, évêque qui a coordonné les travaux de la commission qui en a établi le texte.
Les interventions en salle ont suivi. Une part substantielle de celles-ci a porté sur la nécessité de moderniser les textes en les confiant à une commission spécialisée, ainsi que sur les tribunaux religieux. Beaucoup ont demandé que les juges nommés dans ces tribunaux soient soigneusement sélectionnés, et que leurs compétences juridiques soient accompagnées d’aptitudes pastorales au moins aussi grandes. Certains ont suggéré que ces juges soient choisis parmi les prêtres mariés ou parmi les laïcs compétents, parfois mieux placés pour comprendre les problèmes du couple. En revanche, des juges ont dénoncé l’acharnement juridique de certains couples qui cherchent à invalider leur mariage en dépit du bon sens.

Structures ecclésiales
Sur le plan des structures ecclésiales, le débat porte sur l’extension de l’autorité du patriarcat maronite sur les paroisses dans les pays d’émigration, une possibilité qui ne contredit pas les orientations de Vatican II et à laquelle Jean-Paul II semble ne pas s’opposer Une commission sera nommée pour examiner cette question. Il a également été question d’empêcher une trop grande soumission à l’Église romaine d’entraver les rapports œcuméniques que l’Église maronite entretient avec d’autres Églises orientales.
Par ailleurs, la problématique d’une Église patriarcale à laquelle ne sont pas soumis les ordres monastiques maronites a été soulevée. « Ces ordres, qui sont soumis au Saint-Siège, ne devraient-ils pas relever plutôt du patriarcat ? » se sont interrogés certains, qui tentent d’élaborer une doctrine ecclésiale cohérente.
Les ordres monastiques, pour leur part, ont réclamé le droit de ne pas être de cet avis. Ils ont été jusqu’à demander, ce qui a fait sensation, que la vie des évêques et leur mode d’élection soient plus transparents.
Ces divergences reflètent l’existence de deux courants, au sein du synode patriarcal, représentés l’un par le collège des évêques, l’autre par les ordres monastiques.
Mais l’exigence de transparence s’est également étendue aux laïcs. Dans une intervention remarquée, il a été demandé que les fonctionnaires qui doivent leur nomination à leur appartenance communautaire répondent à cette communauté de leur gestion et de leur conduite éthique.
La structure du conseil paroissial a soulevé la question de la participation des laïcs à la gestion de certains aspects de la vie de l’Église, et de la nécessité de dépasser le concept d’une Église cléricale. L’Église maronite dans le monde de l’émigration fera le plus clair des interventions d’aujourd’hui.
Notons que si le synode a pu reprendre ses travaux, cette semaine, c’est grâce au travail de titan d’une « armée de l’ombre » d’experts, et du travail acharné du secrétariat du synode, qui a tenu la semaine dernière non moins de 20 réunions pour trier les propositions fondamentales effectuées durant la première semaine du synode au cours de 300 interventions.
Fady NOUN
Après une semaine d’interruption, le synode patriarcal maronite a repris ses travaux pour examiner les deux derniers dossiers portant, l’un sur les lois réglementant la vie de l’Église maronite, l’autre sur la présence de cette Église dans les pays d’émigration.L’événement du jour a été le message adressé par le président de la République, le général Émile...