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Justice - L’attentat contre la Future TV vise à déstabiliser le Liban, selon Jean Obeid L’enquête est menée « dans plusieurs directions »(photo)

Une certaine confusion a régné, dans les milieux judiciaires, au sujet de l’enquête ouverte après l’attentat à la roquette qui a visé, dans la nuit de samedi à dimanche, les locaux de la Future TV. L’enquête, « menée dans plusieurs directions, n’est qu’à ses débuts », a affirmé hier une source judiciaire citée par l’Agence nationale d’information (Ani-officielle), alors que le commissaire du gouvernement auprès du Tribunal militaire, M. Maroun Zakhour, annonçait qu’elle aboutirait rapidement.
Le Premier ministre, pour sa part, « ne croit pas à la piste islamiste » et privilégie l’hypothèse d’une tentative d’intimidation.
Le procureur général près la Cour de cassation, Adnane Addoum, a déclaré de son côté à la presse que « les déductions et les analyses (qui circulent de son côté) portent atteinte à l’enquête qui se base uniquement sur les faits matériels ».
Selon la source judiciaire citée par l’Ani, « trois suspects ont été interrogés, l’un d’eux a été libéré » après l’interrogatoire.
Il s’agit du propriétaire de la voiture volée à partir de laquelle l’attaque a été lancée. L’homme, qui réside à Achrafieh, avait porté plainte pour le vol de sa voiture en 1997. Au moment du vol, sa voiture était de couleur bleu marine, alors qu’elle est aujourd’hui blanche.
Les enquêteurs interrogent toujours le propriétaire de la plaque d’immatriculation volée, qui réside à Tripoli, ainsi qu’une troisième personne dont l’identité n’a pas été précisée, a-t-on ajouté. Toujours selon la source judiciaire, les traits de la personne ayant garé le véhicule, qui a été filmée par une caméra de surveillance, ne sont pas nets et la police s’emploie à les comparer à ceux de personnages filmés par d’autres caméras.
Cet attentat, le premier du genre contre un média depuis la fin de la guerre du Liban (1975-90), a été revendiqué, rappelle-t-on, dans un communiqué portant la signature d’un groupuscule islamiste jusque-là inconnu, « Ansar Allah » (partisans de Dieu). Toutefois, pour ajouter à la confusion, un autre communiqué manuscrit, portant la même signature, a été diffusé tard, dimanche soir, pour démentir l’implication de Ansar Allah.
Mais quels qu’en soient les auteurs, cette attaque est l’œuvre de professionnels, selon les experts.

Zakhour : « En moins
d’une semaine »
Le ministre de l’Intérieur, Élias Murr, avait indiqué dimanche, commentant l’attaque, qu’il s’agit probablement de groupes islamistes « extrémistes » qui ont agi contre des « modérés ».
Pour sa part, le représentant du parquet militaire, le commissaire du gouvernement Maroun Zakhour, s’est rendu hier sur le site de l’attaque et a pris connaissance des rapports établis par les services judiciaires et policiers.
En réponse aux questions des journalistes, M. Zakhour a affirmé que les enquêteurs possèdent des indices solides et que l’enquête pourrait aboutir « en moins d’une semaine ». On rappelle que deux roquettes de calibre 107 mm ont explosé dans les locaux de la Future TV, endommageant les équipements des principaux studios de la télévision et de Radio-Orient, qui appartient également à M. Hariri.
Cette attaque a fait des dégâts, mais pas de victimes.

Paris condamne
L’attentat contre la Future TV a provoqué à la fois une indignation unanime et un certain malaise. « Est-ce la stabilité du Liban qui a été visée en tirant profit d’un moment de crise entre le chef de l’État et le chef du gouvernement ? », se sont demandés les observateurs.
L’attentat vise à « déstabiliser » le Liban, a estimé le ministre des Affaires étrangères Jean Obeid après un entretien avec son homologue syrien Farouk el-Chareh à Damas.
Il s’agit d’une « menace contre la sécurité et sert les projets étrangers visant à déstabiliser le Liban », a déclaré M. Obeid, qui a appelé à en « démasquer rapidement les auteurs » pour les traduire en justice.
L’ancien ministre de la Culture, M. Michel Eddé, a dénoncé une agression « qui vise moins le Premier ministre que le Liban ». Le Conseil national de l’audiovisuel (CNA) a tenu une réunion extraordinaire pour examiner les conséquences de l’attentat.
La France, pour sa part, a exprimé sa « vive préoccupation » à la suite de l’attentat, a indiqué lundi une porte-parole du Quai d’Orsay, Cécile Pozzo di Borgo.
« Cet attentat suscite notre vive préoccupation. Nous condamnons le recours à la violence au Liban (...) et rien ne doit venir compromettre les efforts de pacification et de réconciliation nationale accomplis dans ce pays depuis plus de dix ans », a déclaré la porte-parole.
Une certaine confusion a régné, dans les milieux judiciaires, au sujet de l’enquête ouverte après l’attentat à la roquette qui a visé, dans la nuit de samedi à dimanche, les locaux de la Future TV. L’enquête, « menée dans plusieurs directions, n’est qu’à ses débuts », a affirmé hier une source judiciaire citée par l’Agence nationale d’information...