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Paris II - Le président de l’Union des Chambres exhorte le gouvernement à respecter ses engagements Sévère mise en garde de Adnane Kassar au pouvoir politique

Le président de l’Union des Chambres libanaises de commerce et d’industrie, Adnane Kassar, a déclaré que l’option de la grève pourrait être envisagée lors de la réunion des organismes économiques prévue la semaine prochaine.
Il est impensable de laisser les conflits politiques se poursuivre, a déclaré Adnane Kassar à l’occasion d’une visite au président de l’Ordre des journalistes, Melhem Karam. « Le retard dans le processus de privatisation, de titrisation et de réduction du déficit a un impact négatif sur l’économie et sur la crédibilité de l’État libanais envers les bailleurs de fonds qui se sont réunis à la conférence de Paris II » et ont octroyé 3,1 milliards de dollars de prêts subventionnés au gouvernement libanais pour l’aider à redresser ses finances publiques, a indiqué M. Kassar.
La mise en garde du président de l’Union des chambres libanaises fait suite à celle de l’Association des banques. Les deux organismes sont préoccupés par la tournure des événements politiques et craignent que ne se dissipe l’impact positif de Paris II sur la confiance des marchés. Si aucune privatisation n’est réalisée cette année, l’objectif de réduction du déficit budgétaire à 25 % des dépenses fixé par la loi de finances pour 2003 ne sera pas atteint. Et le niveau de la dette publique sera de 32 milliards de dollars à la fin de l’année, comme l’a déclaré à Reuters le gouverneur de la Banque centrale, Riad Salamé.
Conscients de la nécessité d’agir, les organismes économiques ont décidé d’interpeller le pouvoir politique. « Nous avons décidé de dire haut et fort que les divergences politiques ne peuvent plus durer », a affirmé Adnane Kassar.
Et d’ajouter : « Nous sommes prêts à accueillir les investisseurs et beaucoup souhaitent venir au Liban. Mais je pose une question : quel environnement favorable leur préparons-nous pour qu’ils viennent chez nous ? Et face à l’absence d’entente politique, qui viendra au Liban dans ces conditions inconfortables ? »
Le président de l’Union des Chambres a rappelé qu’il y a plus d’un an, les organismes ont présenté une série de mesures pour résoudre la crise économique. « Toutes sont encore valables », a-t-il dit, mais elles passent par une entente politique. En présence de conflits politiques au plus haut niveau, « comment prendre des décisions fondamentales, comme le renouvellement du conseil d’administration de la Caisse nationale de Sécurité sociale, du conseil d’administration du Conseil économique et social, du Conseil supérieur de l’audiovisuel, et procéder aux nominations diplomatiques ? »
Afin de faire entendre leur voix, les organismes économiques ont décidé de se réunir la semaine prochaine pour réclamer « des solutions et la construction d’un État moderne doté d’une vision claire de l’avenir ». L’option de la grève pour une journée sera évoquée, « bien que nous espérions ne pas devoir en arriver là », a poursuivi Adnane Kassar.
Pour le président de l’Union des Chambres, « Paris II a été un succès, mais il faut que l’État respecte ses engagements. (...) Il est impensable de mettre les dossiers qui fâchent dans les tiroirs et de ne pas les inscrire à l’ordre du jour du Conseil des ministres. Il faut faire face aux problèmes. »
Les citoyens libanais ont jusqu’à présent confiance dans la capacité du Liban à surmonter la crise, c’est la raison pour laquelle il conserve sa confiance dans la livre libanaise. Mais pour que cette confiance persiste, il faut que le gouvernement respecte ses engagements. Faute de quoi « la dette augmentera et il n’y aura pas de Paris III », avertit Adnane Kassar.
Il a mis en garde contre le risque de voir les fonds promis par les bailleurs pour des projets de développement partir en fumée si aucun « plan » n’est mis en œuvre. Par ailleurs, Adnane Kassar a évoqué la question de l’endettement des entreprises du secteur privé qui réclament un rééchelonnement des crédits que leur ont octroyés les banques. Une telle option « ferait du tort à l’économie », a expliqué le président de l’Union des Chambres qui est également banquier (Fransabank).
Il a rappelé que la décision de rééchelonner les dettes de 295 entreprises commerciales et industrielles avait été prise au lendemain de la guerre, mais que, dans les circonstances actuelles, la seule possibilité est de constituer des comités de médiation pour examiner les dossiers au cas par cas. C’est ce que l’expérience d’autres pays enseigne.

Sibylle RIZK
Le président de l’Union des Chambres libanaises de commerce et d’industrie, Adnane Kassar, a déclaré que l’option de la grève pourrait être envisagée lors de la réunion des organismes économiques prévue la semaine prochaine.Il est impensable de laisser les conflits politiques se poursuivre, a déclaré Adnane Kassar à l’occasion d’une visite au président de...