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Le calendrier des législatives détermine en partie la présidentielle

Extension ou flexion ? Selon un juriste puriste, et de surcroît parlementaire, il aurait fallu fixer le mandat de l’actuelle législature à trois ans huit mois. Et non à quatre ans huit mois comme cela a été décidé, sous prétexte de contourner la saison touristique d’été pour ne pas la compromettre. Ce député rappelle que le président Sélim Hoss avait déjà fait une pareille remarque. Qui prend tout son sens politique quand on sait que les législatives anticipées auraient été organisées sous l’égide du présent régime. La Chambre ainsi élue avant la présidentielle aurait, à son tour, voté pour désigner le chef de l’État. Alors que dans la formule adoptée, c’est le Parlement actuel qui aura ce privilège.
Cette personnalité soutient ensuite que la solution retenue fait que la présidentielle, ainsi que la perspective d’une reconduction ou d’une prorogation, dépend en partie des législatives. Car, à son avis, nombre de loyalistes proches du régime vont militer pour la reconduction, ou pour une rallonge d’au moins deux ans, afin d’assurer leur propre réélection comme députés. C’est, évidemment, le contraire pour les opposants, de l’intérieur ou de l’extérieur du pouvoir. Cependant, et tout aussi évidemment, des législatives précédant la présidentielle peuvent être marquées par les velléités de reconduction, comme cela s’est vu à maintes reprises dans ce pays. C’est-à-dire que le pouvoir a tenté plusieurs fois, par le passé, d’orienter les élections législatives, au besoin en les truquant pour s’assurer d’une majorité confortable à la Chambre. Une majorité docile, prête à modifier l’article 49 de la Constitution pour permettre la réélection du chef de l’État en place.
Toujours est-il, ajoute ce député, que ce n’est pas le président Lahoud qui a ouvert la bataille de la reconduction. Il a en effet regretté un débat prématuré qui porte préjudice au pays, notamment sur le plan socio-économique. Ce sont en réalité des professionnels inquiets pour leurs strapontins qui ont voulu précipiter les choses, pour être fixés au plus vite. Ils veulent savoir qui tiendra les rênes quand leur tour de passer par le verdict des urnes viendra. Si la reconduction devait être exclue, alors ces loyalistes, généralement faibles sur le plan populaire, tenteraient des alliances avec des opposants dont l’assiette est plus solide. C’est d’ailleurs l’inverse pour ces derniers : ce n’est qu’en cas de reconduction que, pour amortir les pressions du pouvoir, ils s’efforceraient de passer contrat avec des loyalistes.
Quoi qu’il en soit, après avoir retardé l’échéance des législatives, certains loyalistes proposent aujourd’hui d’en avancer la date au printemps de l’an 2004. Pour que le régime actuel soit encore présent et puisse superviser cette opération, en favorisant un climat propice pour ses fidèles. En renvoi d’ascenseur, la majorité de la nouvelle Chambre ne se ferait pas trop tirer l’oreille pour ce qui est d’une éventuelle reconduction du mandat présidentiel. Et, autrement, le régime aurait suffisamment d’atouts alors pour dire son mot à propos du choix de son successeur. Cela s’il devait apparaître que le président Lahoud est soucieux de voir le jeu constitutionnel se jouer dans les règles, sans que l’on ne touche à l’article 49, refusant par là la possibilité de proroger son bail à Baabda. En conclusion, le pôle parlementaire cité souligne que, tout compte fait, il reste évident que la présidentielle est tributaire avant tout des développements régionaux.

Émile KHOURY
Extension ou flexion ? Selon un juriste puriste, et de surcroît parlementaire, il aurait fallu fixer le mandat de l’actuelle législature à trois ans huit mois. Et non à quatre ans huit mois comme cela a été décidé, sous prétexte de contourner la saison touristique d’été pour ne pas la compromettre. Ce député rappelle que le président Sélim Hoss avait déjà fait une...