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Communautés - Pour Abdel-Amir Kabalan, le synode patriarcal maronite s’est métamorphosé en synode libanais Sfeir : « Nous espérons que le Liban restera un modèle de pluralisme »

Pour cheikh Abdel-Amir Kabalan, le synode patriarcal maronite s’est transformé hier en un synode libanais. Venu à Fatka à la tête d’un groupe impressionnant d’ulémas, y compris cheikh Hassan Awad, sayyed Ali el-Amine et M. Ali el-Hassan, son représentant au synode, le vice-président du Conseil supérieur chiite (CSC) a fait amende honorable et admis (en privé) qu’en affirmant n’avoir pas été invité au synode, il avait fait une « erreur ».
Accueilli à l’entrée de la maison Notre-Dame du Mont par le patriarche Sfeir et Mgr Youssef Béchara, évêque d’Antélias et secrétaire général du synode, cheikh Kabalan et la nombreuse délégation qui l’accompagnait, dans laquelle figurait gracieusement aussi M. Mohammed Sammak, représentant de Dar el-Fatwa au synode, ont pénétré ensuite dans l’amphithéâtre où se tiennent les travaux, au sous-sol de la maison d’accueil.
Installé à la tribune, à la gauche du patriarche Sfeir, le dignitaire religieux chiite s’est adressé à l’assemblée en lisant un texte dont il prenait par moment ses distances, pour y intercaler une note d’humour. Ainsi a-t-il dit qu’il était venu à Fatka « pour participer aux travaux du synode, lui ôter son caractère maronite et lui donner un cachet libanais ».
« Permettez-moi de me sentir chez moi ici, a encore dit le dignitaire chiite. Votre maison et vos lieux de culte sont les miens et les nôtres sont à vous. C’est cela le Liban, ce défi aux difficultés et cette volonté de dire au monde entier que la vérité et la justice sont là, dans les valeurs religieuses incarnées par le Christ et le Prophète ».
« Je ne suis pas ici comme un révolutionnaire, mais comme un Libanais qui aime tous les Libanais, à quelque confession qu’ils appartiennent , a poursuivi cheikh Kabalan. (...) La discorde a pu créer des distances entre une communauté et l’autre, mais grâce à la sagesse de quelques-uns, la famille dispersée a retrouvé son unité, et le mérite en revient notamment au patriarche Sfeir et à Bkerké, instance où toutes les communautés trouvent leur place ».

L’Église na rien à cacher
Dans sa réponse, le patriarche maronite a rappelé qu’avant l’ouverture du synode, des invitations ont été transmises aux trois communautés sunnite, chiite et druze par Mgr Youssef Béchara en personne. C’est parce que l’Église maronite n’a rien à cacher, selon la parole du Christ recommandant aux disciples de crier sur les toits ce qu’ils entendent dans le secret, a enchaîné le patriarche Sfeir.
« Nos actions convergent, a ajouté le prélat maronite. Tout ce qui est bon pour une communauté est bon pour l’ensemble du pays. Nous n’agissons pas dans un esprit sectaire, ni pour une communauté, ni pour un parti, mais pour tous. C’est ce que vous faites aussi et c’est ce à quoi travaillait l’imam Mohammed Mehdi Chamseddine, dont vous savez mieux que quiconque les liens d’amitié qui nous unissaient. C’est à cette amitié que nous souhaitons rester fidèles, dans la mesure des forces que Dieu nous accordera. Nous faisons nôtres vos orientations et souhaitons que le Liban demeure la patrie de la convivialité entre chrétiens et musulmans, conformément au vœu du pape. Nous sommes un petit pays, qui est grand par sa signification et son histoire, et par cette convivialité qui nous lie. Nous espérons concrètement et pas seulement en paroles, démentir les voix qui affirment que le choc des civilisations et des religions sont inéluctables. Le Liban est un démenti à ce choc, et les civilisations qui s’y trouvent, même si elles sont différentes, coopèrent entre elles ».
« Le Liban est un petit pays dont la superficie ne dépasse pas les 10 000 kilomètres carrés et dont le nombre d’habitants est réduit, c’est bien connu, a repris le patriarche maronite. Mais comme l’a également affirmé le Souverain Pontife, c’est un modèle de liberté et de pluralisme pour l’Orient et l’Occident, et nous espérons qu’il le restera, avec l’aide de tous les Libanais et à leur tête vos excellences », a-t-il poursuivi.
« Nous vous adressons à nouveau nos remerciements pour votre visite, ainsi qu’aux membres de la délégation qui vous a accompagné, en espérant qu’entre nous et entre tous les chefs des communautés libanaises l’esprit de coopération prévale toujours. C’est ce que nous espérons et c’est ce que nous demandons à Dieu », a-t-il conclu .
La visite de cheikh Abdel-Amir Kabalan à Fatka pourrait être une excellente introduction au troisième dossier du synode qui sera entamé aujourd’hui et qui contient certains des documents les plus brûlants, notamment le document sur l’Église maronite et la politique.
Pour cheikh Abdel-Amir Kabalan, le synode patriarcal maronite s’est transformé hier en un synode libanais. Venu à Fatka à la tête d’un groupe impressionnant d’ulémas, y compris cheikh Hassan Awad, sayyed Ali el-Amine et M. Ali el-Hassan, son représentant au synode, le vice-président du Conseil supérieur chiite (CSC) a fait amende honorable et admis (en privé) qu’en...