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HOMMAGE - L’Université Haigazian célèbre le centième anniversaire de la naissance du compositeur russe d’origine arménienne Aram Khachaturian : un musicien de son peuple(PHOTO)

Le département des études arméniennes de l’Université Haigazian a rendu un hommage au compositeur et pédagogue soviétique-arménien Aram Khachaturian à l’occasion du centième anniversaire de sa naissance. Un témoignage en paroles assuré par Paul Meers, professeur de musique à l’AUB et directeur de la chorale de cette même université ; et Walid Gholmieh, directeur du Conservatoire national supérieur de musique. Mais aussi en musique, avec des chants du Hamazkayin Gargatch Junior Youth Choir.

Continuant la tradition musicale russe du XIXe siècle, Khachaturian a trouvé son inspiration dans la musique traditionnelle d’Arménie. Son œuvre se distingue par son caractère lyrique, par ses rythmes souvent inspirés de la danse, par la saveur de son harmonie et de son orchestration.
« La réputation de Khachaturian a largement dépassé les frontières de l’URSS, a indiqué Paul Meers dans sa présentation. Il doit la plus grande partie de son succès à ses concertos et à ses ballets : Gayaneh (d’où est extraite la célèbre Danse du Sabre), Spartacus. »
Le compositeur a été couvert de titres : artiste du peuple de l’URSS (1954), artiste du peuple de la République d’Arménie (1955), lauréat du prix d’État (1941, 1943, 1946, 1950) et du prix Lénine (1959).
« Fils d’un ouvrier arménien, il joue du tuba dans l’orchestre de l’école de Tbilissi et étudie la biologie. Ce n’est que vers le tard, à 19 ans, qu’il se rend à Moscou et entre à l’école de musique Gnessine pour étudier le violoncelle (1922-25) et, en 1929, il est admis au Conservatoire de Moscou, dont il sort diplômé en 1934 de la classe de Miaskovski. Il bénéficie également des conseils de Prokofiev », poursuit Meers.
De cette époque datent la célèbre Toccata (1932), le Trio pour piano, violon et clarinette (1932) et une Suite de danses (1933). Il pratique une musique strictement tonale, très imprégnée du folklore et des rythmes de l’Arménie, le mélange de sentimentalisme, d’exaltation des émotions héroïques et de régionalisme musical convient parfaitement à l’esthétique officielle de la Russie soviétique.
Mais en 1948, Khachaturian est sévèrement critiqué, avec Prokofiev, Chostakovitch et d’autres compositeurs, par le comité central du Parti communiste pour cause d’écriture « formaliste », ne reflétant pas l’optimisme et la simplicité des principes du « réalisme socialiste ».
À la suite de ces événements, il se consacre à la musique de films (Vladimir Ilitch Lénine, 1948, La bataille de Stalingrad, 1949). Après la mort de Staline, Khachaturian est l’un des musiciens éminents à réclamer publiquement une plus grande liberté de création, mais il devait néanmoins condamner par la suite toutes les tendances en direction du dodécaphonisme ou de toute autre avant-garde occidentale.
« À partir de 1950, il étend ses activités à l’enseignement et à la direction d’orchestre. Il dirige ses propres œuvres dans le monde entier et reçoit un accueil triomphal à New York en 1968 », conclut Paul Meers.
Après un intermède musical avec The Masquerade Valse, par Tamar Iskenian (flûte) et Datevig Artinian (piano), Walid Gholmieh a pris la parole à son tour pour indiquer que les œuvres de jeunesse du compositeur d’origine arménienne – tels le Trio pour clarinette, violon et piano (1932) et la Symphonie n° 1 (1934) – « révèlent une grande puissance lyrique, une utilisation habile des dissonances et des techniques traditionnelles, ainsi que l’influence de la musique populaire arménienne, encore plus évidente dans ses partitions ultérieures. » Son Concerto pour piano (1936), écrit dans une veine héroïque, marqua l’un des plus grands succès de ses premières années. Avec la Symphonie n° 2 (1943) et le Concerto pour violoncelle (1946), le style de Khachaturian est devenu légèrement plus expérimental sur le plan harmonique.
Conclusion avec une citation d’Aram Khachaturian : « L’essentiel pour un créateur est d’être conscient de sa mission, de savoir pour qui et dans quel but il crée, ce qu’il a à dire. L’artiste doit se sentir une parcelle de son peuple, il doit puiser à l’intarissable source de son art national et en exprimer les intérêts vitaux. Voilà, à mon avis, le principal pour un véritable artiste. »

M.G.H.
Le département des études arméniennes de l’Université Haigazian a rendu un hommage au compositeur et pédagogue soviétique-arménien Aram Khachaturian à l’occasion du centième anniversaire de sa naissance. Un témoignage en paroles assuré par Paul Meers, professeur de musique à l’AUB et directeur de la chorale de cette même université ; et Walid Gholmieh, directeur du...