Diplomatie La « feuille de route » au centre des entretiens de Bolotine au palais Bustros

Le projet d’une « feuille de route » bis relative aux deux volets libanais et syrien des négociations de paix avec Washington a été, hier, au centre des entretiens du chef de la diplomatie, Jean Obeid, avec l’ambassadeur de Russie, Boris Bolotine. Ce dernier a également informé le ministre des résultats des sommets américano-russe et euro-russe qui se sont tenus en marge des cérémonies organisées par Moscou pour le tricentenaire de Saint-Pétersbourg. Concernant la « feuille de route », M. Bolotine a affirmé avoir communiqué à son hôte les propos tenus par le chef de la diplomatie russe, Igor Ivanov, à ce sujet. Le ministre, qui s’adressait à la presse, avait fait état d’une « possibilité réelle pour la mise en application du plan de paix israélo-palestinien élaboré dans le cadre du quartette » qui comprend, outre la Russie, les États-Unis, l’UE et l’Onu. Il avait également souligné la nécessité que les efforts de règlements pacifiques portent sur les volets libanais et syrien des pourparlers et non seulement sur l’axe israélo-palestinien. « La Russie, a indiqué M. Ivanov, trouve qu’il est primordial de réfléchir au sein du quartette à un programme comprenant des mesures susceptibles d’être appliquées dans le cadre d’une “feuille de route” intéressant les dossiers libanais et syrien ». « L’élaboration de ce genre de programme peut créer le climat propice au déblocage de l’ensemble du processus de paix », a ajouté le ministre russe. M. Bolotine a en outre exprimé l’espoir que le sommet de Charm el-Cheikh entre le président américain, George Bush, et les dirigeants arabes alliés des États-Unis contribuera à lancer la « feuille de route », le plus tôt possible. Le chef de la diplomatie a en outre reçu un émissaire présidentiel polonais, Boguslav Zaleski, qui lui a remis une lettre du président polonais, à son homologue libanais, le général Émile Lahoud. La missive porte sur l’avenir de l’Irak et la participation de Varsovie aux forces internationales qui seront chargées du maintien de la sécurité dans ce pays. « Les autorités polonaises considèrent qu’il est important d’informer les pays amis et voisins de l’Irak des perspectives d’avenir dans ce pays », a indiqué M. Zaleski. Plus tard, M. Obeid a reçu une délégation du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), conduite par le directeur exécutif de cette agence, Klaus Toepfer. La délégation était accompagnée de M. Yves de San, coordinateur résidant des Nations unies au Liban, et du directeur général du ministère de l’Environnement, Berge Hatjian. L’entretien, qui s’est déroulé en présence des directeurs des organisations internationales et des afffaires économiques et internationales au ministère des Affaires étrangères, Antoine Chédid, Massoud Maalouf et Gebrane Soufane, a porté sur la coordination entre le Liban et l’Onu dans le domaine de la préservation de l’environnement. Selon la délégation, le PNUE compte ouvrir un bureau au Liban.

Le Hezbollah
Sur un autre plan, le secrétaire général du palais Bustros, Mohammed Issa, a convoqué l’ambassadrice d’Australie, Stéphanie Anna Shwabsky, pour lui demander de transmettre à son gouvernement le souhait du Liban qu’il reconsidère sa décision d’interdire le Hezbollah en Australie. Répondant aux questions de la presse au terme de l’entretien, la diplomate a indiqué qu’elle va communiquer le point de vue libanais à son gouvernement, avant de faire état d’une divergence de vues avec Beyrouth au sujet du Hezbollah. Elle a affirmé que M. Issa l’a interrogée au sujet des raisons pour lesquelles Canberra souhaite interdire le Hezbollah, mais sans révéler sa réponse, précisant que son hôte a également voulu en savoir davantage sur l’action du Parlement australien, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.