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Ouverture à Beyrouth des travaux de l’UPA Berry : « L’impuissance du monde arabe, un état pathologique »(photo)

En présence du chef du Parlement libanais, Nabih Berry, et du secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, la 43e session de l’Union des parlementaires arabes (UPA), représentant 19 pays membres de la Ligue sur 22, s’est ouverte hier. Seuls absents à ce forum : l’Irak, les îles Comores et la Somalie. La situation en Irak et dans les territoires occupés a été au centre des discussions. Des interventions ont insisté sur le soutien aux droits des peuples irakien et palestinien à l’autodétermination et appelé les États-Unis à œuvrer pour une solution globale au Proche-Orient.

L;;;e président du Parlement Nabih Berry a donné le ton lors de la cérémonie d’ouverture en se prononçant pour le droit à l’autodétermination des peuples irakien et palestinien et à la promotion de la démocratie dans le monde arabe. « Le peuple irakien doit choisir lui-même et librement son gouvernement sans intervention des forces étrangères et le peuple palestinien doit pouvoir édifier son État indépendant », a dit M. Berry.
Appelant « à ne pas brader les droits arabes », M. Berry s’est prononcé en faveur d’une initiative « qui permette de récupérer le Golan et les fermes de Chebaa (…) et qui confirme le droit de nos peuples à résister à l’occupation et à l’agression israéliennes ».
Il a en outre demandé « le retrait des forces étrangères et la fin de toute ingérence dans les affaires de l’Irak ».
Évoquant la guerre de 67, l’invasion du Liban en 1982 ainsi que les multiples agressions contre le pays du Cèdre, M. Berry a critiqué la « passivité » dont avaient fait preuve à l’époque les pays arabes face aux souffrances des peuples libanais et palestinien, affirmant que le mouvement israélien La Paix maintenant était « plus efficace que l’ensemble des régimes arabes dans sa lutte (contre la guerre israélienne au Liban) ». Cependant, a précisé le chef du Législatif, « la nation arabe n’était pas encore la cible (des États-Unis) et ses ressources n’étaient pas publiquement convoitées comme c’est le cas aujourd’hui ». « Que faisaient à l’époque les armées arabes ? Et à quoi servaient le pétrole et les capitaux placés dans les banques américaines et européennes ? » s’est-il demandé avant d’affirmer que l’état d’impuissance du monde arabe n’est pas le fruit du destin mais « un état pathologique ».
Prenant la parole à son tour, le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, a dressé un bilan non moins pessimiste de l’état des lieux dans la région, en soulignant que les peuples arabes font face à des problèmes politiques, économiques et culturels innombrables. « Nos sociétés font face à des retards énormes notamment dans les domaines de la culture et des sciences », des lacunes qui font obstacle au redressement et « à une éventuelle Nahda dont nous avons grandement besoin », a-t-il affirmé. Parmi les problèmes politiques majeurs qui enveniment la région, les questions irakienne et palestinienne, a indiqué M. Moussa qui a critiqué « l’occupant étranger », en allusion aux forces de la coalition américano-britannique en Irak. « L’occupant étranger n’a pas encore présenté un programme qui rassure les Irakiens et qui ouvre la voie à l’adoption d’une nouvelle Constitution », a-t-il dit, en appelant au respect de la souveraineté de l’Irak. Il a ajouté que la Ligue arabe peut « offrir l’opportunité au peuple irakien de trouver un arrangement politique ». Sur le conflit israélo-palestinien, M. Moussa a espéré que le sommet de Charm el-Cheikh (Égypte), qui a réuni hier quatre dirigeants arabes et le Premier ministre palestinien Mahmoud Abbas autour du président américain George W. Bush, constitue « un début de dialogue constructif, stratégique et complet qui englobe tous les pays arabes ».
« L’hyperpuissance (États-Unis) doit s’atteler au dialogue avec les pays de la région », a-t-il souligné. Selon lui, « le règlement de la cause palestinienne a été rendu impossible en raison de la partialité des centres (de décision) internationaux et du refus d’Israël d’appliquer les résolutions internationales ».
« Ouvrir la voie à un règlement équilibré exige l’édification d’un État palestinien, qu’Israël remplisse ses engagements au niveau de la “feuille de route” et évacue les territoires occupés », a-t-il dit.
Relevant que la « feuille de route » n’englobe ni le Liban ni la Syrie, il a affirmé qu’il fallait l’étendre « pour parvenir à un retrait israélien des territoires de ces deux pays (le Golan et les fermes de Chebaa), jusqu’à la frontière de juin (1967) ».
« Une solution globale en Irak et en Palestine permettra aux États-Unis de remodeler leur rôle dans la région, en tant que grande civilisation et non en tant que puissance militaire », a affirmé M. Moussa.
« La conjoncture est difficile et dangereuse car le système arabe a subi ces dernières années une offensive féroce pour le briser. On ne peut pas en faire assumer la responsabilité à la seule Ligue arabe, mais tout le monde doit en porter le poids », a dit M. Moussa, qui a été la cible de critiques de dirigeants du Golfe pendant la guerre contre l’Irak. Le secrétaire général a en outre appelé à la restructuration de la Ligue arabe qui, a-t-il dit, doit se moderniser pour s’adapter aux nouveaux défis économiques, sociaux et culturels. La Ligue doit également évoluer dans le sens d’une plus grande protection des droits de l’homme et de la démocratie. « Elle doit contribuer à rassembler en son sein la société civile éparpillée et œuvrer à contenir les conflits avant leur éclatement », a estimé M. Moussa.
L’Union des parlementaires arabes a ensuite entamé ses travaux au cours desquels plusieurs représentants ont pris la parole. Les interventions – qui ont unanimement dénoncé « la logique de la force » qui prévaut actuellement dans la région – ont été principalement axées sur la « feuille de route » et sur la nécessité de soutenir les peuples palestinien et irakien dans leurs épreuves.
À noter que les représentants des Parlements arabes ont élu unanimement M. Berry à la tête de l’Union. Le chef du Législatif prendra ses fonctions en février 2004, date de l’expiration du mandat de l’actuel président, Ahmed Ibrahim Taher.

Moussa au palais Bustros

En marge des travaux du congrès parlementaire arabe, le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, s’est rendu hier après-midi au palais Bustros pour s’y entretenir avec le ministre des Affaires étrangères, Jean Obeid. Celui-ci avait conféré auparavant avec l’ambassadeur d’Ukraine à Beyrouth, Valerii Rylach.
En présence du chef du Parlement libanais, Nabih Berry, et du secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, la 43e session de l’Union des parlementaires arabes (UPA), représentant 19 pays membres de la Ligue sur 22, s’est ouverte hier. Seuls absents à ce forum : l’Irak, les îles Comores et la Somalie. La situation en Irak et dans les territoires occupés a été au...