D’ici là, le président du Conseil chercherait ainsi à limiter au maximum les dégâts en écartant d’office tout projet susceptible d’entraîner un conflit entre lui et le chef de l’État. Quant au président Lahoud, il s’emploierait à mettre en garde contre une polémique stérile sur le thème du renouvellement ou non de son mandat. Et pour cause : il craindrait qu’une telle polémique ne donne lieu à des manifestations politiques susceptibles de dégénérer, surtout à la veille de la saison estivale.
En réalité, aucune faction locale, régionale ou internationale n’est actuellement disposée à prendre parti pour tel ou tel autre candidat à la présidence. De fait, ni la Syrie ni les États-Unis ne songent même au profil du prochain candidat, car en définitive l’échéance présidentielle dépendra dans une large mesure de l’évolution de la situation au Proche-Orient. Si Washington se trouve dans l’incapacité d’instaurer la stabilité en Irak, la région tout entière risque en effet de connaître de grands bouleversements et de basculer dans le chaos. Tout dépend aussi de l’évolution des relations israélo-palestiniennes et de l’application de la « feuille de route ». Si celle-ci est entravée par une nouvelle escalade de violence, il est évident que le Liban-Sud risque également de s’embraser à nouveau. À l’inverse, si les développements vont dans le sens de la paix et de la stabilité, le profil du candidat libanais à la présidence sera tout à fait différent et pourrait fort bien répondre aux vœux que le patriarche Nasrallah Sfeir a formulés à ce sujet. Pour ce dernier, l’essentiel est que le Liban, et donc son président, soit à même d’assumer à lui seul ses responsabilités.
Émile KHOURY
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