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Partie serrée pour le tandem syro-libanais face aux exigences US

Dans ses déclarations au Neewsweek et au Washington Post, le président Bachar el-Assad a répondu à Colin Powell. Pour nier d’abord avoir ordonné la fermeture des bureaux palestiniens à Damas. Pour démentir ensuite les assertions israélo-américaines selon lesquelles les armes destinées au Hezbollah transitent par la Syrie. Pour affirmer enfin que le retrait syrien du Liban est lié à la conclusion d’une paix régionale globale. Un pôle local se demande quelle va être maintenant la contre-réponse de Washington au chef de l’État syrien. Va-t-on les considérer comme un point de vue qui se discute. Et à partir duquel on pourrait négocier la fermeture de ces bureaux palestiniens dont les activités sont déjà volontairement gelées. Tout comme on traiterait du cas du Hezbollah, formation que la Syrie soutient politiquement mais non militairement. Ainsi que de la question de la présence militaire syrienne au Liban. Pour le président syrien, poursuit cette source, tout reste conditionné par la restitution des territoires arabes occupés, donc par un règlement définitif du conflit tant en ce qui concerne la cause palestinienne que celle de la résistance libanaise. Le président Assad, ajoute cette personnalité, aurait pu recourir à l’échappatoire classique en disant aux Américains, comme cela fut le cas jadis avec James Baker, que le retrait syrien du Liban relève de la seule compétence des gouvernements des deux pays frères. Il ne l’a pas fait car sur ce point également, il a tenu à ce qu’une issue soit conditionnée par la conclusion d’une paix globale. Cela sans doute pour désamorcer la pression exercée par Powell via ce levier précis pour faire passer d’autres revendications. D’ailleurs, relève la même personnalité, le cardinal Sfeir ne s’en est pas laissé conter. Commentant, dans des confidences à l’AFP, les demandes américaine et française d’un retrait syrien de ce pays, le prélat a souligné qu’il ne faut pas se laisser abuser. Les grandes puissances, a-t-il souligné, n’ont finalement en tête que leurs intérêts propres. Pour prix de leur participation à la guerre du Golfe en 91, les Syriens avaient reçu le droit de rester au Liban. Mgr Sfeir a ajouté, en substance, qu’il n’est pas courageux d’asséner le coup de grâce à un adversaire dans l’épreuve. Il a précisé qu’il ne faut pas accabler la Syrie en ce moment. Tout en indiquant qu’il faut continuer à défendre avec clarté le droit du Liban à recouvrer sa liberté, son indépendance et son pouvoir de décision autonome. En insistant, encore une fois, qu’il ne faut pas se séparer de la Syrie sur une fâcherie. Ainsi, relève la même source, le patriarche a mis en garde ceux qui seraient tentés de miser sur les positions US hostiles à la Syrie. Pour leur rappeler que les positions peuvent changer au gré des intérêts des uns ou des autres, et non conformément aux vœux du Liban. Autrement dit, du moment que la Syrie a obtenu une récompense en 91, rien n’empêche une réédition aujourd’hui, si elle satisfait aux demandes des États-Unis ou si elle conclut un accord avec eux. Selon la même source, la versatilité US relevée par Mgr Sfeir est marquée par d’innombrables exemples historiques. Ainsi le président Reagan avait retiré son contingent de la force multinationale dans les années quatre-vingt, au premier attentat contre les Marines. George Bush senior avait invité les Syriens à se retirer du Liban, mais sans donner aucune suite à une telle exigence. Bill Clinton, encore candidat, avait qualifié la présence syrienne au Liban de véritable occupation. Devenu président, il n’a rien fait à ce propos. Tout cela parce que, de toute évidence, les USA ont beaucoup plus d’intérêts avec la Syrie qu’avec le Liban. Également conscient de ces réalités, l’évêque Béchara Rahi relève que les intérêts libano-syriens ne concernent que les deux pays. Ils doivent les déterminer et tenter de les assurer. Au besoin avec l’aide des grandes puissances. Il souhaite qu’après les déclarations du patriarche à l’AFP, Damas, sous la conduite du président Assad, sache tirer profit d’une manière positive de l’attitude de Bkerké que seul anime le souci de l’intérêt national bien compris. Il est nécessaire qu’il y ait des accords de rectification entre les deux pays, sans miser sur les grandes puissances dont les interventions ne sont pas désintéressées. Émile KHOURY
Dans ses déclarations au Neewsweek et au Washington Post, le président Bachar el-Assad a répondu à Colin Powell. Pour nier d’abord avoir ordonné la fermeture des bureaux palestiniens à Damas. Pour démentir ensuite les assertions israélo-américaines selon lesquelles les armes destinées au Hezbollah transitent par la Syrie. Pour affirmer enfin que le retrait syrien du Liban...