Rechercher
Rechercher

Actualités

Interdit de rire !

Près d’une semaine après le petit pique-nique de Colin Powell au palais de Baabda, le pays barbote toujours dans le mystère de ce que cette colombe, qui a viré faucon à la vitesse d’un char fonçant sur Bagdad, a pu raconter à nos courges maison. Le cinéma muet, tu connais ? Tu sais, ces acteurs qui parlaient avec des mots qu’ils écrivaient en bas du film. Eh bien, samedi dernier, c’était pareil… En fait, ce n’est pas tant les cloches sonnées par le secrétaire d’État américain, que les réponses qu’il a recueillies qui intéressent le manant moyen, soigneusement abruti par une conférence de presse aux questions savamment filtrées. À entendre le jargon officiel, Powell aurait gobé toutes les âneries qu’on lui aurait débitées : les Syriens incrustés chez nous depuis un quart de siècle, mais à titre provisoire ; les Palestiniens encastrés autour de nos villes depuis un demi-siècle, mais à titre temporaire ; les barbus du Hezbollah fixés au Liban-Sud depuis le début du millénaire, mais à titre momentané. Fermez le ban et interdit d’éclater de rire. Si bien qu’il ne reste plus au Jamaïcain à bésicles qu’à attendre son prochain dentier. Autrement dit, que le gros Ariel dégage du Golan pour que les Syriens se tirent d’ici en se bouchant le nez, qu’il dégorge gentiment la Palestine pour que les réfugiés accourent en dansant vers l’Eldorado de Yasser Arafat, qu’il rende le caillou de Chebaa, dont on ne s’est souvenu de l’occupation que 33 ans après la guerre de juin 1967, pour que les gars du Hezbollah deviennent bon chiites bon genre… D’ici là, circulez, y a rien à voir. Mais qu’est-ce qui a donc pu pousser Baderne Powell à perdre son temps avec des croûtons qui, le mois dernier encore, sanctifiaient le moustachu irakien abattu par les Américains en deux tanks trois mouvements ? Dès lors que le patron syrien s’apprête à tourner casaque, il lui aurait suffi d’attendre le ballet d’ensemble local qui suivra. Et admirer nos responsables gazouiller autre chose que le même galimatias autosatisfait qu’ils nous rabâchent depuis cinq ans. Gaby NASR
Près d’une semaine après le petit pique-nique de Colin Powell au palais de Baabda, le pays barbote toujours dans le mystère de ce que cette colombe, qui a viré faucon à la vitesse d’un char fonçant sur Bagdad, a pu raconter à nos courges maison. Le cinéma muet, tu connais ? Tu sais, ces acteurs qui parlaient avec des mots qu’ils écrivaient en bas du film. Eh bien, samedi...