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Parlement - Le «oui» l’a emporté avec 85 voix contre 13, et 13 abstentions Un débat de confiance inédit et ubuesque, expédié en un temps record

Le troisième débat de confiance du mandat Lahoud – le cinquième pour Rafic Hariri – ne ressemble à aucun autre. Certes, il y a toujours une majorité de critiques, souvent plus que virulentes, avec, à la clé, un vote positif acquis, programmé. Et auquel souscrit, en règle générale, la très grande partie de ces pourfendeurs. Cela a été le cas hier, avec un résultat des votes qui devrait atterrer n’importe quel Libanais sensé : 85 oui (77 % des voix), 13 non et 13 abstentions. Sauf que ce débat de confiance a été le plus rapide, le plus expéditif, le plus « bâclé » de tous. Calqué sur la façon dont est né ce gouvernement, calqué sur les consultations parlementaires et sur la déclaration ministérielle – onze misérables pages. Neuf députés ont pris la parole hier – 78 % d’entre eux, soit sept parlementaires, ont refusé de lui accorder leur confiance –, portant à vingt-six le nombre total des interventions. Soit, les redites, radotages et autres velléités de passer à la télé ont ainsi été supprimés, mais au détriment d’un vrai débat de fond, qui aurait clairement prouvé, si tant est que l’on en avait besoin, que même certains ultraloyalistes étaient tout sauf convaincus de la validité, de la bonne santé et de l’utilité des nouveaux Trente. Une question, d’emblée : où sont passés certains ténors de la Chambre, dont les discours sont toujours attendus, voire espérés ? Où sont passées les interventions de Hussein Husseini, Omar Karamé, Nayla Moawad ou Walid Joumblatt ? Pas grave, diront certains. Soit. Mais il y a des images qui marquent : Rafic Hariri passant les trois quarts de son temps de présence au milieu de ses députés. Et Nabih Berry, sur son perchoir, en père biologique, adoptif et spirituel de cette nouvelle équipe. Et qui assume, avec beaucoup plus de culot que de courage (il a sans doute oublié qu’il est le chef du Législatif, censé contrôler et questionner le gouvernement), cette paternité, carrément refusée par les deux pôles les plus légitimement à même – certes dans le système vicié qui est devenu le nôtre – de la revendiquer : Émile Lahoud et Rafic Hariri. Une paternité qui a été au cœur de la plupart des interventions d’hier. Une évidence, aussi. Jamais les fées de la place de l’Étoile ne s’étaient penchées sur un berceau gouvernemental en l’accablant d’autant de malédictions, en lui souhaitant, aussi vivement, la plus courte vie possible. Jamais Rafic Hariri ne s’est senti obligé, comme il a paru l’être hier, certes avec beaucoup de conviction, de refuser – enfin ! – que l’on colle au dos de l’opposition l’inacceptable adjectif de traîtrise. Et que dire, que penser, d’un Premier ministre qui, en plein hémicycle, annonce sans état d’âme aucun – ou alors, quel sacré cachotier ! – que « nous attendons tous que les circonstances permettent enfin à toutes les institutions de jouer pleinement leur rôle ». Cela ressemble de près à de biens publiques excuses. C’est ubuesque. Et heureusement pour lui, et pour tous les autres, qu’ils n’étaient pas encore au courant, eux qui font partie du gouvernement le plus prosyrien, le plus inféodé qui soit, que le ministre des Affaires étrangères de Jacques Chirac, Dominique de Villepin, avait appelé Damas, presque au même moment où une carte blanche était donnée pour une quasi-fusion avec la Syrie, « à faire un geste et redéployer ses forces en application de la résolution 520 du Conseil de sécurité ». La surprise Issa el-Khoury « Un calife est mort, personne n’a exprimé une quelconque tristesse ; un calife nouveau est arrivé, personne n’a exprimé la moindre joie. » C’est en ces mots, surprenants, venant de lui et applaudis par ses collègues, que le député de Bécharré, Kabalan Issa el-Khoury, a commencé son laïus, hier place de l’Étoile. Pour enchaîner illico avec une affirmation qui tenait bien plus de l’euphémisme que d’une véritable sentence : la mise en scène « antidémocratique et anticonstitutionnelle » autour de la naissance du gouvernement Hariri V. Maintenant qu’Albert Moukheiber est décédé, c’est lui le doyen de la Chambre. Et il le rappelle d’une bien singulière façon : « En cinquante ans de députation, j’ai connu tous les mandats, j’ai accompagné la formation de tous les cabinets, quelles qu’aient été les situations, et je n’ai jamais vu un pareil accouchement. » Des pratiques, a ajouté Kabalan Issa el-Khoury, qui « ont souillé l’image du système parlementaire comme celle d’un Liban démocratique et libre ». Faisant ensuite allusion au discours de Charm el-Cheikh, lors du dernier sommet arabe en date, du président syrien Bachar el-Assad – auquel il a rendu, au passage, un hommage tout vibrionnant –, il a indiqué que les applaudissements du patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, à l’issue de ce discours « nous avaient permis de croire en l’avènement d’une ère nouvelle dans les relations libano-syriennes, voire même d’une ère d’entente entre la Syrie et Bkerké ». « Sauf que la surprise a été bien grande », a-t-il regretté. « Parce que, pour ceux qui ont créé ce gouvernement, cette entente-là était bien gênante. Et tous ceux qui s’en sont sentis gênés ont fait passer la Syrie, aux yeux de l’opinion publique, pour un pays faisant fi des règles élémentaires de la démocratie, comme de la bonne santé des relations avec Bkerké », a souligné le président de l’agonisant Rassemblement parlementaire de concertation. Qui a décidé de ne pas donner sa confiance au nouveau gouvernement, pressé par la nécessité, a-t-il dit, de « préserver notre système parlementaire », et convaincu que la nouvelle équipe n’incarne en rien l’unité du pays et qu’elle est totalement incapable de faire face aux défis de l’implantation. À la tribune de l’hémicycle, le Metniote Ghassan Moukheiber a succédé au parlementaire bécharriote. Et sans aucun complexe – c’est le pouvoir en place qui l’avait carrément désigné député après l’invalidation de Gabriel Murr, alors qu’il n’avait récolté que 2 % des voix – le président d’Adel (une association pour la défense des droits et des libertés) s’est employé à descendre en flèche le nouveau cabinet et le processus par le biais duquel il a vu le jour – « une pure formalité ». Avant d’affirmer que ce qui est demandé aujourd’hui, « c’est bien plus que la confiance de ce Parlement – c’est la confiance du peuple en sa patrie, sa démocratie et en l’ensemble de ses institutions ». Ghassan Moukheiber justifiera ensuite son « non » au gouvernement en déplorant l’absence de toute rectification des relations libano-syriennes (que ce soit sur les plans de la sécurité, de la politique ou de l’économie) ; l’absence de toute réforme du système électoral et de redynamisation de la démocratie ; celle de grandes lignes visant à généraliser le principe d’un État de droit, respectueux des libertés essentielles comme des droits de l’homme ; l’absence de grandes lignes visant à renforcer l’appareil judiciaire, « son honnêteté, son indépendance et son efficacité » ; en déplorant l’absence de toute velléité d’activer une « réelle » réconciliation nationale, ainsi qu’en regrettant l’absence de tout dialogue, qui regrouperait tout le monde, opposants comme loyalistes, membres des institutions officielles ou pas, et société civile comprise. Il a enfin demandé à ce que le comité ministériel présidé par Fouad es-Saad publie au plus tôt un rapport sur la situation des disparus et autres kidnappés, « que ce soit en Israël, en Syrie ou ailleurs, et à commencer par l’imam Moussa Sadr ». Berry à Kassarji, enflammé : « Stop ! C’est de l’insulte... » Troisième à prendre la parole, le placide mais féroce Georges Kassarji. Pendant que le Premier ministre quittait les bancs du gouvernement pour aller s’installer, parmi les siens, aux côtés de Bassel Fleyhane, le député zahliote a commencé par se lancer dans une attaque acharnée contre la non-représentation beyrouthine dans le nouveau gouvernement. À tel point que le locataire du perchoir a fini par lui demander si c’était de l’envie ou de la jalousie, et que Serge TourSarkissian, l’un des membres du bloc Hariri, a clamé haut et fort que Georges Kassarji fait désormais partie de leur groupe. Plus sérieusement, c’est une véritable diatribe qu’a menée, comme en un seul souffle, Georges Kassarji, contre la nouvelle équipe en place. Avant de s’employer à défendre le Hezbollah et la Syrie, et à condamner irrémédiablement les États-Unis. Ainsi, pour lui, tout le monde a jeté, dès sa naissance, le bébé-gouvernement avec l’eau du bain, à commencer par son chef, Rafic Hariri, « qui a pris ses distances avec cette équipe, en déclarant que les noms lui ont été imposés ». Le gouvernement est ainsi formé d’« images jaunies », sa politique est « éculée », il sera incapable de la moindre prestation, « même la plus simple », il ne trouvera pas la moindre solution, « même la plus modeste », l’économie restera dans son marasme, le dialogue national dans son impasse et la crise monétaro-financière demeurera irrésolue. Pire, « ce gouvernement gaspillera les rares acquis de Paris II, n’arrivera pas à privatiser quoi que ce soit, n’empêchera pas la corruption et le clientélisme au sein des administrations, et échouera à s’acquitter des nominations diplomatiques sans donner quelques compensations à la troïka ; il ne réussira même pas à percer une route ou asphalter une autoroute sans abonder dans ces compensations en question. Voilà pourquoi, avec ce gouvernement, rien ne servira, à part le fait de lui souhaiter une très courte vie et un départ précipité », a-t-il asséné. Il ne s’est pas arrêté en si bon chemin, affirmant que la nouvelle équipe « s’appuie sur une minorité de Libanais plutôt que sur une large majorité nationale », qu’elle « sème la discorde et la division entre les gens, se distingue par l’étroitesse de sa vision, par les barricades et les œillères supplémentaires qu’elle a mises en place, et par sa politique mesquine par excellence ». Georges Kassarji provoquera à ce moment précis une première intervention de Nabih Berry. « Oh la la la la la la... Si tu faisais partie du gouvernement sortant, on aurait pu comprendre ces critiques, mais là c’est inadmissible, tes propos n’entrent pas dans le cadre de la politique. C’est de l’insulte. » Kassarji : « Je parle au nom du peuple, pas en celui des politiciens ou des fonctionnaires. La rue dans son ensemble répète ces mots-là. » Berry : « Le peuple n’est pas aussi insultant. Que tes propos soient à la hauteur. La presse est présente et tu y vas depuis le début comme un bulldozer, ce n’est pas permis. » Kassarji : « Parce que ce qui s’est passé n’a eu l’aval de personne, pourquoi serions-nous nous-mêmes satisfaits ? Je donne mon avis, et c’est celui du peuple. » Berry : « Je respecte ton avis, mais je pense que l’insulte devant l’opinion publique, ce n’est pas de ton niveau. Tu es logique et raisonnable. » Ce qui n’empêchera pas le bouillonnant Zahliote de poursuivre sur sa lancée et de se faire remonter une deuxième fois les bretelles par le président de la Chambre, qui a demandé que ses propos au sujet d’un ministre « proche de la France remplacé par un ministre proche de la Grande-Bretagne » soient biffés du procès-verbal. Ahdab : Ce gouvernement n’inspire aucune confiance Même virulence, mais avec bien plus de maîtrise de soi et de condamnations quasi scientifiques, chez Misbah el-Ahdab. Pour le député de Tripoli – que d’aucuns verraient bien, une fois définitivement rôdé, au Sérail – cette déclaration ministérielle ressemble à toutes celles qui l’ont précédée, restera lettre morte, tout comme les promesses qu’elle multiplie ne seront jamais tenues. « Ce que l’on veut, aujourd’hui, et plus que jamais, c’est un gouvernement qui ait une vision, un programme, et qui soit capable de réconcilier les Libanais avec leur État. » Pour celui qui est l’un des ténors du mouvement du Renouveau démocratique de Nassib Lahoud, comme pour beaucoup d’autres, la façon dont cette équipe a vu le jour est « une insulte pour les citoyens ». Il va d’ailleurs jusqu’à avouer que si Nassib Lahoud et lui s’étaient abstenus de nommer Rafic Hariri lors des consultations préliminaires, c’était à cause du sentiment partagé selon lequel le Premier ministre lui-même « n’était ni convaincu ni satisfait » des nouveaux Trente. « Le gouvernement a été créé avant que le précédent ne démissionne. Et pourquoi a-t-il été créé ? Pour faire face à la situation extérieure, comme le prétendent certains ? Tous les pays du monde auraient privilégié, si tel était le cas, l’union sacrée. Sauf ici, au Liban. Ici, on marginalise tous ceux qui n’ont pas l’heur de plaire aux gens du pouvoir », a accusé le jeune député de Tripoli. Proclamant son soutien, ensuite, aux peuples irakien et palestinien, ainsi qu’aux droits arabes, « surtout tels qu’exprimés par la Syrie : paix contre terres et application totale des résolutions onusiennes », Misbah el-Ahdab a rappelé que ce n’est certainement pas grâce à un gouvernement monochrome, uniforme, et qui a déçu un grand nombre de ministres-clés que « l’on arrivera à faire face » aux défis régionaux. « Ce gouvernement est né désespéré, il a échoué en naissant », a-t-il affirmé, alors que l’occasion était rêvée de former un gouvernement d’union nationale, « capable de faire face, légitimement et efficacement, aux défis régionaux et capable de lancer un programme de réforme structurelle, politique et socio-économique ». Ce n’est donc certainement pas, a-t-il précisé, un gouvernement de guerre, ni une équipe chargée de dynamiser les performances internes ni de répondre aux échéances économiques. En se demandant si cette équipe allait continuer à occulter les « malversations » et autres « boîtes noires » de certains ministères et de quelques administrations, avec l’acquiescement de « certains juges et de quelques services de sécurité ». Et la charge de se poursuivre, implacable : le gouvernement actuel est incapable de gérer le moindre dossier, « déjà que le précédent était totalement divisé ». Quant à l’État de droit et des institutions, Misbah el-Ahdab se demande ce que cela peut bien vouloir dire, alors que l’un des ministres « les plus efficaces et les plus honnêtes », Ghassan Salamé, a été écarté, alors que ce gouvernement « porte en lui les germes de sa propre autodestruction ». Et pour faire boire le calice jusqu’à la lie, Misbah el-Ahdab s’est étonné qu’aucun titre ou aucun slogan n’aient été donnés, contrairement à l’usage, à ce gouvernement. « Je crains que ce ne soit le gouvernement de l’impuissance et de la paralysie par excellence », a-t-il répondu, avant d’annoncer, bien évidemment, qu’il ne donnera pas sa confiance au gouvernement, « qui n’en inspire aucune ». De confiance. Les huit « non » de Boutros Harb « Tous ont refusé la paternité de ce gouvernement, comme si cétait l’enfant du péché, qui fait honte à tout le monde. » En quelques mots, le député de Batroun, dont le nom circulait sur plusieurs tablettes lors des valses-hésitations des ministrables, a résumé la situation. En évoquant également le dégoût et le désintérêt total des Libanais à l’égard de ce gouvernement, dont les membres resteront « obnubilés par le pouvoir, le butin et la part du gâteau, avec le Liban et ses habitants comme les derniers de leurs soucis ». Le membre de Kornet Chehwane a ensuite parlé de Nabih Berry. Qui a réussi à transcender les conflits au sein de la troïka et à avoir ce qu’il voulait « en convainquant les Syriens de la nécessité de changer de gouvernement ». Il a déploré le fait que les consultations parlementaires ne soient devenues que « pur folklore », servant uniquement à immortaliser les sourires des députés. Il s’est demandé sur quels critères tel ministre ou tel autre a été écarté ou introduit parmi les nouveaux Trente. Il a insisté sur le fait que ce gouvernement et le précédent, c’est blanc bonnet et bonnet blanc. Il a ensuite vertement critiqué la distribution des portefeuilles, en insistant sur le fait que l’opération de lifting n’a fait qu’enlaidir encore plus ce nouveau gouvernement. Quant à la déclaration ministérielle, réduite selon Boutros Harb à sa plus simple expression, elle a été « tout aussi bâclée et aussi peu convaincante » que l’a été la formation du gouvernement. Celui qui est l’un des piliers de Kornet Chehwane a ensuite demandé, s’adressant aux nouveaux Trente, si le destin des Libanais était de vivre dix-huit mois de souffrances – « à croire qu’ils sont encore capables de supporter vos erreurs, vos péchés et vos embarras ». Puisqu’au Liban, « il n’est plus nécessaire », a-t-il précisé, que le gouvernement soit une équipe de travail harmonieuse, ni que la déclaration ministérielle soit autre chose qu’un ramassis de slogans creux et qui s’opposent les uns aux autres. « Le pire, c’est que les auteurs de ce genre de gouvernement n’ont absolument pas peur qu’on ne leur donne pas la confiance, ou qu’on en démasque les tares. Vu que la majorité des députés est inféodée personnellement à ceux qui tirent les fils de la vie politique libanaise », a-t-il asséné. En déplorant également le rôle tronqué auquel est désormais réduite l’opposition au Liban. Alors Boutros Harb a martelé ses refus. Non à une pareille gestion du pays, non à la distribution des institutions du pays, non à l’arrogance à l’égard de la Constitution, de l’entente nationale ou des lois, non à la division entre Libanais, non à l’étiquetage entre patriote et traître, non à la marginalisation de certaines parties à qui l’on refuse les institutions constitutionnelles, non au dynamitage de notre patrimoine démocratique, non à la carnavalisation de notre système parlementaire. Il a ensuite regretté que, dans la déclaration ministérielle, aucune mention ne soit faite de la nécessité de redynamiser l’entente et de booster la croissance. Il a condamné la violation flagrante, par la formation même de ce cabinet, du document d’entente nationale et a prévenu le gouvernement qu’il est sur le point de provoquer, en en construisant les bases, « une explosion sociale et politique ». Il a affirmé avoir souhaité que la déclaration en question n’ait pas abordé le dossier judiciaire, en rappelant les coups de boutoir – et de pied – infligés par l’ancien cabinet à la justice. Il a enfin condamné le fait que cette déclaration ne comporte plus aucune allusion à la nécessaire consolidation de la confiance entre les Libanais et à leur unité. Enfin, et après avoir rappelé, une énième fois, l’indispensable rééquilibrage des relations libano-syriennes, « parce que quand tout va bien pour ton voisin, tout va bien pour toi », après avoir mis l’accent sur les plus importantes et les plus sacrées des constantes – la souveraineté et l’indépendance du Liban –, Boutros Harb s’est attardé sur le rôle de l’opposition, dont il fait partie, et sur l’occasion ratée, par le pouvoir, de saisir au vol la main tendue par celle-ci. De saisir la volonté de l’opposition « de s’ouvrir sur la Syrie ». En accusant deux ministres du gouvernement d’avoir affirmé que l’adhésion d’un ou de plusieurs membres de cette opposition au gouvernement aurait permis à l’élément américain de s’incruster dans l’équipe, ou aurait impliqué une « participation d’Israël dans les prises de décision libanaises ». À ce moment précis, Nabih Berry a demandé à Assem Kanso de quels ministres il s’agit. « C’est moi », lui a-t-il répondu. Peut-être est-il même convaincu qu’il pouvait en être fier. Inouï. Mais parfaitement révélateur d’un état d’esprit... Ziyad MAKHOUL
Le troisième débat de confiance du mandat Lahoud – le cinquième pour Rafic Hariri – ne ressemble à aucun autre. Certes, il y a toujours une majorité de critiques, souvent plus que virulentes, avec, à la clé, un vote positif acquis, programmé. Et auquel souscrit, en règle générale, la très grande partie de ces pourfendeurs. Cela a été le cas hier, avec un résultat des...