Moussa à Boueiz : Joschka Fisher était le candidat des Verts(photo)

Le ministre sortant de l’Environnement, Michel Moussa, ministre d’État dans le nouveau gouvernement, a attiré l’attention de son successeur, Farès Boueiz, au cours de la traditionnelle cérémonie de passation des pouvoirs au siège du ministère, à Jal el-Dib, sur le fait que Joschka Fisher, ministre allemand des Affaires étrangères en exercice, était le candidat des Verts. À l’arrivée de M. Boueiz, les deux hommes ont eu un bref aparté, à l’issue duquel M. Moussa a présenté à son successeur les hauts fonctionnaires de son département, dont le directeur général Berge Hatjian. Le ministre sortant a averti son successeur que « le budget de l’Environnement est très modeste », que son cadre administratif est réduit et qu’il fallait chercher parfois ses prérogatives dans d’autres départements ministériels. « Ce ministère cherche à trouver sa place parmi les autres ministères », a déclaré M. Moussa, précisant que son action a porté dans deux directions précises : législatif et administratif. M. Moussa s’est notamment félicité du vote, l’année dernière, du code de protection de l’environnement. Par ailleurs, il a affirmé que le cadre administratif du ministère était examiné en ce moment par les commissions parlementaires. Pour sa part, M. Boueiz a souligné que l’environnement est « avant tout culture et civilisation », et qu’il était indispensable de lutter contre « la consommation sauvage et effrénée » pour le défendre. Il a ajouté qu’en sa qualité d’avocat, il cherchera à poursuivre le travail de légifération indispensable à l’existence d’un ministère de l’Environnement digne de ce nom. M. Boueiz s’est dit déterminé à détromper ceux qui ont nommé un « ministre politique » à l’Environnement dans l’espoir de le frustrer. « Nous disons à ces derniers que l’environnement est la plus large des politiques, et qu’à travers l’environnement, nous nous mêlerons de politique » a-t-il dit. « Je suis conscient de l’environnement dégradé dans lequel nous vivons, a poursuivi M. Boueiz, conscient que le Liban a besoin de plus de 15 stations d’assainissement de l’eau, et qu’il n’en existe encore qu’une seule qui ne fonctionne pas ; conscient que les sources du Liban vantées par les Écritures saintes risquent d’être polluées, si elles ne le sont pas déjà ; conscient que l’industrie sauvage que nous avons connue ces dernières années a pollué l’air ; que des côtes qui ont été le berceau de tant de civilisations ne résisteront pas aux agressions dont elles sont l’objet. Oui, je suis conscient que la bataille est inégale et que notre destin nous semble d’être constamment engagés dans de grandes batailles. »