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GOUVERNEMENT - Passation des pouvoirs en série dans les ministères Aridi : Salamé s’en va avec des réalisations concrètes à la clé

C’est à un véritable bilan de ses trente mois passés à l’immeuble Starco auquel s’est livré, hier, le ministre sortant de la Culture, Ghassan Salamé, au cours de la passation des pouvoirs à son successeur, Ghazi Aridi. Un bilan que l’on peut résumer par les mots de ce dernier : « C’est l’un des rares à avoir quitté le pouvoir avec des réalisations concrètes à la clé. » Les défis et les obstacles étaient grands, a commencé par dire Ghassan Salamé, mais la détermination l’était tout autant. Idem pour l’indifférence de nombreuses personnes à l’égard de ce ministère, ce qui a automatiquement poussé l’équipe emmenée par lui de redoubler d’efforts pour en faire une institution dans le plein sens du mot. Faisant partager, et à plusieurs reprises par la suite, sa conviction selon laquelle Ghazi Aridi serait tout à fait à même de garantir le développement et la bonification du ministère, Ghassan Salamé a évoqué le chantier législatif qu’il a mis en branle, et qui a abouti à une série de projets de loi qui étaient sur le point d’être proposés au vote, place de l’Étoile : l’organisation du ministère ; celle des institutions publiques qui en dépendent ; le projet concernant les biens culturels ; un autre sur le patrimoine bâti ; l’organisation des syndicats d’artistes, etc. Seconde réalisation de Ghassan Salamé – seconde tâche que Ghazi Aridi devrait sans doute mener à bout : éradiquer l’analphabétisme électronique, en installant un véritable réseau informatique au sein, d’abord, du ministère. Puis il y a le livre. Avec le chantier de réhabilitation de la Bibliothèque nationale (soutenu par l’UE), ainsi que la création, toujours à l’initiative du ministre Salamé, d’un réseau de bibliothèques municipales (avec l’aide de la France), dans chaque ville de plus de dix mille habitants, « dont Bayssour et Kfardebiane », les villages natals respectifs de Ghazi Aridi et Ghassan Salamé... Il y aussi le cinéma, redynamisé, « même si c’est encore incomplet », par le biais de la Cinémathèque nationale, et par l’aide à la production ou à la coproduction, grâce à des accords avec de nombreux pays alliés du Liban. Les arts plastiques et figuratifs enfin, avec, entre autres, la restauration d’un grand nombre d’œuvres picturales. Autres domaines : la recherche et le dialogue culturel, avec l’organisation de moult rencontres libanaises ou colloques internationaux, ainsi que, surtout, la résurrection du Centre international des sciences humaines de Byblos, grâce à un accord avec l’Unesco et avec le gouvernement allemand. Également à mettre au crédit du ministère de la Culture, sous la houlette de Ghassan Salamé : le patrimoine et les sites archéologiques. Grâce à lui, le conseil d’administration de la Banque mondiale a accordé, au moment où l’on annonçait la liste des nouveaux ministres du cabinet Hariri, 61 millions de dollars, qui seront consacrés au quintette des villes à caractère archéologique : Baalbeck, Saïda, Tyr, Byblos et Tripoli. Ghassan Salamé en a profité pour souhaiter à Ghazi Aridi d’être atteint de la même « passion brûlante » qui l’a frappé de plein fouet lorsqu’il a été chargé de ce ministère, il y a deux ans et demi, pour le patrimoine et l’archéologie du Liban. En lui rappelant que nous ne sommes finalement que des passeurs entre les générations passées et à venir, et que cette transmission ne peut être pleinement accomplie que grâce, entre autres, à la pierre et aux pierres. Ghassan Salamé s’est ensuite attaqué à l’indispensable dimension politique de la culture, capable de réconcilier des citoyens entre eux, et avec leur passé, ainsi que sa dimension économique, en insistant sur l’industrie culturelle et son impact sur le PNB. Il a ainsi profité pour évoquer le budget, freluquet malgré les acquis exceptionnels que la mouture 2003 du gouvernement lui a accordés, de son ministère, soulignant l’importance, notamment, des accords bilatéraux privés avec les organisations internationales ou pays amis. Et pour optimiser le rayonnement culturel du Liban à l’étranger, Ghassan Salamé a insisté – et a obtenu – l’adhésion du Liban à l’Organisation islamique de la culture, de l’éducation et des sciences, ainsi qu’une coopération maximale tant avec l’Organisation internationale de la francophonie qu’avec l’Unesco, ou le Fonds arabe de développement et l’émirat du Koweït. Sauf que la réalisation majeure de Ghassan Salamé, c’est d’avoir essayé, vaille que vaille, de réduire le fossé entre l’État et la société – celles des gens. Il reste beaucoup à faire, a-t-il prévenu, surtout au niveau des jeunes et de l’image qu’ils ont de leur pays, avant de partager avec la multitude de fonctionnaires et autres bénévoles venus assister à la passation des pouvoirs, sa conviction que son successeur a en tête les mêmes priorités. Lequel, Ghazi Aridi, n’est pas demeuré en reste. L’hommage qu’il a rendu à son prédécesseur a été à la hauteur des réalisation de ce dernier : « Ghassan Salamé est l’un des rares à avoir obtenu son poste de responsabilités à la force de son labeur, de sa fatigue, de sa culture et de sa science », a-t-il commencé par dire, avant que de reconnaître, humblement et sincèrement, l’énormité de la tâche qui l’attend. Promettant de mener à terme tout ce que le ministre Salamé a mis en chantier.
C’est à un véritable bilan de ses trente mois passés à l’immeuble Starco auquel s’est livré, hier, le ministre sortant de la Culture, Ghassan Salamé, au cours de la passation des pouvoirs à son successeur, Ghazi Aridi. Un bilan que l’on peut résumer par les mots de ce dernier : « C’est l’un des rares à avoir quitté le pouvoir avec des réalisations concrètes à...