Sécurité Intenses survols israéliens du Liban

L’aviation israélienne a survolé hier à plusieurs reprises la quasi-totalité du territoire libanais, en dépit de l’appel lancé la veille à l’État hébreu par le représentant personnel du secrétaire général des Nations unies au Liban à cesser ses violations de l’espace aérien libanais. Après un premier survol tôt hier matin du Liban-Sud par un avion de reconnaissance, quatre chasseurs bombardiers israéliens venus de la mer ont survolé en milieu de journée Beyrouth, la plaine de la Békaa et le Liban-Nord, selon un communiqué de l’armée libanaise. Des appareils de combat israéliens ont effectué un nouveau survol du Liban-Sud en milieu d’après-midi. Les combattants du Hezbollah, déployés le long de la frontière avec Israël, ont à deux reprises dirigé le feu nourri de leurs batteries antiaériennes contre les appareils, sans les toucher. L’aviation israélienne viole périodiquement l’espace aérien libanais, depuis le retrait des troupes de l’État hébreu du Liban-Sud en mai 2000, après 22 ans d’occupation. Ces survols ont été condamnés à plusieurs reprises par l’Onu. Jeudi, au lendemain d’un autre survol intensif du Liban, Staffan de Mistura, représentant personnel du secrétaire général de l’Onu Kofi Annan, avait jugé les survols israéliens d’« inquiétants » et appelé l’État hébreu à cesser ses violations de l’espace aérien libanais qui « exacerbent la tension dans cette période délicate ». « Les Nations unies appellent une nouvelle fois à cesser les violations de l’espace aérien libanais, insistent sur le fait qu’une violation ne peut en justifier une autre et renouvellent leur appel à toutes les parties à respecter la ligne bleue », avait ajouté M. de Mistura. Rappelons en outre que le Conseil des ministres avait mis en garde jeudi Israël contre un recours au principe de la « guerre préventive ». « Un recours à cette méthode par Israël, qui profite le plus de l’agression contre l’Irak, conduirait au chaos et à la guerre », avait notamment affirmé le ministre des Affaires étrangères, Mahmoud Hammoud.