VIE UNIVERSITAIRE - Un forum auquel ont participé plusieurs ONG À l’USJ, le bénévolat raconté aux étudiants

Le bénévolat était à l’honneur hier à l’Université Saint-Joseph (USJ) : organisé par le service social de l’amicale des étudiants et celui de l’université, un forum du bénévolat s’est tenu de 10h jusqu’à 18h dans le campus de la rue Huvelin. Plusieurs associations avaient occupé des stands sur place, et leurs représentants s’étaient mis à la disposition des étudiants pour leur fournir des informations sur le travail de l’association, les initier au bénévolat et, éventuellement, recueillir leurs demandes d’adhésion. Les ONG présentes étaient Offre-Joie, le Mouvement social, le Comité des parents de disparus, Arcenciel, Green Line, l’Association libanaise pour la démocratie des élections, Basma, USJ sans frontières, l’Association de promotion du bénévolat et Euromed. Un débat sur le bénévolat a suivi l’exposition, à 18h30. Marwan Maalouf, responsable du dossier social à l’amicale des étudiants, explique que l’objectif du projet est de mobiliser les étudiants qui ne sont pas intéressés par la politique, mais qui désirent toutefois s’impliquer dans une action quelconque. « Nous avons voulu leur présenter certaines associations à travers lesquelles ils pourraient s’engager, suivant leurs centres d’intérêt », a-t-il dit. Interrogé sur le taux de participation des étudiants à cette initiative, M. Maalouf s’est dit très déçu par la démotivation ambiante. « La plupart des étudiants n’aspirent pas à vivre une vraie vie estudiantine, a-t-il déploré. Ils n’ont souvent pas le sens de l’engagement, d’où la faible participation à un événement de ce genre. » Le débat qui a suivi l’exposition, dirigé par Rami Ayache, a été étayé de témoignages de jeunes, engagés dans des ONG diverses. Rawa Nassif, du Mouvement social, a souligné que le volontariat, qui fait partie de sa vie depuis cinq ans, « a façonné ma personnalité, renforcé mon esprit critique et enrichi mon bagage culturel ». Elle a mis l’accent sur l’évolution au Liban des ONG, qui se dirigent de plus en plus vers le concept du développement durable. Marwan Maalouf a relaté son expérience au sein d’Offre-Joie, notamment dans un projet de réhabilitation d’un quartier particulièrement défavorisé de Tripoli, Bab el-Tebbané. Stéphanie Atallah et Carla Bejjani, qui ont toutes deux effectué un voyage humanitaire en Éthiopie dans un dispensaire tenu par les religieuses de Mère Teresa, dans le cadre d’USJ sans frontières, ont relaté une expérience peu commune. « Le premier jour, nous avons été tellement choquées par la misère des lieux qu’il nous a même été impossible de pleurer », ont-elles déclaré. Décidées à de ne pas se laisser aller au découragement, elles ont tenté d’établir un contact humain avec des populations qui n’ont que peu de points communs avec elles. Les témoignages ont été suivis d’un débat avec des représentants d’associations expérimentés, qui ont apporté leur définition du volontariat. Mohammed Kdouh, président du département des volontaires au ministère des Affaires sociales, a précisé que le volontariat, à la base, était un instinct de survie de la communauté, mais qu’il s’est développé pour devenir institutionnalisé aujourd’hui. Tammam Mroué, du Mouvement social, a mis l’accent sur le fait que le volontariat était ouvert à toutes les catégories sociales, non seulement aux jeunes, et qu’il offrait la chance de participer au développement de la société. Les bénéfices du volontariat s’exercent surtout sur le volontaire lui-même, contribuant à modifier sa mentalité, a soutenu Patricia Nabté, de l’Association pour la promotion du volontariat. Un pays où les citoyens n’hésitent pas à s’engager dans de telles activités ne s’en porte que mieux, selon elle. Enfin, Melhem Khalaf, d’Offre-Joie, a mis l’accent sur le bonheur que doit procurer le travail volontaire, un facteur sans lequel il est impossible de continuer sur cette voie. Il a considéré que le volontariat est un mode de vie.